Essai WESTFIELD FW300 Red Line
David Lamboley le 25/07/2010
Vous voulez goûter à des sensations ultimes, sans aucun filtre, et ce pour moins de 40 000 euros ? La Westfield FW 300 est un choix idéal, mais pour amateurs avertis seulement…
Présentation
Comparer la Westfield FW 300 et le commun des sportives affichant comme elle environ 200 ch, c'est un peu comme vouloir mettre sur un pied d'égalité le saut à l'élastique et la balancelle, rien à voir !
Imaginez plutôt : avec un poids annoncé de 650 kg pour 192 ch, le rapport poids-puissance ressort à 3,38 kg par cheval, soit une donnée que l'on trouve généralement chez les GT de haute volée allemandes ou italiennes.
Les Anglais, eux, préfèrent les chiffres ronds, ce qui donne 300 ch à la tonne. D'où le patronyme de cet insecte venimeux, FW 300, où le préfixe signifie feather weight, poids-plume en français.
A l'image de la Caterham, interprétation moderne de la mythique Lotus Seven de 1957 qui, a ses débuts, était aussi livrée en kit à la demande, la nouvelle Westfield évolue au gré des réglementations.
Même si l'architecture est similaire à l'ancienne génération, elle adopte ici une nouvelle carrosserie, avec une partie arrière modernisée, une planche de bord inédite dotée d'instruments modernes et une toute nouvelle coque conçue via un logiciel informatique, plus large et nettement plus rigide.
Côté moteur, le bloc 1.6 Turbo de l'Opel Corsa OPC (Vauxhall chez nos amis d'outre-Manche) met un point d'honneur à tirer parti du poids-plume avec un caractère rageur, tout en affichant des consommations raisonnables. Les presque 200 ch et le châssis ultra-light composent un cocktail au goût unique, authentique, bref, incomparable.
Pour moins de 40 000 euros, le rapport prix/plaisir/performances apparaît tout simplement imbattable.
Design extérieur et intérieur
La nouvelle génération de Westfield, appelée Sport Turbo en Angleterre et FW 300 en France, met un point d'honneur à évoluer pour éviter de se faire distancer par d'autres spécialistes, tels Caterham. Mais l'évolution esthétique reste ici mesurée.
L'architecture de ce type d'engin, bâti sur un châssis à taille de guêpe accueillant un bloc moteur très avancé, conditionne un design néo-retro typique « Sevenesque », commun aux Westfield et Donkervoort, pour ne citer que les constructeurs les plus connus en France.
Long capot percé de grilles, grosse entrée d'air en guise de calandre, juste deux garde-boues sur les roues avant et deux petits yeux ronds, rien de changé de ce côté là.
Vu de dos, les changements sont plus visibles, avec une poupe plus large, rebondie, accueillant des feux ronds à leds et intégrant un becquet. Drôle de style, mais il paraît que l'aérodynamique est amélioré…
On notera également la présence d'un coffre fermant à clé, ce qui ne laisse plus d'excuses pour ne pas partir en voyage. Enfin, que les passagers étourdis se rassurent, l'énorme silencieux d'échappement latéral est protégé par une grille (c'est une option en Angleterre !), ce qui évite d'avoir les mollets façon barbecue en descendant de l'engin.
L'intérieur, lui, est nouveau, avec un bloc d'instruments central où trônent en bonne place compte-tours et tachymètre. Grâce au tout nouveau châssis, qui autorise plus de place pour les jambes, la position de conduite est améliorée. Ce n'est pas un luxe !
Mécanique et châssis
Sous ses airs rétro, la Westfield FW 300 se veut à la page en termes mécaniques. Elle a même reçu son homologation européenne (elle est immatriculable en Europe comme une voiture normale), rare pour un si petit constructeur, qui continue toutefois de proposer ses produits en kit, notamment sur son marché domestique.
Les acheteurs, dans ce cas, devront passer un contrôle spécifique. En Angleterre, il s'agit de l'IVA, Individual Vehicle Approval, nettement moins contraignant que le « passage aux mines » en France.
Revenons à notre petite Anglaise… Le nouveau châssis tubulaire conçu par ordinateur, nettement plus rigide que l'ancien (+ 21% en flexion !), est désormais prêt à recevoir indifféremment conduite à droite ou à gauche, ce qui facilite l'export.
Côté suspension, l'architecture à double triangulation subsiste, mais les réglages et l'amortissement sont nouveaux. On notera à ce sujet des amortisseurs réglables en dureté, ce qui autorise une configuration route ou piste.
Sous le capot, on trouvé le petit –mais costaud- 1600 cm3 d'origine Vauxhall/Opel, équipant chez nous la Corsa OPC. Ce bloc délivrant 192 ch est une version améliorée du moteur de l'Opel Meriva OPC (180 ch), lui même une évolution du 1.6 litre Ecotec atmosphérique (105 ch).
Grâce au turbocompresseur (intégré au collecteur) doté de la fonction overboost, la pression de suralimentation peut évoluer de 1,3 bar à 1,5 bar maximum. Le couple passe de 230 à 266 Nm durant cette phase.
Différence majeure en termes d'implantation, le bloc est monté ici longitudinalement et accouplé, comme souvent sur les dérivés de « Seven », à une boîte d'origine Ford, dotée de cinq rapports.
Autre différence majeure, on trouve un pont également d'origine Ford, qui transmet bien sûr la puissance aux roues arrière. Joli Meccano !
Sur la route
Assis littéralement au ras des paquerettes, avec pour compagnons le bouillonnant 1600 turbo et les insectes qui s'écrasent sur le petit pare-brise, l'ambiance est au beau fixe, n'en déplaise aux défenseurs de la nature.
Difficile de ne pas se sentir revivre à bord d'un engin qui ouvre aussi grand la porte des sensations. Que c'est bon ! Adieu aides electroniques à la conduite, insonorisation et douceur des commandes.
Tous les sens en éveil, cette FW 300 nous donne l'impression de rouler en monoplace, en toute légalité, sur route ouverte…et sans casque ! Car si l'Anglaise incite à la flanerie printanière en sous-bois, elle reste également une véritable athlète qui malmène les vertèbres à chaque accélération. Le naturel revient vite au galop.
Rétrogradage en trois, gaz à fond et overboost au maximum, elle dandine de la croupe et bondit dans un feulement de turbo impressionnant. Cependant, cette Anglaise sauce épicée n'est pas conçue pour les pilotes de ligne : elle excelle aussi dans les virages.
Il faudra dans ce cas composer avec une direction très directe et des suspensions qui donnent un « toucher de route » très nature, entendez par là qu'elle déteste les aspérités, autant que les passagers, sans doute. La FW 300 vire à plat, s'accroche au bitume comme une salamandre, mais peut décrocher violemment sans crier gare en cas d'optimisme.
Sur route ouverte, donc, difficile d'exploiter un tel potentiel. La Westfield FW 300, c'est un peu comme une cigarettes sans filtre, goût puissant et attention à l'accoutumance !
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation