Essai VOLVO XC 60
Jean-François Destin le 12/12/2008
Volvo élargit sa gamme de 4X4 loisirs avec le XC 60. Bien dessiné, agréable à piloter, il constitue une bonne alternative à la berline classique.
Présentation
Six ans après le XC 90, Volvo élargit sa gamme de 4X4 loisirs avec le XC 60. Cette fois, il ne s'agit plus de conforter l'image de la marque en haut de gamme mais d'obtenir une place significative dans le segment des « crossover » compacts convoités à la fois par les spécialistes allemands (BMW X3, Audi Q5, Mercedes GLK) et les généralistes (Nissan Qashqaï, Toyora Rav4, VW Tiguan). Sans doute appelée à être malmenée par la crise, cette niche pourrait sourire à Volvo en raison d'une approche sécuritaire novatrice.
« Nous visons zéro mort dans ou à cause d'une Volvo en 2020 », martèle-t-on en Suède. Dans cette optique, le Volvo XC60 propose déjà aujourd'hui une somme unique d'équipements de sécurité et en première mondiale le City Safety qui interdit toute collision en ville jusqu'à 30 km/h ! Arborant une silhouette élégante et originale de moins de 4.63m, le 4X4 nordique se révèle confortable et agréable sur route comme sur la piste. Haut sur pattes, il bénéficie de la transmission intégrale Haldex d'origine VW gérant le couple en fonction de l'adhérence.
Contrairement à toute logique écologique, Volvo lance son XC60 avec des mécaniques 5 et 6 cylindres dont la puissance oscille entre 163 et 285 chevaux, les rejets variant entre 199 et 284 grammes de CO² ! Un modèle plus sobre est attendu l'été prochain. Notre essai a porté sur le performant Volvo XC 60 D5 équipé du 5 cylindres diesel de 185 chevaux (0 à 100 km/h en 9,9 s et 200 km/h).
Les prix concurrentiels vont de 34.950 à 53.150 €.
Design
Entre le Volvo XC 60, le GLK et le Q5 d'Audi, il y en a pour tous les goûts en matière de style et il convient de saluer Steve Mattin, Directeur du style de Volvo, d'avoir mis au point une carrosserie originale tout en conservant des traits de parenté avec le reste de la gamme. Assez proche du Volvo XC 90 en gabarit et partageant la même plate-forme avec le Freelander de Land, il apparaît comme un joli break surélevé. Très réussie, la face avant se montre élégante et racée, mais le pari réussi des stylistes se situe au niveau du profil. A savoir le mariage heureux des lignes 4X4 en partie basse et d'une découpe des vitres de coupé en partie haute. Avec pour inconvénient une visibilité périphérique limitée (d'où l'intérêt de certains équipements de sécurité que l'on détaillera plus loin).
L'arrière en pointe et relevé et ses feux trop proéminents peuvent déplaire, mais les dessinateurs ont sculpté habilement la base des ailes comme pour mieux mettre en valeur la base du hayon (qui malheureusement ne dispose pas d'une ouverture de vitre séparée). A noter aussi le semblant de diffuseur dont la présence relève plus de l'esthétique que de la protection en « off road ».
Reste que le Volvo XC 60 fait tourner les têtes surtout lorsqu'il bénéficie comme sur nos voitures d'essai de la finition de très haut de gamme « Xenium ». On aime ou pas, mais la sellerie bi-colore, intégrant un beige très clair que l'on retrouve au volant, illumine l'habitacle. Dommage que la qualité du cuir ne soit pas vraiment au rendez-vous.
On retrouve la fameuse console suspendue revêtue d'un bois clair scandinave. Débarrassée de commandes superflues, la planche de bord contribue à l'ambiance zen de la voiture.
A l'arrière, les sièges rabattables selon le mode 40/20/40 dégagent un plancher parfaitement plat pour embarquer des charges. On aurait cependant aimé quelques fonctionnalités innovantes.
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Sur la route
Doux à piloter, confortable et prévenant avec ses occupants, le Volvo XC 60 sait faire patte de velours pour rendre le transport agréable, mais on comprend vite qu'il ne faudra pas trop le bousculer. La prise en main est rapide et le D5 diesel de 185 chevaux ne rechigne pas pour relancer les 1800 et quelques kilos. Il ne nous a pas été permis d'essayer la suspension standard car notre Volvo XC 60 était équipé de l'amortissement piloté optionnel Four C à trois modes (sport, confort et Advanced). Nous avons essayé les trois configurations sans parvenir à obtenir vraiment une auto virant plus à plat et étant plus agile et maniable. Un faux débat de toutes façons car le 4X4 Volvo ne sera jamais conduit sportivement par la clientèle familiale visée.
En Espagne, Volvo France a surtout insisté sur le formidable arsenal sécuritaire que l'on peut rassembler sur le nouveau venu. En dehors du City Safety monté de série sur tous modèles, d'autres équipements peuvent se superposer. Citons l'ACC, le régulateur adaptatif de vitesse, le CWAB, l'anticipation de collision avec freinage automatique, le DAC (l'Alerte Vigilance conducteur), le LDW (L'alerte de franchissement de ligne), le BLIS (surveillance vidéo anti angle mort) sans doute le plus intéressant. Tout ceci complétant une panoplie en cas d'accident au top de la catégorie, notamment pour le coup du lapin et les chocs latéraux.
Côté mécanique, l'offre des moteurs ne fera pas recette en France. Curieux qu'au lancement, une version 4 cylindres n'ait pas été retenue. Elle arrivera à l'été 2009 et sera associée à une simple transmission deux roues motrices. En 2010, mais ce n'est pas certain, est envisagé un diesel hybride.
En année pleine, Volvo France espère vendre 3500 Volvo XC 60, une prévision difficile à tenir dans un marché en pleine tempête.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation