Autojumble de Beaulieu 2003
Ses 2000 stands et ses 30 000 visiteurs font de l’Autojumble de Beaulieu la plus grande bourse d’Europe consacrée à l’automobile de collection.
sommaire :
Le National Motor Museum
Gilles Bonnafous le 13/09/2003
Alors baptisé Montagu Motor Museum, le musée de Beaulieu est fondé en avril 1952 par Lord Montagu en mémoire de son père, John, l’un des pionniers de l’automobile en Grande-Bretagne. Débuts modestes avec quelques voitures installées dans le hall et les garages du château. En dépit du scepticisme de certains observateurs, pas moins de 70 000 visiteurs paient leur entrée la première année. Quatre ans plus tard, deux bâtiments en bois sont érigés pour accueillir la collection élargie à 25 voitures, tandis que les anciennes cuisines du château sont réquisitionnées pour abriter le premier musée de motos au monde…
A la même époque, un atelier mécanique voit le jour pour restaurer et entretenir les véhicules, notamment pour les inscrire à des rallyes comme le Londres-Brighton ou le Pioneer Run. Le succès public et la rapide croissance de la collection, renforcée par des prêts, conduisent à de nouvelles constructions aptes à loger, à la fin des années cinquante, 100 voitures et autant de motos. Le musée participe également à l’essor du mouvement de l’automobile ancienne au Royaume-Uni. Il est ainsi à l’origine de la création de la Historic Commercial Vehicle Society et du Ford Model T Register.
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La Lola T290 de Nick Mason (1972) Motorlegend.com
Une étape majeure est franchie en 1972, quand le National Motor Museum est fondé par assimilation des musées automobiles de Brighton et de Measham (dans les Midlands). Un nouveau et vaste bâtiment est construit, qui, aujourd’hui, se révèle exigu pour accueillir les 240 véhicules exposés — sur les 270 que compte la collection. Beaucoup de voitures se trouvent entassées, en particulier à l’étage où prennent place les modèles d’avant guerre. Dommage, car on y découvre des marques britanniques rares disparues avec la crise de 1929, à l’instar de Bean ou d’Argyll.
Les responsables du musée ne craignent pas de faire appel aux sponsors pour rentabiliser cette institution qui est gérée comme une entreprise. En témoigne une galerie consacrée à la publicité du pétrolier Shell (dont le musée conserve un fonds important) et un jeu promotionnel organisé actuellement en collaboration avec MG-Rover, dont le lauréat partira au volant d’une MG ZR. Résultat, les voitures, automobiles de course et de record, motos et véhicules utilitaires voient passer en moyenne 350 000 visiteurs chaque année.
Austin Seven Swallow construite par William Lyons, le père des Jaguar Motorlegend.com
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Le musée sait également attirer un large public et renouveler l’intérêt de sa visite par des animations et présentations temporaires. Une collection de voitures ayant tourné dans les films de James Bond est ainsi abritée sous une tente à l’extérieur. Dans le même ordre d’idées, on pénètre dans la première salle du musée par une exposition consacrée aux voitures de stars, en place jusqu’au 9 novembre. Cela va du plus mauvais goût, Cadillac 1976 de Uri Geller affublée de milliers cuillers tordues, aux voitures de prestige, voire de légende, comme l’Auburn 851 de Marlène Dietrich, la Mercedes 36/220 de Peter Ustinov ou la Lola T290 de Nick Mason, le batteur des Pink Floyd.
L’Auburn 851 Speedster ayant appartenu à Marlène Dietrich (1935) Motorlegend.com
La Mercedes 36/220 ayant appartenu à Peter Ustinov (1929) Motorlegend.com
L’espace central du bâtiment sert d’écrin aux quatre voitures de record, orgueil du National Motor Museum : Sunbeam V12 350 ch de Malcolm Campbell, Sunbeam 1000 ch et Golden Arrow d’Henry Seagrave, Bluebird de Donald Campbell. Inaugurée en 1997, une heureuse mise en scène reconstitue un garage de campagne de l’avant-guerre, riche de centaines d’objets et devant lequel trône une Hillman Minx Magnificent de 1938. Réalisée récemment, la galerie des voitures de course, dessinée par Gerry Judah, donne un rythme opportun au sujet par sa présentation dynamique et aérienne.
Le musée, c’est aussi la National Transport Library, l’une des plus grandes bibliothèques du monde consacrée à la locomotion terrestre et ouverte dès 1961 : automobiles, motos, véhicules utilitaires et attelages. Trois salariés à plein temps, sans compter les bénévoles, veillent sur les 20000 livres, les 250000 photos, les 100000 catalogues, les nombreuses collections complètes de revues spécialisées, les affiches publicitaires, les brochures techniques, ainsi que sur les films qui constituent ce fonds exceptionnel.
Hillman Minx Magnificent de 1938 Motorlegend.com
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Daimler 12 CV, 1898
4 cylindres, 3053 cm3, 45 km/h
Cette Daimler fut la voiture du père de Lord Montagu. Le roi Edouard VII posséda le même modèle. Exposée à Beaulieu, elle appartient au Science Museum de Londres.
Cadillac 1903
Monocylindre horizontal, 1609 cm3, 6,5 ch
Lord Montagu a pris part au Londres-Brighton à volant de cette ancêtre de la célèbre firme de Detroit.
Daimler 12 CV, 1898 Motorlegend.com
Cadillac 1903 Motorlegend.com
Argyll 15/30 ch, 1913
4 cylindres, 4084 cm3, 65 km/h
Installée à Glasgow, la firme Argyll a été l’une des premières à installer des freins sur les quatre roues. Elle cessa ses activités en 1932.
Bean Short 14, 1928
4 cylindres, 2297 cm3, 32 ch à 2400 tr/mn, 85 km/h
Installée à Tipton, Dudley, dans le Worcestershire, la marque Bean cherche à concurrencer Austin et Morris dans les années vingt. Mais l’objectif de produire 50 000 véhicules par an ne sera jamais atteint et la firme sombrera en 1929.
Argyll 15/30 ch, 1913 Motorlegend.com
Bean Short 14, 1928 Motorlegend.com
Cord 812, 1937 Motorlegend.com
Rolls-Royce Phantom III, 1938 Motorlegend.com
Cord 812, 1937
V8 Lycoming à 90°, 4730 cm3, 170 ch à 4200 tr/mn, compresseur centrifuge Schwitzer Cummins, 170 km/h
Due au talent de Gordon Buehrig, la ligne anti-conformiste de la Cord 812 traduit remarquablement le parti pris technologique de ses géniteurs. Elle est la plus performante des voitures américaines de son époque.
Rolls-Royce Phantom III, 1938
V12, 7338 cm3, 180 ch, 160 km/h
Modèle produit de 1935 à 1939 et équipé du nouveau moteur V12.
Austin A 90 Atlantic, 1948 Motorlegend.com
Standard Vanguard, 1951 Motorlegend.com
Austin A 90 Atlantic, 1948
4 cylindres en ligne à soupapes en tête, 2660 cm3, 88 ch à 4000 tr/mn, 145 km/h
Conçue pour le marché américain, l’Atlantic est lancée au lendemain de la guerre, quand le Royaume-Uni fait la chasse aux dollars. L'Austin Healey 100/4 reprendra son moteur.
Standard Vanguard, 1951
4 cylindres, 2088 cm3, 68 ch, 140 km/h
Après avoir racheté Triumph en 1945, la marque Standard s’engage dans une politique de modèle unique avec la Vanguard lancée en 1947. Conçue pour les marchés extérieurs, cette berline bi-corps frappe par sa ligne américanisée, qui en fait une mini Hudson ou, si l'on préfère, une Pobieda britannique…
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Les premières courses sur Sunbeam Talbot 90. D.R
Sunbeam Talbot 90, 1952
4 cylindres, 2267 cm3, soupapes en tête, 70 ch à 4000 tr/mn, 135 km/h
Sunbeam Talbot redeviendra Sunbeam avec le lancement en 1953 de l’Alpine, une version évoluée de la 90.
Sunbeam V12 350 ch de Malcolm Campbell
Au volant de cette Sunbeam motorisée par un V12 Manitou aéronautique de 18,3 litres et 350 ch, Malcolm Campbell s’adjuge le record de vitesse terrestre à plusieurs reprises, le portant en 1926 à 245 km/h.
Sunbeam 1000 ch d’Henry Seagrave
En 1927, Henry Seagrave pulvérise le record de vitesse à Daytona Beach, où il atteint près de 328 km/h sur cette Sunbeam de 1000 ch. Baptisée « Slug », la limace, la voiture est motorisée par deux V12 aéronautiques construits par Matabele et développant la cylindrée totale de 45 litres.
Sunbeam V12 350 ch de Malcolm Campbell Motorlegend.com
Sunbeam 1000 ch d’Henry Seagrave Motorlegend.com
Sunbeam Golden Arrow d’Henry Seagrave
Basse et remarquablement profilée, la Golden Arrow a été réalisée sous la responsabilité d’Henry Seagrave et dessinée par Jack Irving. Elle reçoit un V12 Napier Lion de 23 948 cm3 développant près de 1000 ch. Outre ses deux radiateurs, le monstre est refroidi par de la glace contenue dans un bac. A Daytona Beach, Henry Seagrave porte le record à 372,39 km/h en mars 1929.
Bluebird de Donald Campbell
Le Bluebird de Donald Campbell est équipé d’un turbopropulseur Bristol Siddeley Proteus de 4500 ch. En 1964, sur le lac Eyre, en Australie, il porte le record du monde de vitesse à 648,588 km/h.
Sunbeam Golden Arrow d’Henry Seagrave Motorlegend.com
Bluebird de Donald Campbell Motorlegend.com
Sunbeam, 1912 Motorlegend.com
BRM Type 15, 1950 Motorlegend.com
Sunbeam, 1912
4 cylindres, 2996 cm3, soupapes latérales, 74 ch à 2600 tr/mn, 130 km/h
Cette voiture a remporté la Coupe de l’Auto.
BRM Type 15, 1950
V16 à compresseur, 1488 cm3, 600 ch à 12 000 tr/mn, 270 km/h, freins à disques.
Châssis n°7. Le modèle s’est imposé à Goodwood en 1950 et au Grand Prix de France avec Fangio en 1953.
Connaught Type B, 1955 Motorlegend.com
Cooper Climax T51, 1959 Motorlegend.com
Connaught Type B, 1955
4 cylindres, 2 ACT, 2470 cm3, 240 ch à 6400 tr/mn
Victoire au GP de Syracuse 1955 avec Tony Brooks. Remarquablement préservée dans son état d’origine, cette voiture est le châssis B6. Elle appartient au Science Museum de Londres.
Cooper Climax T51, 1959
4 cylindres, 2 ACT, 2495 cm3, 240 ch à 6750 tr/mn, 290 km/h
Voiture d’usine n°2 pilotée par Bruce McLaren.
Stanguellini Junior, 1959 Motorlegend.com
Lotus 49 R3, 1967 Motorlegend.com
Stanguellini Junior, 1959
4 cylindres, 1089 cm3, 75 ch à 6500 tr/mn
Lotus 49 R3, 1967
V8 Ford Cosworth DFV (Double Four Valve), 4 ACT, 2993 cm3, 408 ch à 9000 tr/mn, 290 km/h
Douze châssis ont été construits du modèle. Cette voiture est celle de Graham Hill. Elle a été vendue en 1968 après le Grand Prix d’Afrique du Sud, pays dans lequel elle restera et courra plusieurs années. Restaurée en 1982, elle entrera au musée trois ans plus tard.