Tour Auto 2006
Après une journée de vérification au Trocadéro, ce sont plus de 200 voitures exceptionnelles qui, réparties en cinq plateaux, vont se diriger vers Cannes.
sommaire :
OSCA S187
Gilles Bonnafous le 28/04/2006
G.Bonnafous
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Belle surprise que de découvrir au départ du Tour Auto 2006 une rare barquette Osca S187 en exceptionnel état d’origine. Un vrai bijou, dont la peinture craquelée par endroits apparaît comme autant de rides d’expression d’une machine qui a vécu des moments forts sur les circuits du nouveau monde.
L’Osca S187 a été construite à 19 exemplaires en 1957 et 1958 pour concourir à l’indice de performance dans les grandes épreuves du calendrier. Sur une voiture du même type, Alejandro de Tomaso, alors pilote d’usine Osca, a remporté trois victoires à l’indice de performance aux 24 Heures du Mans en 1958 et aux 12 Heures de Sebring en 1958 et 1959.
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Rappelons que la marque Osca a été fondée à Bologne en 1947 par les frères Bindo, Ettore et Ernesto Maserati — dix ans après avoir cédé leur entreprise à la famille Orsi. OSCA (Officine Specializate per la Costruzione di Automobili) a glané de multiples lauriers en compétition. Réputées pour leur légèreté, les Osca se sont notamment adjugé la classe 1100 cm3 de toutes les éditions des Mille Milles de 1950 à 1957. En cylindrée 1,5 litre, une MT4 pilotée par Stirling Moss a même gagné les 12 Heures de Sebring en 1954 (classement scratch).
L’Osca S187 qu’Eric a engagée dans le Tour Auto 2006 a été fabriquée en 1958. Plus moderne que celui des MT4, dont la conception remonte à 1947, le châssis de la S187 s’avère plus rigide, assurant à la voiture une meilleure motricité. Bien que la cylindrée de cette dernière soit limitée à 750 cm3, les performances sont ainsi proches de celles d’une MT4 de 1100 cm3.
Le quatre cylindres en ligne Osca reçoit une culasse hémisphérique à double arbre à cames en tête. Gavé par deux carburateurs Weber de 32 millimètres, il développe 70 ch à 7500 tr/mn.
L’histoire de la voiture d’Eric est limpide. Achetée à l’usine par Luigi Chinetti, elle part aussitôt aux Etats-Unis, où elle court sous une livrée rouge. Pilotée par Denise McCluggage, elle participe notamment aux 12 Heures de Sebring 1959. La même année, Chinetti la vend à la Scuderia Camoradi, qui la peint aux couleurs blanc et bleu de l’écurie qu’elle porte encore aujourd’hui. Elle court entre autres à Bridgehampton, Watkins Glen et Sebring en 1960 et 1961.
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A la fin de sa carrière active, la S187 est rachetée par l’un de ses pilotes, Gordon Heald, qui la gardera jusqu’à sa mort. C’est alors qu’Eric en fait l’acquisition en 2004 par l’intermédiaire de Christophe Pund. Il en est donc aujourd’hui le quatrième propriétaire. C’est la première fois que la voiture apparaît en Europe depuis sa naissance et le Tour Auto 2006 constitue sa première sortie.
Châssis, moteur, boîte, carrosserie, même le volant, tout est d’origine et « matching numbers » (n°763), ce qui est rare pour une voiture de compétition de cette époque. La porte côté pilote et le tunnel de transmission portent encore les étiquettes du contrôle des 12 Heures de Sebring. Cette voiture est l’une des Osca les plus authentiques que l’on connaisse.
Pour pouvoir participer à des épreuves historiques, le moteur a été restauré en Italie chez d’anciens mécaniciens des frères Maserati. Ces spécialistes reconnus ont su tirer du moteur une dizaine de chevaux supplémentaires. Après le Tour Auto, la S187 d’Eric participera au Mans Classic dans le plateau 3.
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La porte côté pilote avec les étiquettes du contrôle des 12 Heures de Sebring 1959 G.Bonnafous