Le Mans Classic 2004
Le Mans Classic 2004 a franchi un pas décisif par rapport à la première édition de 2002.
sommaire :
La vente Christie
Gilles Bonnafous le 23/07/2004
Pour la première vente de leur maison organisée au Mans Classic, les responsables de Christie’s affichaient une mine radieuse. Ils avaient de bonnes raisons. La vacation a connu un franc succès, aussi bien par la proportion de lots vendus (26 voitures sur trente-deux) que par le niveau atteint des enchères, le bilan financier de la vente s’élevant à 10 750 000 € !
Cinq automobiles britanniques d’avant guerre provenant d’une collection privée constituaient les locomotives de la vacation : trois Bentley — une Speed Six de 1930, une 4,5 litres de 1928 et une huit litres —, ainsi qu’une Frazer-Nash TT et une Sunbeam Tourist Trophy.
Motorlegend.com
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Star de la vente, la Bentley Speed Six n’a pas déçu. Avec 3 800 000 € au marteau, soit 4 188 250 € commission comprise, elle a explosé l’estimation de 2,5 millions d’euros. Elle a surtout établi le nouveau record européen pour une automobile de collection vendue aux enchères (et record mondial pour une Bentley). Il s’agit d’une voiture d’usine bien connue, en état d’origine, à l’historique complet et au palmarès fameux : victoire à la Double Twelve de Brooklands en 1930 (épreuve d’endurance sur 24 heures) et deuxième place aux 24 Heures du Mans la même année.
On reste sur les sommets avec la Bentley 4,5 litres, une autre voiture d’usine partie à 1,5 million d’euros. Ce tourer bobtail revendique aussi un beau palmarès (deuxième de la Double Twelve et troisième au Mans en 1929). Quant à la Bentley huit litres de 1931, un tourer carrossé par Gurney Nutting et animé par un six cylindres quatre soupapes de 220 ch, elle a réalisé 420 000 €.
Belle enchère également pour la superbe Sunbeam Tourist Trophy Twin Cam de 1914 (650 000 €), tandis que la Frazer-Nash Tourist Trophy replica de 1934 ayant participé aux 24 Heures du Mans ne parvenait pas au niveau de son estimation basse (130 000 € pour 140 000 €).
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Les 1 220 000 € atteints au marteau par l’Aston Martin DB3S (châssis n°117) à culasse double allumage étaient justifiés par l’état exceptionnel de la voiture. Livrée en 1956 à Casablanca au coureur Français Jean Kerguen, elle prit part aux 24 Heures du Mans 1957, pilotée par son propriétaire et Jean-Paul Colas, d’où sa livrée bleu de France.
Une Ferrari Daytona (ex Jacky Ickx et Nick Mason) en bel état (hormis la boîte de vitesses qui nécessitait quelques soins) est partie à un prix raisonnable (95 000 € au marteau), tandis que sa rivale de l’époque, une Maserati Ghibli d’origine américaine et qui nécessitait de multiples (et coûteux) travaux, était ravalée à 22 000 €.
Parmi les réussites de la vente, citons encore une belle Fiat Abarth 750 GT Zagato (52 000 €), une Porsche Carrera 3.0 RSR de 1975 adjugée 350 000 € à un collectionneur américain, une Mercedes 300 SL roadster, avec son hardtop, qui a atteint 220 000 €, confirmant ainsi le haut niveau atteint par le modèle en février à Retromobile, ainsi qu’une Rolls-Royce Phantom VI en superbe état à 160 000 €. Et pour les marques françaises, une Panhard X 21 de 1913 (50 000 €) et une Delage D6 non vendue à 24 000 €.
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Mention spéciale pour une Porsche 356 B T5 d’usine à moteur Carrera quatre arbres à cames en tête de 135 ch. Cette rare voiture, construite à treize exemplaires seulement, fut vendue à Tatra en 1961 comme véhicule d’essai et de développement pour l’étude d’un modèle V8. Remisée longtemps au musée Tatra de Koprivnice, elle était présentée dans un état exceptionnel. Elle resta sur la touche à 110 000 €.
La vacation avait commencé par la mise en vente de nombreux lots d’automobilia (pas moins de 72), parmi lesquels on citera des bleus d’usine Alfa Romeo, des albums allemands de photos (Alfred Neubauer, Ferdinand Porsche, Auto-Union, Mercedes) et sept tableaux de Géo Ham représentant des scènes du Mans, qui ont atteint de jolis prix (aux alentours de 6500 €/7000 €).
Nous avons gardé pour la bonne bouche l’adorable et très désirable Maserati Birdcage Tipo 61 à l’échelle trois-quarts. Réalisé par Allegretti de Modène, ce rêve automobile est motorisé par un 250 cm3 Guzzi. Un magnifique jouet pour enfant gâté qu’un père généreux… et riche pouvait offrir à son fils (ou à sa fille) pour la modeste somme de 18 000 €, plus les frais !