Targa Florio Revival
Créée en 1906 par Vincenzo Florio, la Targa, dont le nom provient de la plaque (targa en italien) offerte au vainqueur, fut avec les 24 Heures du Mans et les 500 Miles d'Indianapolis le rendez-vous incontournable des plus grands pilotes et constructeurs.
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PORSCHE 550 RS Spider
le 15/10/2000
Claude Ruiz Picasso a participé à la Targa Florio Revival au volant d’un spider Porsche 550 RS. Une voiture mythique, qui a également conquis le grand public grâce à l’acteur américain James Dean. Rencontres de stars…
Morelli Bertier
Morelli Bertier
Motorlegend : Vous venez d’effectuer un tour de reconnaissance du circuit. Quel est votre sentiment ?
Claude Ruiz Picasso : Effectivement, je viens de découvrir ce circuit que je ne connaissais pas. La route est fantastique, mais elle est aussi très accidentée. Il y a de nombreux trous et bosses. La conduite est assez fatigante, car il faut rester très concentré. En bord de mer, j’ai remarqué une longue ligne droite, celle de Bonfornello, très favorable aux gros cubes qui doivent y atteindre les 300 km/h. Du reste, l’une des caractéristiques de la Targa Florio tient en ses très grandes différences de vitesse : dans certains virages, on ne dépasse pas les 50 km/h sur le premier rapport.
Motorlegend : Présentez-nous votre spider Porsche 550 RS, une voiture au passé célèbre…
Claude Ruiz Picasso : Il s’agit d’une barquette à moteur central arrière. Mon spider, qui date de 1955, porte le numéro de châssis 55. Il est motorisé par le moteur type 547/1, le fameux quatre cylindres à plat de 1500 cm3 à quatre arbres à cames en tête. La voiture étant très légère, moins de 600 kilos, la puissance de 110 ch (à 7800 tr/mn) suffit à atteindre les 220 km/h. La boîte de vitesses est à quatre rapports. C’est une mécanique très sophistiquée, dont les culasses et le carter sont en alliage léger. La carrosserie est également réalisée en aluminium.
Motorlegend : Ce doit être émouvant de courir la Targa Florio dans une voiture proche de celle qui s’y est illustrée en 1956.
Claude Ruiz Picasso : En effet, la Porsche 550 RS a remporté la Targa Florio en 1956, pilotée par Umberto Maglioli. Ce fut d’ailleurs la première grande victoire du spider Porsche. A son volant, on comprend comment cette voiture a pu gagner : elle est légère et très agile, et son pilotage s’avère moins fatigant que celui des grosses cylindrées. Il faut néanmoins préciser que c’est la 550 A, qui a triomphé ici en 1956. A savoir une évolution de la 550, dotée d’un nouveau châssis tubulaire, qui remplaçait l’ancien châssis plat. Comme celui-ci était plus léger (la carrosserie était également allégée) et comme le moteur avait pris des vitamines avec 135 ch (à 7200 tr/mn), la voiture était capable de 240 km/h. La boîte de vitesses avait aussi gagné un rapport.
Morelli Bertier
Morelli Bertier
Motorlegend : Comment avez-vous fait l’acquisition de ce spider ?
Claude Ruiz Picasso : Je l’ai trouvé aux Etats-Unis. La voiture était complète et en bon état. Et elle était conforme à l’origine. De plus, elle était pratiquement prête à courir. J’aime bien les Porsche. C’est une marque qui a construit des voitures intelligentes. Je suis frappé du reste de constater qu’il y en a beaucoup ici. Plus que de voitures italiennes, hormis les Ferrari.
Motorlegend : Quel est votre objectif dans cette Targa Florio Revival ?
Claude Ruiz Picasso : Certains concurrents ont le pied collé à la planche et ils vont rouler très fort pour gagner ! Quant à moi, si j’aime rouler vite, c’est le plaisir d’être ici qui me motive avant tout. Donc, nous allons éviter de prendre des risques inutiles pour ne rien casser. Il faut impérativement terminer l’épreuve, sinon la fête est gâchée.