Essai VOLVO XC60 T6 Drive-E
Loïc Bailliard le 13/10/2013
Finis, les gros moteurs ? Volvo semble le penser et ampute de 2 cylindres le XC60 T6. Mais la réalité est-elle à la hauteur du discours marketing ?
Less is more ?
« Le nombre de cylindres n'importe plus ». C'est avec ces mots que les représentants de Volvo démarrent la présentation de la nouvelle gamme « 60 ». La marque vient en effet de dévoiler les mises à jour de la berline S60, du break V60 et du SUV XC60. Et si la gamme, qui représente plus de la moitié des ventes de la marque en France, évolue légèrement sur le plan du style, c'est bien sous le capot que les changements principaux interviennent.
Le constructeur lance en effet sa nouvelle offre Drive-e, qui marque un virage vers l'utilisation exclusive de 4 cylindres sous le capot des Suédoises. Un choix qui signifie notamment le remplacement du 6 cylindres en ligne de 3 litres par un « 4 pattes » de 2 litres à turbo et compresseur sous le capot des version T6. Alors, cette amputation est-elle bel et bien sans effet négatif ?
Bons et mauvais choix
Autant le dire tout de suite, la réponse est non. Le 6 cylindres en ligne, encore disponible sur la version 4 roues motrices du SUV, offrait une souplesse et une sonorité typiques de son architecture. Aussi bon soit-il, un 4 cylindres ne peut pas rivaliser, et ce nouveau bloc Volvo le confirme. Sur les routes exigeantes de l‘arrière pays niçois, entre le Col de Vence, le plateau de Gréolières et les gorges du Loup, il permet de conserver un bon rythme, mais ne brille jamais par son agrément. Face aux montées douces du 6 cylindres en ligne, il se contente de gronder sans musicalité, sa sonorité étant étouffée par le turbo. Et les sifflements du compresseur peinent à amener un sourire sur notre visage.
Il ne profite pas de la même élasticité que le bloc qu'il remplace, ce qui signifie qu'il faut rester dans les tours pour en extraire les 306 ch et profiter des 400 Nm de couple (disponibles entre 2 100 et 4 500 tr/min). Résultat, la consommation en conduite dynamique atteint des niveaux similaires à celle du précédent T6. La nouvelle boîte automatique à 8 rapports ne convainc pas non plus en conduite sportive, surtout lorsqu'on la compare à sa fabuleuse concurrente signée ZF.
Cependant, tout n'est pas à oublier sur ce nouveau Volvo XC60 T6. Tout d'abord, il reste le seul membre de la famille 60 à conserver sa direction hydraulique. Un excellent choix, l'unité électrique essayée sur la S60 ne délivrant aucune sensation. Sachant que le moteur économise également une cinquantaine de kilos sur le 6 cylindres, cela confère au XC60 un train avant plutôt précis pour un engin de ce type. Bien entendu, il reste prompt au sous-virage lorsqu'on le maltraite, mais en restant raisonnable, on parvient à le placer avec une certaine précision.
Côté châssis, notre modèle d'essai était équipé des suspensions sport. Un choix contestable, celles-ci compromettant le confort sans offrir un maintien irréprochable. Sur la route, cette combinaison T6, boîte 8 et suspensions Sport ne se montre donc pas des plus convaincantes. Pour autant, le Volvo XC60 ne manque pas d'attrait.
Plus Volvo que jamais
Esthétiquement, déjà, le restylage opéré sur la gamme 60 redonne un style résolument Volvo aux modèles phares de la marque. La disparition des doubles optiques et le retour à des lignes plus rectangulaires évoque donc les gloires d'antan du Suédois, sans sombrer dans un travers néo-rétro surexploité ces dernières années, ni perdre en dynamisme. A l'arrière, les retouches se montrent plus discrètes et concernent principalement les nouvelles sorties d'échappement rectangulaires. On conserve donc le style très réussi des montants C intégrant les feux et conférant à l'engin un look musclé.
Dans l'habitacle, les changements sont plutôt discrets. Mais on ne s'en plaindra pas, car le Volvo XC60 se montrait déjà accueillant avant la mise à jour. L'ambiance typique de la marque, avec la console flottante et une certaine pureté dans l'ergonomie (bien que les boutons soient encore trop nombreux sur la console), reste au programme et ne reçoit que de menues retouches. La différence majeure se trouve au niveau des compteurs, désormais inspirés de ceux du V40 et intégralement numériques. En gadget, une commande permet de modifier l'affichage selon des modes ECO, Elégance ou Performance. Des palettes au volant font également leur apparition.
Toujours technologique
Volvo oblige, ce sont également les technologies embarquées qui font l'attrait du XC60. Précurseur dans le monde de la sécurité active, le constructeur continue d'innover dans le domaine en introduisant de nouvelles options sur sa gamme 60. Le système de détection des piétons gagne ainsi la détection des cyclistes ; les pleins phares héritent d'un système de masquage automatique permettant de ne jamais avoir à les couper, sans pour autant gêner les autres conducteurs ; la surveillance de l'angle mort repère les voitures arrivant plus vite de loin et contrôle le trafic en marche arrière (lors de la sortie d'une place de parking) ; enfin, le créneau automatique fait son apparition.
Volvo profite en outre de ce restylage pour lancer sa nouvelle interface multimédia connectée, baptisée Sensus Connect. Le système d'infodivertissement est donc désormais connecté à Internet et permet au propriétaire de télécharger des applications ou d'écouter de la musique en streaming (dont plus de 80 000 stations de radio).
La bonne combinaison
En clair, le Volvo XC60 n'est pas une voiture que l'on pilote, mais plutôt un engin à vivre au quotidien, permettant de profiter d'un niveau de qualité presque au niveau de la concurrence « premium » allemande tout en conservant une touche d'originalité. Dans la gamme 60, le SUV s'avère plus que jamais le meilleur choix, notamment pour sa direction d'une meilleure qualité que sur les S60 et V60. Nous avons cependant eu l'occasion d'essayer le nouveau bloc Diesel D4 sur cette dernière, et ce 4 cylindres 2 litres de 181 ch nous a paru très convaincant pour un usage quotidien et routier. Si l'on choisit de l'associer aux suspensions confort ou à l'amortissement piloté Four-C, on découvre alors un engin résolument polyvalent, confortable, dynamique, sans tomber dans les travers d'une sportivité simulée.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation