Autojumble de Beaulieu 2005

La 39ème édition de l’Autojumble de Beaulieu s’est déroulée sur les terres de Lord Montagu, à proximité de Southampton.

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LINCOLN Zephyr

Gilles Bonnafous le 03/10/2005

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Parmi les nombreux modèles présentés sur le marché des voitures de collection de Beaulieu, on remarquait une superbe Lincoln Zephyr de 1939. Entièrement restaurée, elle était proposée au prix de 10 000 Livres.

C'est en 1936 que le groupe Ford vient au style aérodynamique avec la Lincoln Zephyr, avant que la marque Ford ne l’épouse elle-même l'année suivante. Jusqu'à présent, la firme de prestige du groupe ronronnait sur les sommets avec les coûteux modèles de la série K, auxquels la crise économique, avait porté un terrible coup.

LINCOLN
Motorlegend.com
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Développée sous la direction d'Edsel Ford, la Lincoln Zephyr en est l'enfant. Le but du fils d'Henry est double : donner un nouvel élan à la marque et réaliser "la meilleure voiture du monde". Visant une large diffusion avec un prix en conséquence, la Zephyr représente un total changement de stratégie pour Lincoln. Cette rupture dans l'histoire de la firme doit lui permettre de sortir de son cocon. La Zephyr constituera une ligne de modèles distincte des traditionnelles K, son gabarit plus modeste et les nombreux éléments mécaniques empruntés à Ford en faisant une voiture nettement moins chère.

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Lancée en 1935, la Zephyr apparaît comme l'une des plus belles voitures américaines de l'époque. L'expression de goutte d'eau s'applique parfaitement à sa ligne, et l’on ne se lasse pas d'observer ses volumes galbés et enveloppants, tout comme la fluidité de ses formes. Quant au nez haut et droit de la calandre en forme de V, il constitue un clin d'œil à l'architecture du moteur, tandis que le capot, s'avançant en éperon comme pour fendre quelque alizé, présente une ouverture par l'avant, dite "alligator". Si le plancher a été abaissé, la voiture garde encore ses marchepieds, au-dessus desquels les portes s'ouvrent en éventail.

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Offrant six places, la Zephyr reçoit une carrosserie monocoque, qui en fait une voiture d'une grande modernité. Grâce à ce progrès, elle s'avère plus innovante que la Chrysler Airflow équipée d'un châssis, ainsi que plus légère et moins chère à produire.

La Zephyr avait été projetée initialement avec le V8, mais cette solution sera écartée par Edsel Ford. Le nouveau V12 de 267 pouces carrés, soit 4376 cm3, développe la puissance de 110 ch. Cette mécanique pâtira toutefois d'une mauvaise réputation de fiabilité, due entre autres à une mauvaise circulation de l'huile et à un circuit de refroidissement insuffisant. Les poussoirs mécaniques remplacés en 1938 par des poussoirs hydrauliques, et des culasses en fonte qui se substituent en 1941 à celles en aluminium, ne remédieront pas aux faiblesses de ce moteur.

La voiture subit en 1938 un important lifting. Remplacées par deux grilles, les coursives qui séparaient les ailes du capot disparaissent de la nouvelle proue. Jetant un pont entre les ailes et le capot, ce nouveau dessin représente le premier pas vers l'orientation horizontale des lignes de la face avant, qui s'imposera en 1942.

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Le millésime 1939 est marqué par une importante nouveauté technique. La Zephyr reçoit des freins hydrauliques Bendix, qui auraient été montés plus tôt sans l'hostilité entêtée du vieil Henry Ford à ce progrès technique. Autre innovation stylistique, l'évolution des marchepieds paraît intéressante à souligner. En effet, on perçoit l'embarras du designer devant cet héritage du passé devenu inutile. Tout en les conservant, on a utilisé les portières pour les cacher, celles-ci les intégrant au prix d'un insolite angle droit !

Plus innovante que l'Airflow par sa structure monocoque, la Zephyr offre un design moins radical, en particulier grâce à sa face avant plus classique. Son succès en a fait la première voiture aérodynamique à rencontrer les faveurs du public américain. Et sa longévité de dix ans marque assez l'influence qui a pu être la sienne sur le design d'outre-Atlantique. De plus, on peut considérer qu'elle a sauvé la marque Lincoln, qui, sans elle, aurait probablement disparu.

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