Le Mans Classic 2006
Le Mans Classic 2006 suivra, du 7 au 9 juillet, les traces de ses aînés et rassemblera à nouveau tous ceux désormais attachés à cet événement qui décline la voiture ancienne autour de ce nom magique, le Mans.
sommaire :
Histoire : Les 40 ans de la victoire de la Ford GT 40 au Mans
Gilles Bonnafous le 18/07/2006
Ford fêtait au Mans Classic le quarantième anniversaire de la première victoire de la Ford GT 40 aux 24 Heures du Mans. Pour commémorer dignement l’événement, les trois Mk II de sept litres, auteurs du triplé historique de 1966, étaient présentes pour ce rendez-vous exceptionnel.
La GT 40 N°2 victorieuse de B. McLaren et C. Amon Motorlegend
La N°1 de K. Miles et D. Hulme, arrivée deuxième Motorlegend
Honneur d’abord à la voiture victorieuse, la N°2 de Bruce McLaren et Chris Amon, qui, dans sa livrée noire, parcourut 4843 kilomètres à la moyenne de 210,795 km/h. Elle appartient aujourd’hui à un collectionneur américain. Accompagnée de la N°1 de Ken Miles et Dennis Hulme, arrivée deuxième, et de la N°5 de Ronnie Bucknum et Dick Hutcherson, qui complétaient le podium, elle a offert aux spectateurs du Mans Classic une superbe parade sur le circuit des 24 Heures.
La N°5 de R. Bucknum et D. Hutcherson Motorlegend
G.Bonnafous
Ce podium reconstitué, du moins au niveau des voitures car la plupart des pilotes ont malheureusement disparu, était suivi par un cortège de Ford GT 40, des dizaines de voitures, dont des répliques et plusieurs Ford GT, le modèle revival sorti en 2004. Certaines de ces machines participaient à la course du Mans Classic.
Motorlegend
Motorlegend
Phil Henny, un Suisse alors mécanicien de course à la Scuderia Filipinetti, a travaillé sur la Ford GT 40 (une small block de 4,7 litres) engagée par l’écurie helvétique au 24 Heures de 1966. Installé au volant de la Mk II de Ken Miles et Dennis Hulme, il se souvient avec émotion de la course et nous confie ses impressions.
« Tout comme l’écurie de John Wyer, la Scuderia Filipinetti, pilotes et mécaniciens, descendaient à l’Hôtel de France, à La Chartre sur le Loir. Chaque jour, c’étaient les mécaniciens — il y en avait trois par voiture — qui conduisaient les GT 40 sur les routes de la région pour les amener sur le circuit du Mans, notamment pour les essais de nuit. J’étais fou de bonheur de pouvoir conduire à 22 ans une GT 40, qui pouvait gagner les 24 Heures du Mans ! ».
Motorlegend
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« La Ford GT 40 Filipinetti était pilotée par l’équipage constitué du Britannique Peter Sutcliffe et du Suisse Dieter Spoerry. Elle avait été très bien préparée et marchait très bien : à huit heures du matin, elle occupait la cinquième position. Hélas, lors d’un arrêt au stand pour ravitailler, le commissaire de l’ACO qui plombait le bouchon du réservoir — on l’appelait « le plombier ! » — a dû mal fixer le bouchon. Celui-ci s’est ouvert après que la voiture eut repris la piste. L’essence s’est répandue sur les pneus et, au Tertre Rouge, Peter Sutcliffe a fait un tête-à-queue et est parti dans le décor. La voiture fut détruite. Dommage. On aurait pu terminer à la quatrième place derrière les trois Mk II usine de Carroll Shelby. »
Motorlegend
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« Je suis revenu en 1967, avec l’équipe Ford cette fois, et on a gagné avec la Mk IV. C’était une voiture très différente, entièrement revue aux Etats-Unis. Son châssis très léger en alliage et nid d’abeille avait permis d’économiser des dizaines de kilos. Mais suite à l’accident dont avait été victime Ken Miles six mois auparavant, Ford avait décidé d’utiliser ce gain de poids à l’amélioration de la sécurité — avec notamment des arceaux renforcés. La Mk IV a gagné à Sebring, avec Andretti et McLaren, et au Mans, avec Foyt et Gurney. Ces deux victoires constituent son seul palmarès. La Mk IV du Mans se trouve aujourd’hui au musée Ford à Dearborn (elle est actuellement en restauration car elle n’a pas roulé depuis 1967), l’autre a été vendue. Ford voulait faire courir la Mk IV en Canam, mais ce fut un échec. Ensuite, ce seront des Ford privées qui gagneront au Mans ».
Motorlegend
G.Bonnafous