Le Mans Classic 2008

Avec sa quatrième édition, qui s’est déroulée les 11, 12 et 13 juillet 2008, Le Mans Classic a confirmé qu’il était bien devenu l’un des événements majeurs de l’automobile de collection au niveau mondial.

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TALBOT LAGO T26 GS de Pierre Levegh

Gilles Bonnafous le 23/07/2008

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La Talbot Lago T26 GS de Pierre Levegh est restée dans l’histoire des 24 Heures du Mans comme l’héroïne d’un des plus grands exploits réalisés dans la Sarthe. En 1952, Pierre Bouillin, alias Pierre Levegh, pilote seul pendant toute la durée de l’épreuve, où il parvient en solitaire à dominer les Mercedes 300 SL de Lang-Riess et Helfrich-Niedermayer — à l'époque le nombre d'heures passées au volant n’est pas limité.

Mais dans la dernière heure, alors qu'il possède quatre tours d'avance, son moteur cède et la victoire tant méritée s’envole. Très impressionné, Alfred Neubauer, le patron de la compétition chez Mercedes, l’engagera. Une tragique destinée attendra Pierre Levegh dans la ligne droite des stands en 1955…

Engagée au Mans Classic dans le plateau 2, la Talbot appartient aujourd’hui à l’Espagnol Jose Fernandez Sousa, qui la pilotait avec l’Allemand Cecil Schumacher et le Britannique Sam Stretton. Jose Fernandez l’a acquise en 2007 à la vente Christie’s de Rétromobile. Star de la vacation, la voiture constitua la plus haute enchère avec 1 331 250 €. Jose Fernandez l’a fait restaurer pour la faire courir, particulièrement pour le grand rendez-vous du Mans Classic. Le travail a été réalisé chez un spécialiste italien, près de Venise. C’était la première fois que la Talbot revenait sur la piste mancelle depuis 1952.

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Motorisée par un six cylindres en ligne de 4,5 litres alimenté par trois carburateurs Zenith, la T26 GS développe 240 ch. Elle est dotée d’une boîte de vitesses présélective Wilson à quatre rapports. Passionné de la marque, Jose Fernandez possède une deuxième Talbot Lago T26 GS de 1951. Il s’agit d’une version à roues apparentes, soit la configuration des voitures du Mans de 1950 et 1951. Egalement engagée au Mans Classic, elle fut accidentée lors de la troisième manche, le dimanche après-midi.

Au lendemain de la guerre, Anthony Lago crée une nouvelle voiture de Grand Prix, qui effectue ses débuts en compétition en 1948. Dépassée par la concurrence italienne, les Maserati à compresseur, elle se forge toutefois un palmarès grâce à sa fiabilité. Les Talbot du Mans dérivent de cette monoplace convertie en machine d’endurance.

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Anthony Lago prépare donc une T26 GS pour les 24 Heures du Mans de 1950. Afin de satisfaire la réglementation, la voiture reçoit une carrosserie toujours à roues apparentes (comme les monoplaces), mais quelque peu élargie pour accueillir deux personnes (théoriquement) et équipée d’ailes et de phares. Au volant de cette machine, Louis Rosier et son fils Jean-Louis s’imposent devant une autre Talbot Lago, celle de Pierre Meyrat et Guy Mairesse. Il faut souligner que, déjà, Louis Rosier a piloté plus de 23 heures, ne laissant le volant à son fils que pour quelques tours. En 1951, l’équipage Meyrat-Mairesse, décidément malchanceux, se classera à nouveau deuxième derrière la Jaguar Type C victorieuse de Walker-Whitehead.

La même année, la dernière T26 de compétition construite est vendue à Pierre Levegh. Ce dernier demande à l’aérodynamicien Charles Deutsch d’étudier une carrosserie profilée de barquette afin de courir les 24 Heures de 1952. Cette dernière est réalisée en aluminium par Dugarreau. On connaît la suite. La Talbot reviendra au Mans en 1953 et 1954 et elle glanera trois victoires successives à la Coupe d’Automne, toujours avec Pierre Levegh.

Cette voiture unique appartiendra ensuite à un collectionneur allemand. Dans les années 70, elle sera acquise par un Britannique et sera modifiée (carrosserie à ailes apparentes). Restaurée, elle retrouvera sa configuration originale dans les années 2000 avant d’apparaître à Pebble Beach, puis sous le marteau de Christie’s.

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