Autojumble de Beaulieu 2007
L’Autojumble présentait 200 voitures pour tous les goûts et pour toutes les bourses. La De Lorean de « Retour vers le futur » a même fait une apparition. Mais elle n’était pas à vendre…
sommaire :
JENSEN Interceptor III
Gilles Bonnafous le 28/09/2007
Parmi les voitures présentées à la vente sur « l’Automart » de l’Autojumble, une magnifique Jensen Interceptor III attirait la convoitise des visiteurs. Pour une cote très modeste, l’Interceptor III offre en effet une foule de qualités.
Confortable et luxueux, ce coupé GT 2 + 2 à la ligne superbe est aussi une voiture hyper performante. Et particulièrement agréable à conduire grâce à la souplesse de son V8 américain coupleux à souhait — une mécanique par ailleurs reconnue et fiable. Ne serait-ce la consommation très élevée, c’est une auto moderne aisément utilisable au quotidien. C’est du reste ainsi que l’entend son propriétaire Chris Manly, qui la possède depuis cinq ans.
Gilles Bonnafous
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Sortie d’usine en 1975, la voiture apparaît en superbe état et n’a parcouru que 63 000 miles (101 000 kilomètres). Amateur de V8, Chris Manly possédait auparavant une Triumph Stag. Avec la Jensen, il est monté en gamme…
Très réussi, le design de l’Interceptor est un classique dû à Vignale. Ses deux caractéristiques sont un pavillon haut et lumineux, qui évoque le style Frua, et une poupe dotée d’une large lunette panoramique en forme de bulle. La carrosserie en acier est construite par Jensen à West Bromwich. — les premières Interceptor étaient fabriquées en Italie.
Sous le vaste capot ronronne un V8 Chrysler de 440 c.i., soit 7,2 litres, qui dans sa version alimentée par un carburateur quadruple corps et au taux de compression de 8,5 développe de l’ordre de 300 ch. Le couple monte à 53 mkg ! Malgré la masse de la voiture (1814 kilos), les 240 km/h sont approchés et le 0 à 100 km/h couru en 7,4 secondes.
Gilles Bonnafous
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Point fort de l’Interceptor, cette mécanique, généreuse à défaut d’être brillante, en constitue également le talon d’Achille par sa consommation, qui en conduite sportive monte jusqu’à 30 litres aux 100 km. La transmission est confiée à une boîte automatique Chrysler Torqueflite à trois rapports et à un différentiel à glissement limité. L’essieu arrière est rigide. Les disques sont ventilés.
L’Interceptor III existe également en version SP (pour Six Pack avec trois carburateurs double corps). Elle est la plus rapide des Interceptor et la plus puissante de toutes les Jensen produites. Un cabriolet sera également proposé.
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La première Interceptor apparaît au salon londonien d’Earl’s Court en 1966. Elle prend le relais de la FF, qui s’analyse comme une CV-8 (lancée en 1962 avec un V8 Chrysler) dotée de la carrosserie Vignale. Avec la FF pourvue d’une technologie de pointe et proposée à un prix très élevé, Jensen souhaitait (ou rêvait…) de concurrencer les Aston Martin et Jaguar. L’objectif sera loin d’être atteint malgré les qualités de la voiture.
Car bien avant l’Audi Quattro, la FF (pour Ferguson Formula) reçoit une transmission intégrale, qui porte le nom de l'ingénieur qui la développa pour McLaren. Le projet d’une Formule 1 intégrale sera finalement abandonné après des essais infructueux. Mais ce n’est pas tout car la FF est encore équipée d'un système de freinage antiblocage baptisé Maxaret et fabriqué par Dunlop.
En 1969, l’Interceptor II bénéficiera d’un habitacle modernisé et mieux équipé, avant de s’effacer au profit de la troisième version du modèle, dont l’apport majeur est le Chrysler de 7,2 litres — en lieu et place du 6,2 litres. L’Interceptor III sera construite jusqu'à 1976, terme de l’existence de Jensen.
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