Essai TOYOTA RAV4 D-4D
Vincent Desmonts le 28/03/2006
Patron incontesté des 4X4 de loisirs, le Toyota RAV4 s'embourgeoise pour composer avec une concurrence foisonnante.
Présentation
Patron incontesté des 4X4 de loisirs, le Toyota RAV4 doit composer avec une concurrence foisonnante. Mais il garde l'assurance des seigneurs, et, loin de jouer les timorés, le nouveau RAV4 s'embourgeoise.
Moins « sportives » que par le passé, ses lignes perdent en personnalité ce qu'elles gagnent en flegme. Le Toyota RAV4 s'allonge de 14,5 cm pour progresser en espace intérieur et soigner ses vertus familiales. Son coffre, désormais géant, en profite davantage que l'habitabilité, qui reste moyenne. La banquette arrière fractionnée, aux dossiers inclinables, s'efface en un tournemain, laissant derrière elle un plancher plat.
Surtout, le RAV4 voit désormais plus loin : l'arrivée du X3 de BMW sur le territoire des 4X4 de loisirs compacts l'a incité à muscler son offre. En effet, exit le maigre diesel 2.0 D-4D 115 ch. Le Toyota RAV4 hérite des nouveaux moteurs 2.2 D-4D apparus sur l'Avensis et la Corolla Verso : avec 136 et surtout 177 ch dans les versions « dépolluées » Clean Power, il possède d'assez longues jambes pour régler son pas sur celui du X3 2.0d (150 ch). Revers de la médaille, les tarifs s'en ressentent, avec un ticket d'entrée fixé à 26 990 € pour la paisible version essence 2.0 152 ch, et un prix maximal de... 37 790 € pour la D-4D 177 ch en finition haut de gamme Clean Power Pack Techno. Le Toyota RAV4 D-4D 136 ch VX, modèle qui devrait connaître le plus de succès, s'affiche quant à lui à 29 990 €.
Enfin, l'équipement complet (climatisation, vitres et rétroviseurs électriques, radio CD sur tous les modèles), ne fera pas oublier des sièges assez mal dessinés et l'implantation basse du tableau de bord, qui pourra gêner les personnes de grande taille. Dommage de dégrader sur ces points de détail l'homogénéité par ailleurs très convaincante du Toyota RAV4...
Sur la route
L'ancien Toyota RAV4 éblouissait par son agilité sur routes sinueuses : on croyait monter dans un petit 4X4, alors que l'on prenait en fait le volant d'une quasi-GTI ! Le nouveau cru abandonne un peu de cette superbe. Certes, grâce à sa transmission intégrale (répartition AV/AR variant de 100/0 à 45/55) fonctionnant de concert avec l'ESP et la direction assistée électrique, il affiche toujours un comportement routier rassurant et efficace. Mais le poids en hausse (+ 275 kg par rapport à l'ancien RAV4 2.0 D-4D 115 !), conjugué à des suspensions plus souples, conditionne une plus grande inertie, qui fait que le conducteur n'y trouve plus vraiment son compte au chapitre du plaisir. Les compétences en hors-piste restent quant à elles fort limitées.
On se consolera avec l'énergie vitale des moteurs 2.2 D-4D : la version 177 ch, équipée d'un filtre piégeant particules et oxydes d'azote, est une autoroutière accomplie (200 km/h en vitesse de pointe, 9,3 s sur le 0 à 100 km/h) ; la variante 136 ch, privée de filtre à particules, possède moins d'allonge mécanique (180 km/h et 10,5 s de 0 à 100 km/h) mais compense avec une meilleure souplesse à bas régime, ce qui fait d'elle la plus homogène de la gamme. Enfin, si les boîtes de vitesses 6 rapports qui équipent ces versions diesel sont bien étagées, leur commande apparaissent peu précises et mal guidées.
D'une manière générale, le Toyota RAV4 filtre assez mal les bruits aérodynamiques et de roulement (notamment dans les versions dotées de roues de 18 pouces). Une caractéristique qui devient gênante sur autoroute, où il faut hausser la voix et monter le volume de l'autoradio.
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