Essai VOLVO XC60 D5 AWD

Le Volvo XC60, deuxième du nom, bénéficie des services de la plateforme modulaire SPA apparue sur le XC90. Elle est pourtant cachée mais cela semble presque avoir des conséquences sur son design, tant les ressemblances physiques avec son grand frère sont criantes. Comme un XC90 en réduction donc, les lignes du SUV moyen du constructeur sino-suédois sont très équilibrées et elles conviennent bien à son gabarit de 4,67 m de longueur (XC90 : 4,95) pour 1,66 m de haut. Une fière allure soulignée par de nombreux détails soignés, comme les phares à la structure en « T », les plis latéraux qui dynamisent subtilement la carrosserie ou les feux arrière si typiques. Notre version d'essai R-Design se démarque très discrètement avec des traitements argentés mats et des jantes de 19 pouces.

Dans l'habitacle, on retrouve une même ambiance réellement unique, avec des matériaux de haute qualité, certains originaux (métal pour le bouton de démarrage sur la console entre les sièges, applications métal 3D courant sur la planche de bord) et toujours, un grand soin du détail. Une vraie réussite que cette planche de bord sur laquelle trône le très grand écran tactile en mode portrait (12,3 pouces de série dans notre voiture d'essai) très réactif et aux menus bien organisés du système d'info-divertissement Sensus. Dommage, il faut se charger soi-même de la connectivité au travers de son smartphone ou d'une carte SIM spécifique insérée dans la voiture. Autre point (très) agaçant, il faut refaire certains réglages personnels à chaque fois que l'on monte à bord, comme couper la voix de guidage du GPS si l'on préfère rester en paix. Dommage. On se consolera avec l'excellente sonorisation signée Bowers & Wilkins avec 19 haut-parleurs et 1 400 watts de puissance, une option à 3 500 €. De série en revanche en finition R-Design, de remarquables sièges sport maintiennent parfaitement et sont surtout d'un très grand moelleux.

A l'arrière, l'espace est confortable pour deux adultes tandis que le coffre de 505 litres se montre très logeable et accessible. La banquette se rabat d'une pression sur la commande électrique située dans le coffre permettant de ménager presque 1,5 m3 de volume maximal.

Sur route, le XC60 est sous la surveillance de nombreuses aides à la conduite prêtes à intervenir. Sans les lister toutes ici, notons le freinage d'urgence capable de reconnaître piétons, cyclistes ou grands animaux ou la direction active pouvant intervenir en cas de risque de sortie de route ou de manœuvre dangereuse avec un autre véhicule présent dans l'angle mort. Malheureusement, il faut encore repasser par la case option pour en bénéficier, dans le cadre du pack IntelliSafe Pro (1 620 €) qui inclut le totalement indispensable régulateur de vitesse adaptatif.

Même sur route dégradée, la suspension pneumatique de notre voiture d'essai attire l'attention par sa qualité de filtrage et le niveau remarquable de confort qu'elle procure. C'est une option facturée 2 300 euros pleinement recommandable pour le bien-être à bord du conducteur comme des passagers. Une suspension orientée confort donc, même dans notre version à châssis sport et une fois l'ensemble réglé en mode dynamique, qui se joue des presque 1 900 kilos de ce SUV. Il ne faut pas y chercher d'aspect sportif cependant, là n'est pas du tout sa vocation. C'est simplement un excellent compagnon de tous types de trajets quotidiens, même à rythme élevé. En cas de besoin, un mode Off Road permet d'optimiser la capacité de traction.

Sous le capot, le D5 est un 4 cylindre de dernière génération nommée Drive-E, dont le double turbo est complété d'un système nommé Power Pulse, employant une bonbonne à air comprimé pour compenser le temps de réponse et offrir des relances plus vives. Certes, avec 480 Nm de couple et 235 chevaux développés, le moteur offre des performances très convaincantes. Mais les sensations de 4 cylindre classique, au bruit très marqué diesel, nous font regretter les anciennes générations de « vrai » D5 à 5 cylindres qui ont quitté la gamme à cause d'émissions et de consommations hors gabarit.

Heureusement, le nouveau D5 se rattrape question consommation en restant autour des 8 litres aux 100 km en moyenne. Pour profiter du charme du XC60 en réduisant ses coûts d'usage, il faudra une mise de départ encore plus importante que les 58 420 euros de notre D5 R-Design « made in Sweden » pour passer en hybride rechargeable avec l'excellent moteur T8, vendu 15 000 euros de plus. Autre possibilité, s'armer de patience en attendant une version 100 % électrique, annoncée pour l'année 2019. En attendant, un diesel moderne comme celui-ci a encore de beaux jours devant lui pour les gros rouleurs.