Essai TOYOTA Land Cruiser
David Lamboley le 18/01/2010
Oubliez les SUV de tous poils ou autres 4x4 « urbains ». Le nouveau Toyota Land Cruiser est un vrai baroudeur taillé pour l'aventure, mais aussi un engin très civilisé, voire luxueux. La quadrature du cercle !
Présentation
Depuis 1954, le Toyota Land Cruiser est devenu la référence incontestable du véritable 4x4. Rien à voir avec les modèles dits « de loisirs » qui autorisent, au mieux, quelques escapades hors asphalte. Même s'il offre un environnement très confortable et un équipement digne d'une berline de luxe, on peut toujours le considérer à juste titre comme un véritable outil de professionnel disposant de toutes les fonctionnalités pour partir à l'aventure, c'est-à-dire un solide châssis séparé, une transmission intégrale à gamme courte et des blocages de différentiels central et arrière. Bref, la parfaite panoplie pour gravir les montagnes en première classe !
Le Japonais, depuis plus d'un demi-siècle, s'est efforcé de répondre aux attentes les plus pointues en termes de franchissement, à l'image des Jeep ou des Land Rover. Comme ces derniers, il a également beaucoup évolué en termes de confort, d'équipement et de présentation, à l'image de sa nouvelle carrosserie plus musclée.
Pour atteindre les sommets, le Land Cruiser n'a pas beaucoup changé de recette, puisqu'il repose sur le châssis-échelle de la génération précédente et emprunte la même mécanique. Le gros 4 cylindres diesel de 3.0 litre développant 173 ch affiche pourtant une consommation moyenne en baisse de presque 1 litre et ses rejets polluant diminuent de quelques dizaines de grammes.
En termes de comportement, les progrès sont également sensibles grâce au remaniement des suspensions, désormais moins sensibles au roulis. De nouveaux réglages des trains roulants permettent aussi une meilleure tenue de route. Bref, le Land Cruiser se bonifie avec le temps et devient de plus en plus homogène. Haut-de-gamme et capable de prouesses en tout-terrain, il est aussi très bien adapté à un usage routier. Affiché à partir de 39 600 euros en version 5 portes, l'affaire est alléchante…
Design extérieur et intérieur
De génération en génération, le Toyota Land Cruiser s'est peu à peu mué en gros break à la carrure d'athlète. Même si cette nouvelle mouture ressemble, de loin, à la précédente, notamment au niveau de la face avant, du traitement des ailes ou de la poupe, la carrosserie est entièrement redessinée. Les passages de roues, mieux intégrés et plus musclés, interpellent en premier lieu. Ces larges épaules, soulignées d'un net pli de tôle supérieur, enflent jusque sur les portes.
Les feux imposants et les optiques avant, comme sur la génération précédente, débordent largement sur la carrosserie. Les bas de caisse échancrés permettent de disposer d'un excellent angle ventral afin de faciliter les franchissements. Sur cette version « Lounge », la présence de marche-pieds rapportés permet toutefois de les préserver des chocs éventuels.
Toujours au chapitre franchissement, les débattements de suspension exceptionnels et les angles d'approche et de fuite importants (respectivement 32 et 25 degrés) sont des atouts sur terrain accidenté. Pour résumer, le Toyota Land Cruiser mêle l'efficacité et l'agrément d'une ligne réussie et plus statutaire qu'auparavant. Un bémol, toutefois, l'absence de hayon et la présence d'une porte latérale lourde et peu pratique. La lunette s'ouvre heureusement de façon indépendante à la manière d'un hayon, cela pourra dépanner.
L'habitacle, lui, s'inscrit également dans un cercle vertueux en affichant un nouveau style plus avenant, un niveau de finition nettement amélioré et des équipements modernes. Le cuir, le bois et le traitement façon aluminium brossé de cette finition « Lounge » sont du meilleur effet. En termes d'ergonomie, rien à redire, et la soute à bagages de 621 litres contentera les familles. Dommage, on aurait apprécié un plancher coulissant, car la soute est profonde.
Mécanique, châssis
A quoi reconnaît-on un vrai franchisseur ? A son importante garde au sol… Oui, mais pas seulement. Le nouveau Toyota Land Cruiser, qui repose sur la base technique de l'ancienne génération, garde les atouts de ces ancêtres, à savoir un châssis-échelle séparé, un pont arrière rigide, une gamme courte et des blocages de différentiels mécaniques.
Ce pedigree de pur baroudeur, sur le papier, semble il est vrai rétrograde face aux nouvelles générations de gros SUV à quatre roues indépendantes et bourrés d'électronique. Le Toyota, véritable outil de professionnel capable de prouesses en franchissement, n'en garde pas moins un comportement très civilisé et sécurisant, y compris sur la route. Il faut dire que les ingénieur japonais ont revu leur copie dans le détail.
Les réglages des trains roulants sont affinés, les suspensions revues (notons par ailleurs sur notre modèle d'essai la présence d'amortisseurs à tarage variable) et la direction recalibrée. En définitive, le Toyota Land Cruiser progresse en termes de comportement et d'agrément de conduite, surtout au chapitre filtration et roulis. Certains SUV dits routiers sont à peine plus plaisants…
Côté moteur, on prend le même –sans oublier de lui adjoindre un filtre à particules- et on recommence. Il s'agit toujours du gros 4 cylindres turbodiesel cubant 3.0 litre et développant 173 ch, accouplé ici à une boîte automatique classique à convertisseur, disposant de 5 rapports. Quelques remaniements permettent à ce moteur éprouvé de revendiquer une consommation moyenne en baisse de presque 1 litre soit, pour cette version 5 portes à boîte auto, une moyenne de 8,1 litre /100 km au lieu de 9 litres, ce qui est peu pour un tel gabarit de 2,1 tonnes à vide.
Sur la route
Le centre de gravité haut perché et la masse conséquente de l'engin n'en fait pas, il est vrai, un performer sur les rubans asphaltés. Et la présence d'un pont rigide à l'arrière, même très bien suspendu, n'a rien de très sportif ! Inutile, donc, de venir titiller la confrérie allemande des X5, ML, Touareg ou Range sur routes sinueuses.
Même s'il s'en tire très bien, le japonais préfère un rythme tranquille sur ce terrain pour préserver toutes ses qualités de confort. Mais dès qu'il n'y a plus de route, il largue tout le monde. Les grands débattements de suspension, son châssis solide comme un roc, sa gamme courte et ses blocages de différentiels central et arrière lui permettent de franchir à peu près toutes les difficultés.
Bon sang ne saurait mentir, le Toyota Land Cruiser est un des meilleurs choix pour qui cherche l'efficacité sans faire une croix sur le confort. D'ailleurs, cette notion de confort dépasse le simple moelleux des sièges.
Par exemple, nous disposons d'une astucieuse caméra permettant de visualiser ce qui se passe juste devant nous, grâce à une petite caméra nichée dans la calandre. Étant donné la hauteur du capot, c'est une bonne idée. Une autre caméra, cachée sous le rétroviseur passager, permet également d'avoir un œil, via l'écran de contrôle, sur le côté droit. Malin.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation