Essai VOLVO XC90 T8

Il suffit de pas grand-chose : une signature lumineuse modernisée, une calandre au dessin remanié surplombée d'un nouveau capot, de nouveaux boucliers et des teintes de carrosserie inédites. Avec sa ligne intemporelle qui vieillit finalement bien, le « nouveau » XC90 n'a rien d'un papi faisant de la résistance face aux rivaux. Et pourtant sa présentation remonte à 2014 ! Si Volvo avait anticipé l'interdiction des véhicules thermiques en Europe pour 2035 avec une gamme annoncée 100% électrique bien avant, le Suédois révise sa copie. Pas suffisamment pour développer un tout nouveau modèle à combustion, mais au moins pour redonner un coup de jeune à son porte étendard. Si l'extérieur conserve un charme certain, il en va de même pour l'intérieur, où la seule grande nouveauté concerne la nouvelle dalle tactile centrale. Désormais de 11,2 pouces (contre 9 avant), cet écran renferme surtout une nouvelle interface homme machine basée sur le système embarqué Google. Voilà qui donne un coup de modernité à l'ensemble, avec un multimédia moderne et facile à utiliser. On aurait aimé moins de « clics » pour accéder à certaines fonctions, mais l'ensemble est déjà très intuitif. Pour le reste, c'est statu quo, et c'est tant mieux !

S'il y a bien un sujet que Volvo maitrise, c'est bien celui des intérieurs, et celui du XC90 continue de séduire, bien plus que les dernières créations de la marque d'ailleurs… L'ambiance scandinave n'a pas pris une ride, les assemblages sont toujours réussis et le niveau de finition respire la qualité. Notre modèle en finition Ultra et à l'intérieur mêlant subtilement bois clair et cuir beige propose une atmosphère superbe, à la fois reposante et douillette. L'espace est toujours aussi généreux, même si les strapontins du troisième rang seront à réserver aux enfants avant tout. Côté coffre, les près de 680 litres en configuration cinq places laissent de quoi voir venir. Voilà qui autorise des voyages dans un cocon des plus confortables, notamment grâce à la suspension pneumatique optionnelle (le nouveau XC90 propose également un amortissement passif à deux lois, souvent peu convaincant). Le niveau de filtration est excellent, même s'il faudra composer avec les grandes jantes de 21 pouces qui remontent quelques trépidations, notamment en ville.

La gamme de ce XC90 se veut simple, et en France, une seule motorisation T8 est proposée. Il s'agit du même bloc quatre-cylindres 2.0 de 310 ch suppléé par un moteur électrique de 145 ch. Une motorisation PHEV qui permet de toujours échapper au malus, même si l'autonomie en tout électrique d'environ 60 km réels trahit l'âge avancé du modèle. Une chaîne de traction qui sied bien à ce gros bébé avec des performances de tout premier ordre (5,4 secondes pour atteindre les 100 km/h). L'agrément mécanique n'est pas son fort, mais l'insonorisation poussée permet de conserver une certaine noblesse. Mais inutile de parler de sportivité, leVolvo XC90 n'en a jamais fait sa spécialité. Il s'agit plutôt d'une force tranquille qui offre une belle réserve de puissance. Sur la route, la calibration des éléments de conduite fait également la part belle à la douceur avec une direction à la consistance juste. Peu dynamique, et rapidement repoussé dans ses retranchements, le Suédois préfère être mené « à la cool », où son comportement impérial (sur autoroute) notamment en fait un voyageur hors pair.

Reste la question du tarif, et les excellentes prestations du XC90 n'offrent aucun rabais malgré l'âge du modèle. Affiché à partir de 97 700 €, et même 105 000 € dans cette finition Ultra, le Suédois n'est clairement pas donné. Et les petits agréments technologiques de ses concurrents plus modernes auraient de quoi faire hésiter. Mais pour quiconque cherche une familiale tirée à quatre épingles et qui conserve un charme indéniable, on est ici en présence d'une valeur sûre.