Le Mans Classic 2008
Avec sa quatrième édition, qui s’est déroulée les 11, 12 et 13 juillet 2008, Le Mans Classic a confirmé qu’il était bien devenu l’un des événements majeurs de l’automobile de collection au niveau mondial.
sommaire :
BMW 328
Gilles Bonnafous le 17/07/2008
Gilles Bonnafous
Gilles Bonnafous
Cette superbe BMW 328 était engagée dans le plateau 1 par une grande famille belge de l’automobile, D’Ieteren, pour ne pas la nommer. Elle était pilotée par Roland D’Ieteren, patron de l’important groupe automobile héritier de la célèbre carrosserie bruxelloise, et par son fils Nicolas, dont c’était la deuxième participation au Mans Classic. A la demande des organisateurs, il avait troqué cette année la Delage avec laquelle il avait couru en 2006 pour cette perle munichoise de 1936.
Les D’Ieteren ont cherché une 328 pendant plusieurs années. Un jour, assistant à la vente aux enchères où était proposée la 328 Touring Superleggera des Mille Milles, ils ont laissé échapper cette merveille. A posteriori, ils en ont conçu mille regrets…
Loïc Bailliard
Gilles Bonnafous
La voiture alignée au Mans Classic, ils l’ont trouvée en pièces en Tchécoslovaquie. Son propriétaire avait commencé à la restaurer, mais avec les moyens du bord… Ainsi, le carter, qui était cassé, avait fait l’objet d’une réparation de fortune avec une pièce d’aluminium soudée. La BMW a été acquise en 1989, juste au lendemain de la chute du rideau de fer.
La carrosserie présente deux particularités : la présence d’une moulure courant sur tout le profil, depuis la poupe jusqu’à la face avant, d’où une forme sensiblement différente des ailes. Elle est par ailleurs l’une des deux seules 328, dont l’orifice de remplissage du réservoir d’essence est disposé sous le papillon, décoré du logo BMW, de la roue de secours. Une solution plus esthétique que sa position habituelle sur l’aile arrière.
Gilles Bonnafous
Gilles Bonnafous
Gilles Bonnafous
La voiture a été entièrement restaurée conformément à l’origine chez le spécialiste allemand Feierabend, qui œuvre notamment sur les voitures du musée BMW de Munich. Depuis, elle a participé à de nombreux rallyes et sa belle et fiable mécanique a parcouru 25 000 kilomètres.
Son six cylindres en ligne à soupapes en tête de deux litres développe 80 ch dans la configuration de série avec trois carburateurs Solex. Au Mans, Nicolas D’Ieteren « prend » 170 km/h en pointe, une vitesse honorable pour un modèle de 1936. La voiture n’a pas été « coursifiée », encore moins préparée pour un circuit rapide comme celui de la Sarthe. La suspension s’avère trop souple, la caisse bouge et les freins se révèlent insuffisants. Les seuls changements opérés sont surtout de nature esthétique : le pare-brise a été remplacé par un saute-vent et la place passager couverte.
Loïc Bailliard
Gilles Bonnafous
Etonnante de modernité, la BMW 328 l’est dans son design, sa mécanique et sa direction. Côté freinage et tenue de route par contre, la voiture accuse son âge. Etroite, elle manque d’assise en virage et elle a tendance à se mettre sur deux roues… Ce qui se produisit au Mans Classic en montant un peu trop vite sur un vibreur !
Ses pilotes nous ont donc déclaré vouloir observer une certaine réserve. Leur objectif en venant au Mans Classic étant avant tout de prendre du bon temps et de s’amuser entre amis. En un mot, ne pas se prendre trop au sérieux, surtout au volant d’une voiture d’avant guerre. Ce qui ne les a pas empêchés, au total des trois manches, de se classer à une belle quatorzième place sur les 63 concurrents inscrits dans le plateau 1…