Essai VOLVO S80
Vincent Desmonts le 01/06/2006
La Volvo S80 offre un bon compromis entre confort et comportement routier. Une alternative aux rivales allemandes... dans les limites du raisonnable.
Présentation
La précédente S80, lancée en 1999, avait introduit le nouveau style Volvo. La nouvelle ne constitue pas un aussi grand bouleversement : elle s'allonge et s'élargit pour mieux affiner ses traits, à tel point qu'on pourrait presque la confondre avec sa petite soeur, la S40. La Volvo S80 s'inspire d'ailleurs de cette dernière pour sa console centrale fine dissimulant un espace de rangement. Volvo insiste beaucoup sur l'ambiance intérieure pétrie de « luxe scandinave »... un luxe un brin ascétique où la sobriété de la présentation atteint des sommets. Le confort également : les sièges larges et moelleux comptent parmi les plus accueillants de la production mondiale.
Côté motorisations, nous avons pu essayer la Volvo S80 dans trois variantes : la 3.2 litres, dotée d'un nouveau six cylindres en ligne de 238 ch, au caractère assez effacé, la V8 AWD équipée du mélodieux mais gourmand huit cylindres Yamaha (4.4 et 315 ch), et la diesel D5, version la plus homogène, qui représentera l'essentiel des ventes.
Le talentueux moteur D5, fort de 185 ch, charme toujours par son énergie inépuisable : sa souplesse de tous les instants est complétée par une belle vigueur lorsqu'il faut partir à l'assaut du compte-tours, accompagnée d'une sonorité charmeuse.
Vaisseau au long cours, la Volvo S80 dévoile tout son talent lors des longues étapes autoroutières, où seuls des bruits aérodynamiques un peu élevés viennent perturber la quiétude à bord. Dommage que l'habitabilité arrière soit décevante eu égard au gabarit, et que le coffre, étroit et pas très haut, soit si peu pratique à charger.
Sur la route
En tant que grande berline, suédoise qui plus est, la S80 garde toujours la tête froide. Toujours digne, elle ne se prête que d'assez mauvaise grâce à une conduite dynamique. Sa direction assistée Servotronic, dotée de trois réglages d'intensité du ressenti, ne convainc pas : un peu trop légère à haute vitesse, elle se révèle caoutchouteuse à basse vitesse et aux grands angles de braquage. Les suspensions ont pour priorité d'effacer en douceur les inégalités de la route, même si cela doit passer par une prise de roulis un peu importante. Le coûteux châssis actif Four-C optionnel, qui permet de choisir entre les modes confort, sport et « advanced » (amortisseurs plus ou moins fermes), n'apporte pas grand-chose en efficacité, tout en dégradant le confort. Enfin, l'équilibre du châssis se veut résolument sous-vireur, privilégiant la facilité d'utilisation au détriment de l'agilité.
Vous l'aurez compris, cette S80 s'apprécie à un rythme plus raisonnable, en laissant agir l'abondant couple du moteur D5 et la douceur de la boîte automatique Geartronic à 6 rapports. Cette dernière se révèle d'ailleurs assez lente à la réaction, raison supplémentaire pour privilégier une conduite en douceur.
La S80 se pose alors en alternative originale aux références allemandes, Mercedes Classe E en tête. Avec pour atout un positionnement prix assez agressif, qui permet de s'offrir quelques options supplémentaires, telles que le régulateur de vitesse adaptatif couplé au radar anticollision (1 300 €), les vitres feuilletées hydrofuges (650 €) ou encore les phares bi-xénon directionnels (1 250 €).