Essai VOLVO S60 T6 AWD
Loïc Bailliard le 02/11/2010
Avec la S60, Volvo poursuit le renouvellement de sa gamme. Avec sous le capot un T6 de 304 chevaux, elle se veut la plus virulente des Suédoises.
Présentation
Avec la S60, Volvo continue le renouveau de sa gamme et souhaite récupérer une part du gâteau détenu par Audi, BMW et Mercedes. Le programme est donc le même que chez les Allemands, à savoir un mélange de luxe, de confort et de sportivité.
Cela passe en premier lieu par une ligne résolument modernisée, avec un profil fluide et un nez plongeant souligné par des feux de jour en deux parties.
Bien sûr, l'habitacle n'est pas oublié, avec de quoi loger 4 adultes dans un confort royal. Les sièges semi baquets offrent un excellent maintien tandis qu'à l'arrière les passagers bénéficient d'une bonne habitabilité tant au niveau des genoux que de la tête. Le cuir, les boiseries et la console centrale flottante ajoutent une touche luxueuse à l'ensemble.
Sur notre modèle d'essai, on retrouvait sous le capot le fameux T6, un bloc 3 litres turbo de 304 chevaux et 440 Nm de couple. S'il offre de belles accélérations et une sonorité agréable et discrète, on regrette qu'il ne soit proposé qu'avec la boite Geartronic, une transmission automatique mal adaptée à ses prétentions sportives.
Associée d'office aux 4 roues motrices, la Volvo S60 T6 bénéficie en outre du « Torque Vectoring », un répartiteur de couple entre les roues intérieures et extérieures difficile à mettre en défaut sur les trajets sinueux. Dommage cependant que ce tableau globalement bon soit entaché par des freins manquant de mordant et d'endurance et une consommation élevée sur petites routes.
Les plus économes et les adeptes du Diesel adopteront donc le 2 litres turbo de 203 chevaux ou les excellents D3 et D5 de 163 et 203 chevaux. Des propositions qui permettent de faire osciller les tarifs entre 29 900 et 52 480 euros.
Design extérieur et intérieur
Il est loin, le temps des breaks 740 dessinés à la règle et à l'équerre ! La Volvo S60 adopte en effet le nouveau style mis en place avec le XC60, la C30 et la C70. Et si le résultat est moins audacieux que sur le concept présenté à Détroit en 2009, on ne peut s'empêcher d'admirer le travail réalisé par les designers pour dynamiser l'image de la marque.
Le museau est donc désormais plongeant. La calandre, adoucie, est encadrée par des feux divisés en deux parties et des inserts de chrome soulignent prises d'air et bouclier avant.
La partie arrière est toutefois moins innovante. On y retrouve notamment des phares au dessin très traditionnels et l'intégration de ceux-ci dans la malle ose moins que sur le concept. On regrette également l'ajout du diffuseur en aluminium gris clair, un détail « too much » qui rompt avec l'élégance générale de la berline.
L'habitacle est pour sa part fidèle aux habitudes de Volvo. La console flottante fait toujours son petit effet, surtout dans cette version habillée d'aluminium brossé. Sur la Volvo S60, celle-ci affiche cependant plus de boutons que le visage d'un ado en pleine croissance et l'ergonomie générale en est pénalisée. D'autant que l'interface de gestion centralisant tous les paramètres, le GPS et la musique sur un seul écran n'est pas des plus instinctives.
Ce n'est qu'un moindre mal largement compensé par le confort général de l'habitacle. Les sièges semi-baquets maintiennent bien dans toutes les conditions tout en préservant les vertèbres des occupants lors de trajets plus longs. Les passagers arrière profitent quant à eux de l'empattement de 2,78 m pour caser leurs genoux sans difficulté.
Moteur et châssis
Il leur faudra ensuite s'accrocher car le T6 de notre Volvo S60 d'essai n'est pas avare de sa puissance. Affichant 304 chevaux pour 440 Nm de couple, ce 6 cylindres en ligne est un bloc bien connu chez Volvo. Pour la S60, le constructeur revendique tout de même un travail effectué au niveau des frottements internes et de l'électronique afin de faire passer la consommation tout juste sous les 10 l/100 km en mixte.
Un chiffre probablement réalisable en théorie, mais qui explose lorsque l'on a l'intention de profiter de toutes les qualités du T6. Un trajet mêlant autoroute, ville et départementales sinueuses nous a permis, sans forcer, de grimper à 17 l/100 km...
Mais on aurait tort de se priver de ce plaisir, car le châssis de la Volvo S60 est l'un des plus sportifs réalisé par la marque. Par rapport à la S80 dont elle hérite une partie des trains roulants, la petite berline aurait gagné 47% en rigidité grâce au renforcement des jambes de forces et à un raidissement de tous les supports. Le châssis « Four-C » en option est du coup l'un des meilleurs moyens d'en tirer parti. Il permet de varier entre un mode « confort » offrant un gommage efficace des aspérités, un mode « sport » pas indispensable et un mode « advanced » raidissant les suspensions, la direction et la réponse de l'accélérateur.
Côté électronique, la Volvo S60 inaugure également le « CTC » (Corner Traction Control). Le système fait appel au principe du Torque Vectoring, transférant le couple vers la roue extérieure et freinant la roue intérieure en virage.
On regrette cependant une direction ayant la « maladie Volvo », à savoir un manque de ressenti en courbe, et que la boîte automatique Geartronic soit imposée. Trop molle en mode normale et inutilement brutale en mode sport, elle n'est pas adaptée aux prétentions sportives de la Volvo S60 T6.
Sur la route
On a beau se plaindre de la déresponsabilisation que cela implique, force est de constater que l'ensemble des systèmes électroniques de la Volvo S60 permettent de mieux accepter certains trajets. Ainsi, le régulateur de vitesse adaptatif couplé à la boîte automatique permettent d'aborder les bouchons du périphérique parisien avec sérénité.
On profite alors de la souplesse du moteur, de l'insonorisation à bord, du confort des sièges et de la qualité de la stéréo. Un ensemble très correct pour aborder les longs trajets sans crainte.
Mais c'est évidemment en quittant les grands axes que le véritable caractère de la S60 se révèle. Si on exclu ce léger flou dans la direction (surtout pénalisant dans les grandes courbes), la berline se révèle plutôt amusante à mener de virages en virages.
Bien qu'elles alourdissent considérablement la voiture (1815 kilos au total), les 4 roues motrices livrées de série permettent une motricité rassurante, avec un comportement typé sous-vireur. Même une fois le contrôle de stabilité partiellement désactivé, le train arrière reste bien en place, allant tout au plus enrouler légèrement les courbes lors des changements d'appuis.
Le résultat est évidemment rassurant et incite à hausser le rythme. C'est alors les freins qui révèlent leur faiblesse, avec un manque de mordant et une endurance trop faible pour les capacités du T6. Car sa sonorité aigüe à l'approche de la zone rouge pousse à aller chercher chacun des 304 chevaux jusqu'à 6.500 tr/min.
Un plaisir pas vraiment raisonnable mais plutôt réjouissant.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation