Le Mans Classic 2006
Le Mans Classic 2006 suivra, du 7 au 9 juillet, les traces de ses aînés et rassemblera à nouveau tous ceux désormais attachés à cet événement qui décline la voiture ancienne autour de ce nom magique, le Mans.
sommaire :
ALFA ROMEO 33 TT 12
Gilles Bonnafous le 10/07/2006
Motorlegend
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Construite en 1974 et confiée à l’écurie Autodelta (le département course du constructeur), l’Alfa Romeo 33 TT 12 de Nicolas est une voiture d’usine qui a notamment eu pour pilotes Henri Pescarolo, Derek Bell et Jacky Ickx. En 1975, elle participe au triomphe de la firme milanaise, qui remporte le titre mondial des constructeurs en s’adjugeant sept des huit courses du championnat. Au cours de la saison, l’équipage Pescarolo-Bell a pris part à son volant aux 1000 Kilomètres de Zeltweg (en Autriche), de Monza, d’Enna (deuxième place), du Nürburgring et de Watkins Glen (victoire).
En 1984, la TT 12 est vendue par Autodelta et elle part en Suisse. Elle revient quatre ans plus tard en Italie, où un amateur de Turin l’acquiert. Elle sera ensuite revendue deux fois dans la péninsule, avant que Nicolas ne l’achète, c’était il y a trois ans. La voiture ayant été partiellement restaurée, Nicolas l’a engagée au Mans Classic en 2004. Mais insuffisamment préparée, elle n’a pu terminer la course. Remise sur le chantier, elle fut prête cette année à la dernière heure.
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Fabriquée à une demi-douzaine d’exemplaires, la 33 TT 12 — TT pour « telaio tubolare » (châssis tubulaire) —, est motorisée par un 12 cylindres à plat de trois litres. Alfa Romeo pouvait en tirer jusqu’à 520 ch à 12 300 tr/mn. Hyper performante, l'Alfa Romeo 33 TT 12 est une machine très agréable à piloter. Nicolas vante sa légèreté (670 kilos) et sa maniabilité. Son rapport poids-puissance très favorable la rend toutefois assez délicate à piloter. Dans sa configuration actuelle, elle développe 480 ch et monte à 280 km/h (selon les rapports de boîte). Mais prudent, Nicolas ne souhaite pas la pousser à son maximum et il n’a pas dépassé les 10 500 tr/mn pendant la course.
Amateur d’Italiennes (il possède une Ferrari 512 BB LM longue queue en cours de restauration qu’il espère faire courir bientôt), Nicolas a été séduit par la conception technique de la 33 et par l’historique de la voiture qui est la sienne. La TT 12 a été restaurée dans le respect de son état d’origine et elle n’a pas reçu d’évolutions modernes. Comme elle avait été remisée en l’état après ses années de course, il a fallu refaire l’architecture en intégrant des renforts au train arrière, qui posait quelques problèmes. On a également amélioré l’aération des freins, qui avaient tendance à chauffer excessivement à l’arrière. Ainsi, mis à part le circuit électrique, la voiture est demeurée telle qu’elle était il y a 32 ans.
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L’Alfa Romeo 33 a été construite pendant dix ans, entre 1967 et 1977. Au cours de cette période, elle a été l’une des voitures les plus performantes des épreuves de Sport-Prototypes. La première de la génération, la 33/2, reçoit un V8 de deux litres développant 270 ch, qui la propulse à près de 300 km/h. La voiture est équipée d’un châssis constitué de trois tubes disposés en forme de U.
En 1968, la 33 reçoit une nouvelle carrosserie et remporte les deux premières places des 24 Heures de Daytona — d’où son surnom « 33/2 Daytona ». La mécanique passe à 2,5 litres et 315 ch dans le courant de la saison — ses débuts ont lieu à la Targa Florio. Aux 24 Heures du Mans courues en septembre, trois 33/2 Daytona à longue queue monopolisent le podium de la classe deux litres. En 1970, le V8 de la 33/3 passe à trois litres (400 ch et 310 km/h). Après la 33 TT 12, apparaîtra en 1976 la 33 SC 12 à structure autoportante. L’année suivante, elle trustera toutes les courses du championnat du monde des constructeurs.