Autojumble de Beaulieu 2004
Le 38e Autojumble de Beaulieu a confirmé son rang de plus grande bourse d´Europe consacrée à l´automobile de collection.
sommaire :
JAGUAR 420 G
Gilles Bonnafous le 11/09/2004
Le marché des véhicules de collection de Beaulieu recèle toujours quelques trésors (presque) inviolés, de ces voitures qui ont miraculeusement traversé le temps sans en subir les outrages. Tel est le cas de cette magnifique Jaguar 420 G de 1968 présentée dans un exceptionnel état d’origine et qui a trouvé preneur dès le samedi matin. A part quelques travaux de peinture, la voiture n’a jamais été restaurée, son intérieur est neuf ! Son historique est limpide. Elle n’a connu qu’un seul propriétaire jusqu’en 1991, année où elle est donnée à un ami de la famille qui s’en sert peu et la remise dans son garage. Elle en sortira en 2002 pour être acquise par le propriétaire qui la mettait en vente à Beaulieu (par l’intermédiaire d’un marchand). Son compteur ne totalise que 33 000 miles (53 000 kilomètres). Cette étonnante 420 G, équipée d’une rare boîte de vitesses manuelle, a fait l’objet d’un article paru dans la revue Jaguar World.
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Apparue en octobre 1966, la Jaguar 420 G prolonge la carrière de la Mk 10 lancée en octobre 1961 au salon londonien d’Earl’s Court. Navire amiral de la flotte de Sir William Lyons, la Mk 10 est un pullman de la route. Ce somptueux vaisseau capable de 200 km/h est la Jaguar la plus longue (5,03 mètres) et la plus large (1,93 mètres) de l’histoire de la marque. La plus lourde aussi en raison d’une caisse autoportante très renforcée (deux tonnes avec les pleins). Un gabarit et un luxe intérieur qui en font l’égale d’une Rolls-Royce pour le tiers du prix et une technologie bien supérieure.
Avec sa silhouette aussi moderne que majestueuse, la Mk 10 renvoie la Mk IX qu’elle remplace au rayon des antiquités. La voiture est célèbre pour la ligne bulbeuse qu’elle doit à ses flancs arrondis, les mauvaises langues diront boursouflés. Elle est aussi très basse, une impression renforcée par les roues de 14 pouces, les plus petites jamais utilisées par Jaguar. Elle est encore la première Jaguar à afficher une face avant à quatre phares et à être dépourvue de « spats » sur les roues arrière.
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L’intérieur recèle ce que la tradition britannique peut offrir de meilleur. Cuir Connoly, moquettes épaisses, la planche de bord est un chef-d’œuvre d’essences rares et vernies. Aux places arrière, des tablettes escamotables en ronce de noyer vernie avec miroir prennent place dans les dossiers des sièges avant. En option, le client peut choisir les vitres électriques, marché américain oblige, auquel la voiture s’adresse en priorité.
Première grande Jaguar monocoque, la Mk 10 reçoit l’essieu arrière sophistiqué à roues indépendantes de la Type E lancée quelques mois auparavant au salon de Genève. Ce train est inclus dans un berceau démontable boulonné à la caisse et les freins à disque Dunlop sont placés en sortie de différentiel. La Mk 10 emprunte également à la Type E son six cylindres XK de 3,8 litres à culasse Straight Port, qui, gavé par trois gros carburateurs SU de deux pouces, développe 265 ch. La transmission est confiée à une boîte automatique Borg-Warner (marché américain) ou à une boîte manuelle (pour certains clients européens).
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Au salon d’Earl’s Court de 1964, la Mk 10 hérite du nouveau moteur de 4,2 litres extrapolé du 3,8 litres par augmentation de l’alésage. Identique, la puissance est toutefois obtenue à une vitesse de rotation inférieure, surtout le couple passe de 35,8 mkg à 39 mkg. La voiture reçoit par ailleurs une direction à assistance variable, ce qui en fait la première voiture au monde ainsi équipée.
En octobre 1966, Jaguar rebaptise l’ensemble de ses modèles en faisant suivre d’un zéro les deux premiers chiffres de la cylindrée : la Mk II 2,4 litres devient 240, la 3,4 litres 340, la S 4,2 litres 420 et la Mk 10 420 G (Jaguar n’a jamais révélé la signification de la lettre G). Quelques spécificités cosmétiques permettent de reconnaître le modèle : une longue baguette chromée en parcourt les flancs et une barre centrale orne la calandre. La bichromie est également offerte en option. A l’intérieur, les normes de sécurité américaines ont imposé le rembourrage de la partie supérieure de la planche de bord.
En juin 1970, la 420 G s’effacera au profit de la XJ 6, déjà présente sur le marché depuis 1968.
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