Essai VOLVO S80 D5 205 ch
Vincent Desmonts le 27/07/2009
Avec ce moteur D5 nouvelle génération, la Volvo S80 rattrape son retard sur ses grandes rivales d'Outre-Rhin, en boostant la puissance tout en réduisant les consommations.
Présentation
Si, si, vous avez bien sous les yeux la Volvo S80 restylée ! Un restylage aussi discret que précoce, la S80 ayant été lancée à l'été 2006. Les designers se sont contentés d'apporter quelques chromes supplémentaires et un logo de calandre agrandi à l'extérieur, ainsi qu'une nouvelle console centrale et une instrumentation revue à l'intérieur.
Mais ce léger lifting de la Volvo S80 est surtout l'occasion de lancer les nouveaux moteurs diesel D5. Une génération entièrement inédite, puisque même le bloc et l'embiellage ont été revus. S'il compte toujours 5 cylindres et 2 400 cm3, le D5 a revu sa puissance à la hausse (205 chevaux contre 185 auparavant) et ses consommations à la baisse (moins 0,6 l/100 km sur cette version à boîte automatique). Les émissions de CO2 chutent également, mais pas au point d'échapper au malus écologique. La Volvo S80 D5 voit ses performances progresser, tandis que le caractère du moteur a évolué, avec un son plus rauque et une meilleure disponibilité à bas régime.
Volvo a également retravaillé le châssis de la S80 dans le sens d'un confort plus douillet qui sied mieux au caractère raffiné de la grande Volvo. Pour ceux qui souhaiteraient une tenue de route plus incisive, la S80 propose désormais un châssis sport (300 euros). Hélas, cette option dégrade sensiblement le confort aux places arrière. Est-ce bien raisonnable sur une berline haut de gamme ?
La nouvelle Volvo S80 D5 est disponible à des tarifs oscillant entre 40 300 et 55 900 euros.
Design extérieur et intérieur
Lancée à l'été 2006, soit voici à peine trois ans, la Volvo S80 n'avait pas vraiment vieilli. La firme suédoise s'est donc contentée du service minimum pour ce restylage précoce, qui aura surtout le mérite de faciliter la distinction entre les S80 D5 de précédente génération (163 et 185 ch) et les S80 dotées du nouveau D5.
Des nouvelles versions qui se remarqueront à leurs touches de chrome supplémentaires (bouclier avant, bas des portières, feux arrière) ainsi qu'à leur logo de calandre agrandi. Mais rien qui ne rendra jaloux votre voisin : la Volvo S80 reste une grande berline discrète et sans ostentation.
L'habitacle reste quant à lui fidèle aux principes du design scandinave, avec un subtil mélange de présentation raffinée, de matériaux au toucher agréable, de coloris reposants et d'astuces comme cette console centrale fine. Une console centrale d'ailleurs redessinée, tout comme les compteurs et le volant. Les sièges arborent quant à eux une forme plus enveloppante, censée mieux maintenir le corps en virage.
Mécanique et châssis
Volvo claironne que son nouveau moteur diesel ne reprend du précédent « que le nombre de cylindres et le sigle D5 »... et c'est vrai. Le bloc a été profondément revu (jusqu'aux canaux de refroidissement) et l'embiellage a été renforcé. L'alimentation est désormais confiée à une rampe commune à 1 800 bars et à des injecteurs piézoélectriques d'une grande réactivité, capables de générer jusqu'à 7 injections par cycle. Enfin, le D5 se dote d'une double suralimentation séquentielle, avec un petit turbo réactif à bas régimes, et un turbo plus gros pour délivrer de la puissance à hauts régimes. La pression de suralimentation globale peut ainsi atteindre 1,8 bar, et la puissance culmine à 205 ch.
Côté couple, le D5 n'est pas mal loti non plus, avec 420 Nm délivrés dès 1 500 tr/min. Les consommations sont en baisse : elles passent de 6,4 à 6,2 l/100 km sur la version à boîte manuelle, et de 7,3 à 6,7 l/100 km avec la boîte automatique. Les émissions de CO2 sont réduites à 164 g/km (178 avec la boîte auto), mais pas encore assez pour échapper au malus écologique de 200 euros (750 euros avec la boîte auto). Pour l'éviter, Volvo a prévu une version simple turbo du D5, simplement baptisée 2.4D, forte de 175 ch et ne rejetant que 155 g/km.
Enfin côté châssis, la Volvo S80 laisse désormais le choix entre un châssis standard au confort accru (ressorts et amortisseurs plus souples) et un châssis sport optionnel, incluant un rabaissement de la caisse, des ressorts et amortisseurs affermis, des barres antiroulis majorées et une direction plus directe.
Sur la route
L'option châssis sport ne transforme pas l'imposante Volvo S80 en kart : même avec des liaisons au sol affûtées, la grande Volvo peine à se départir d'une certaine nonchalance. Mais elle devient plus plaisante à mener sur les routes secondaires, avec un comportement plus équilibré, un train avant plus incisif et une direction plus réactive. Revers de la médaille : le raffermissement des suspensions se fait assez nettement ressentir aux places arrière. Les occupants de la banquette trouveront que cette Volvo S80 souffle le chaud (des sièges très confortables) et le froid (les réactions sèches de la suspension). Bien inconvenant de la part d'une grande berline !
On préférera donc le confort feutré du châssis normal, ce qui permettra accessoirement d'économiser 300 euros. De la même manière, les trois réglages de l'assistance de direction apparaissent bien superflus : seul l'effort à fournir au volant varie, pas le ressenti d'adhérence du train avant. Autant opter pour le réglage d'assistance maximal !
C'est dans cette configuration ouatée que l'on appréciera le mieux la force tranquille du nouveau moteur D5. Associé à la boîte automatique à 6 rapports (un peu indolente, il faut bien l'admettre), il prodigue de bonnes reprises et des accélérations convaincantes. Le tout en maîtrisant ses vibrations et en émettant une sonorité toujours particulière.
Loin de ces berlines qui revendiquent une sportivité qui paraîtra déplacée à certains, la Volvo S80 s'apparente donc plutôt à ces haut de gamme mettant l'accent sur le confort et la sécurité, à la manière de la récente Mercedes Classe E.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation