Essai VOLVO EX90

Alors que Volvo annonce une nouvelle mise à jour pour son grand SUV hybride XC90, le constructeur suédois se lance dans la bataille du 100% électrique haut de gamme. Et le remplaçant de son modèle phare n'est autre que l'EX90, pour garder une cohérence avec le reste de la gamme. Un beau bébé qui dépasse désormais les 5 m de long et frôle les 2 m de large. Il conserve en revanche une ligne propre à Volvo. Comprenez par-là que les fioritures n'ont pas droit de cité. La ligne se veut moderne par son côté monolithique, et plutôt élégante. On retrouve quelques traits caractéristiques des Volvo, notamment au niveau des feux ou de la signature lumineuse. Des détails qui montrent donc une certaine évolution dans le design.

A bord en revanche, on fait table rase du passé : exit l'ambiance chaleureuse et douillette propre à Volvo, bonjour l'atmosphère clinique façon Tesla... Les détails de finition sont en deçà des habitudes de la marque, et hormis la présence d'un énorme écran central et d'un bouton rotatif avec la fonction « Play/Pause », rien ne subsiste. Même le traditionnel tableau de bord est remplacé par un petit écran posté juste derrière le volant. Pour un modèle à plus de 100 000 €, c'est mesquin. Pourtant, Volvo nous parle d'une toute nouvelle interface, d'une nouvelle manière d'envisager les interactions entre l'homme et la machine, que tout cela est voulu et recherché... L'allusion au constructeur californien n'est pas fortuite.

Volvo s'est débarrassée de tous les boutons, et tout devient actionnable uniquement via l'écran comme l'ouverture de la boîte à gant, le réglage des rétroviseurs ou du volant. Les touches tactiles sur ce dernier ne sont d'ailleurs pas rétroéclairées la nuit, mais apparaissent sur l'écran face au conducteur quand on passe le doigt dessus. Le régulateur de vitesse adaptatif et le mode de conduite semi autonome s'enclenchent en actionnant à nouveau le commodo de levier de vitesse sur Drive. Les boutons de lève-vitre arrière ont disparu. Il faut désormais utiliser les mêmes que ceux de devant, mais en ayant au préalable actionné le switch. Inutile, incompréhensible et déroutant.

C'est d'autant plus dommage qu'il s'agit là de Volvo, et que la marque suédoise avait fait des intérieurs une spécialité. Quant à la dalle tactile centrale, elle se montre surtout pratique car elle renferme le système embarqué Google, intuitif et rapide à utiliser. Bémol tout de même : pourquoi mettre un écran aussi grand si ce n'est pas pour afficher directement le réglage de la température par exemple ?

Voilà pour les désagréments. Reste que cet habitacle est très spacieux, lumineux et offre même une place décente pour les adultes sur le troisième rang. De quoi faire de ce EX90 un voyageur presque aussi doué que son prédécesseur, notamment grâce à un coffre gigantesque de presque 700 litres (et tout de même 310 en configuration 6/7 places).

Presque car il faudra composer avec sa technologie électrique. L'EX90 sera proposé en trois versions : 279 ch (traction), 408 et 517 ch (4x4), reposant sur deux tailles de batterie. La plus imposante, de 111 kWh devrait rassembler les suffrages des acheteurs. Ainsi doté, le SUV suédois annonce une autonomie de 560-580 km. Notre modèle d'essai affichant quelques bugs, il a été difficile de s'en remettre aux données du tableau de bord. Mais la consommation moyenne – en hiver – de presque 28 kWh/100km est loin de promettre l'autonomie annoncée. Reste un bon point, celui du tarif. Bien qu'il soit inaccessible pour la grande majorité des acheteurs, notre EX90 Ultra est affiché à 105 000 €, soit exactement le prix de son prédécesseur XC90 dans une finition similaire. Étonnant, pour un modèle électrique. Mais qui s'en plaindra ?