Tour Auto 2005
Pour la première fois depuis la réédition du Tour, les 240 concurrents sont partis de l’Esplanade des Invalides, où était installé la veille le parc fermé.
sommaire :
LANCIA Stratos
Gilles Bonnafous le 28/04/2005
Pas moins de quatre Lancia Stratos sont engagées cette année au Tour Auto, une Groupe IV inscrite en compétition dans le plateau cinq et trois en régularité, dont l’une équipée d’un moteur préparé développant 240 ch et celle de Didier Lefebvre.
Didier Lefebvre n’est pas un débutant. Il a déjà participé au Tour Auto au volant d’une VW Porsche 914/6. Mais la Stratos occupe une place à part dans son cœur. Il en a rêvé dans sa jeunesse, quand sa ligne avant-gardiste fit sensation au moment de son lancement, bientôt suivi par ses exploits en compétition.
G. Bonnafous
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Entièrement de série, la Stratos de Didier Lefebvre n’a subi aucune modification et son moteur Dino V6 2,4 litres d’origine développe 190 ch. Portant le numéro de châssis 1952 et verte à l’origine, elle a appartenu au président du club Lancia Grande-Bretagne. Elle est ensuite partie chez un collectionneur italien avant de venir en France. Didier Lefebvre l’a acquise il y a deux ans à un négociant en voitures de collection installé à Reims.
Didier Lefebvre ne se prétend pas pilote professionnel, il se veut un amateur qui prend son plaisir à son niveau. Il a donc inscrit la voiture en régularité. A son volant, il a déjà participé au Tour d’Espagne et au Monte-Carlo Historique. Il a eu tout loisir d’apprécier ses formidables qualités. Le jardin de la Stratos, ce sont les parcours sinueux où son agilité fait merveille.
G. Bonnafous
Didier Lefebvre l’apprécie moins dans les grandes courbes, où, en raison de son empattement très court (2,18 mètres), il la trouve délicate à conduire. Quant au confort, mieux vaut ne pas en parler, surtout pour les grands gabarits dont la tête tutoie le pavillon… Si la fiabilité du moteur s’avère sans reproches, il en va différemment des composants électriques. Comme toutes les voitures italiennes de cette époque, ces derniers ne sont pas sans poser quelques problèmes, qui se résolvent au fur et à mesure…
G. Bonnafous
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Retour sur l’histoire de la Stratos. Au début des années 70, la domination de la Fulvia en rallyes commence à battre de l’aile. L’architecture traditionnelle moteur avant-propulsion s’avérant dépassée, Bertone propose à Lancia un prototype à moteur central au design exceptionnel.
Création majeure de Marcello Gandini, à qui Bertone a laissé carte blanche, la Stratos HF est un chef-d’œuvre de sculpture. Objet étrange venu d’ailleurs — d’où son nom de Stratos —, la berlinette biplace à moteur central atterrit au salon de Turin de 1970, où elle fait l’effet d’une bombe. De conception entièrement nouvelle, elle affiche un style radical, la carrosserie englobant en un volume unique le capot, l’habitacle et le compartiment moteur. Un an plus tard, la voiture donnera naissance, dans une définition très édulcorée, au prototype de la Lancia Stratos.
G. Bonnafous
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En raison de retards à sa commercialisation, qui empêchent son homologation (500 exemplaires construits au minimum), c’est en tant que prototype que la Stratos remporte sa première victoire au Tour de France Automobile en 1973. La version définitive du modèle de série sera exposée au salon de Turin de 1974, avant d’être homologuée en Groupe IV le 1e octobre de la même année. Apparaîtront également le moteur à 24 soupapes et la version turbo.
La Stratos s’imposera rapidement et sa domination en rallyes sera absolue. Un premier titre de championne du monde en 1974 sera le début d’un règne au cours duquel elle glanera 82 victoires internationales, dont quatorze en championnat du monde. A lui seul, Bernard Darniche remportera 33 premières places.