Tour Auto 2008
Le Tour Auto 2008 s'est élancé le mardi 15 avril pour cinq jours à travers la France. De Paris à Marseille, les concurrents auront à affronter 4 circuits et 7 épreuves spéciales.
sommaire :
OSCA Type S
Gilles Bonnafous le 16/04/2008
Pas moins de huit OSCA sont cette année au départ du Tour Auto. Mise à l’honneur pour célébrer la victoire d’une barquette MT4 au Tour de France Automobile de 1953, la marque, dont l’acronyme signifie Officine Specializzate Costruzione Automobili, a été fondée à Bologne en 1947 par les frères Bindo, Ettore et Ernesto Maserati.
Six MT4 sont au départ : la Siluro de 1949, une barquette 1100 de la même année, deux 1500 de 1953, une berlinette Vignale châssis n°1136 de 1953, la barquette 1100 cm3 ex-Peter Kauss, châssis n°1162, pilotée par Christophe Pund. Auxquelles s’ajoutent la 750 S ex-Chinetti et Scuderia Camoradi, et la Type S d’un litre.
Pilotée par Nicolas D’Ieteren, le fils du patron de l’important groupe automobile belge héritier de la célèbre carrosserie bruxelloise, l’OSCA Type S est une machine unique. Elle est la seule 1000 cm3 jamais construite par OSCA — châssis et moteur portent le n°1001.
Gilles Bonnafous
Gilles Bonnafous
La voiture a couru aux 24 Heures du Mans en 1961, pilotée par les Américains D. Cunningham et Hugus. Qualifiée aux essais à la treizième place, elle abandonne sur bris d’embrayage à la treizième heure de course. De couleur rouge, elle est alors décorée de bandes bleues et blanches dans le sens de la longueur, tandis que les drapeaux américains et italiens ornent sa proue. Elle est équipée de deux phares antibrouillards et d’un pare-brise haut, comme l’exige à l’époque le règlement de l’ACO.
Peu de temps après, l’OSCA part aux Etats-Unis, où elle participe la même année aux 12 Heures de Sebring, qu’elle ne termine pas. Ensuite, on perd sa trace. Elle a été retrouvée il y a quatre ans dans un garage, en Floride — où l’on pense qu’elle a participé à des épreuves locales, ainsi qu’aux Bahamas —, et acquise par Richard D’Ieteren.
Loïc Bailliard
Gilles Bonnafous
La voiture a été miraculeusement épargnée par le temps. Retrouvée en bon état général, à l’exception de quelques parties corrodées, elle a conservé son état d’origine : moteur, structure, carrosserie, même la peinture ! Un tel trésor ne se restaure pas. La famille D’Ieteren l’a bien compris, qui a décidé de préserver cette authenticité. Ainsi, la peinture a été laissée telle quelle, seules quelques retouches ont été apportées là où l’aluminium était corrodé.
Afin de pouvoir courir à nouveau, la mécanique a été démontée et les segments et coussinets de bielles changés. Mais les pistons d’origine ont été laissés en place. Passée au banc pour vérifier les réglages, elle a révélé 96 ch, soit près de 100 ch au litre. Tous les éléments liés à la sécurité ont également été contrôlés, notamment les triangles de suspension passés aux rayons X. Seul le plancher très corrodé a été remplacé par une feuille d’aluminium neuve.
Gilles Bonnafous
Gilles Bonnafous
Alimenté par deux carburateurs Weber double corps 38 DCOA3, le quatre cylindres double arbre de 988 cm3 prend 7500 tr/mn. « Mais je m’arrête à 6500 tr/mn pour l’épargner », nous confie, prudent, Nicolas D’Ieteren, qui ajoute : « Il est très pointu, il n’y a rien sous les 4000 tr/mn ». La boîte de vitesses possède quatre rapports avec première non synchronisée. La voiture offre, d’après son pilote, un excellent comportement routier. Quant aux freins, bien qu’encore à tambours, ils remplissent parfaitement leur office compte tenue du poids plume de l’OSCA, qui ne pèse que 435 kilos.
La carrosserie a été réalisée en aluminium par la firme Morelli, de Ferrare, dont elle porte l’écusson sur les flancs. Sur son côté droit, on observe une curieuse trappe, qui s’enfonce dans la largeur de la voiture jusqu’au niveau de la pédale d’accélérateur. Quid ? Une astuce pour satisfaire le règlement GT de l’époque, qui imposait la présence d’un coffre à bagages… Un logement qui s’avère très pratique aujourd’hui sur le Tour Auto !
Si le petit essuie-glace a été laissé en place, c’est uniquement pour le décor, car il raye le pare-brise en plexiglas. A l’époque, OSCA devait le faire fonctionner une fois lors de la présentation de la voiture. Et afin qu’il ne raye pas, son balai était emballé dans un morceau d’éponge tenu par des élastiques ! Après quoi, il était enlevé…
Gilles Bonnafous
Gilles Bonnafous