Grand Prix de l'Age d'Or 2001

Grand Prix de l'Age d'Or 2001 Edition en demi-teinte, telle est l'impression que nous a laissée cet Age d'Or 2001. Certes, il était difficile d'égaler le niveau exceptionnel de 2000, qui nous avait offert le spectacle flamboyant de l'Auto Union Avus de record tournant sur l'anneau aux côtés de l'Audi R8 qui venait de remporter les 24 Heures du Mans. Cette année, la célébration de deux anniversaires - les 40 ans de la Jaguar Type E et les 60 ans de la Jeep -, n'a pas été à la hauteur des festivités du millésime 2000. Malgré le caractère mythique de ces deux modèles, nous sommes restés sur notre faim. On espérait plus de relief de ces commémorations et une dimension festive qui fut absente. Nous y reviendrons. Vaste et diversifié, l'espace clubs permettait aux passionnés de revoir les grands classiques, tels que Porsche, Alfa Romeo, Mercedes, Maserati, etc., mais aussi de découvrir des raretés. Motorlegend vous présentera dans les jours à venir quelques perles rencontrées chez différents clubs. Au fil de nos pérégrinations, nous avons (notamment) remarqué ça et là quelques modèles rares ou attachants : conduite intérieure Benova de 1929, Sunbeam-Talbot 90 et MG Magnette (peu fréquentes en France) chez les clubs de marques anglaises ou Singer Roadster et belles Austin Princess présentes au Jaguar Enthusiasts' Club. Côté exotisme tendance ex-pays de l'Est, le Club Trabi présentait un lot de la célèbre puce germanique, tandis que l'ancienne Tchécoslovaquie était représentée par deux Tatra, dont une 603, une Skoda Octavia et un Velorex. Parmi les raretés les plus insolites, mentionnons une Tchaïka soviétique. Les courses furent dans l'ensemble passionnantes. Hélas, l'Age d'Or a été endeuillé par un tragique accident survenu dimanche en fin de matinée. Victime d'un malaise au volant de sa Mini, un concurrent du Trophée Maxi 1000, une épreuve réservée aux voitures dont la cylindrée n'excède pas 1150 cm3, a percuté un commissaire de piste. Les deux hommes sont décédés. Une tragédie dont n'avait besoin ni la manifestation, ni le circuit de Montlhéry. Ce drame a par ailleurs entraîné l'arrêt du programme des traditionnelles démonstrations à l'heure du déjeuner. De loin la plus spectaculaire en raison de la puissance des machines, les courses de prototypes ont eu pour principales animatrices les Lola (dont la T 70 Chevrolet de Nigel Hulme) et la March BMW de Flavien Marçais, la plus performante du plateau. Coup de chapeau également (bien que dépassée en puissance) à la belle Maserati 200 SI d'Edmond Pery. Quant aux courses dédiées à la Type E, elles ont mis en vedette les frères Mindshaw, deux Britanniques auteurs d'une extraordinaire démonstration Séquence émotion avec la Renault 40 CV de record Type NM de 1926 pilotée sur l'anneau par Jean Ragnotti - un exercice nouveau pour notre sympathique champion ! Flash-back sur un moment d'histoire. Ouvert en octobre 1924, l'autodrome de Montlhéry fut le théâtre de nombreux records de vitesse. Ce fut le cas dès juin 1925 avec la 40 CV Type ML, suivie en septembre par une Bentley. L'année suivante, une 40 CV Type NM (6 cylindres de 9121 cm3) se mit en piste pour s'approprier une pluie de records : les 24 heures (4167 kilomètres à près de 174 km/h de moyenne), ainsi que tous les records de 500 kilomètres à 4000 kilomètres. Pour améliorer la vitesse de pointe, le châssis sport avait été équipé d'une carrosserie monoplace profilée et réalisée en simili-cuir entoilé sur une armature de bois (système Weymann). Malgré ses deux tonnes, la voiture frôlait tout de même les 200 km/h. Il faut souligner que l'organisation des ravitaillements n'avait rien à envier à notre F1 moderne. Pas moins de quatorze mécaniciens entraient en action autour de la voiture à chaque arrêt, dont la durée n'excédait pas cinquante secondes. Un exploit quand on sait que le plein de 110 litres d'essence se faisait avec une pompe à main.