Essai SUZUKI Kizashi
Jean-François Destin le 22/08/2011
Spécialiste des petits 4X4 à la mode et des citadines pimentées, Suzuki s'attaque pour la première fois à la berline grande routière avec la Kizashi Sport CVT 4X4. Totalement décalée mais pétrie de qualités, elle tente une percée en France.
Présentation
Une carrosserie trois volumes classique de 4.65m, un seul moteur à essence plutôt gourmand, une boite à variation continue désuète, 4 roues motrices : sur le papier, la première berline de Suzuki semble cumuler les handicaps. Surtout en France ou le client recherche l'originalité, achète diesel à 90% et doute souvent de l'intérêt d'une transmission intégrale.
Mais la Kizashi (signifiant en japonais : signe de grands changements) a sa raison d'être aux Etats-Unis et en Russie. Et le constructeur japonais s'est demandé si finalement, il ne pourrait pas aussi diffuser quelques centaines d'exemplaires en Europe.
Chez Suzuki France, on serait satisfait d'en vendre 120, soit une par concessionnaire. A condition de la faire essayer et de vanter ses mérites.
Arborant une silhouette agréable et racée, la Kizashi Sport offre une habitabilité étonnante et une pléthore d'équipements allant des jantes alliage de 18 pouces à la sellerie cuir partielle en passant par 7 airbags, l'air conditionné bi-zone et les projecteur Xénon. La finition "Premium" s'ajoute à l'insonorisation soignée et au confort de suspension pour rendre les voyages agréables.
En revanche le positionnement "Sport" inclu dans son appellation laisse perplexe. Certes, la fiche technique promet 205 km/h en pointe et un 8,8 secondes au 0 à 100 km/h mais au volant, les sensations se font attendre. L'association du 2.4l essence de 178 chevaux et de la boite à variation continue plaide plutôt pour une conduite tranquille. Surtout en regard de la consommation dépassant allègrement les 12 litres dès qu'on tape dans les tours.
La Kizashi ne coûte que 32.000 €. Elle est aussi disponible en propulsion à 28.500 €.
Design extérieur et intérieur
Pas facile de se différencier avec une berline tri-corps classique. Pourtant, Suzuki y parvient avec cette Kizashi à la fois élégante et sportive. Trapue sans excès, compacte et réellement statutaire, elle se remarque par sa grande calandre assortie d'une grille guillochée. L
e dessin des feux mettant en valeur l'arrondi du capot participe à la note sportive tout comme l'arrière ramassé et rendu aérodynamique par un déflecteur à la pointe du couvercle de malle. A noter la dimension un peu exagérée des deux échappements ovales.
L'habitacle, très vaste compte tenu des dimensions extérieures (L : 4.65m, l : 1.82m, h : 1.48m), surprend par sa finition et la qualité des matériaux utilisés y compris pour les parties en plastique grainée et moussée. Des incrustations façon alu de belle facture rehausse le tableau de bord tout comme le volant multifonction et l'entourage de la commande de boite.
Les sièges avant revêtus de cuir assorti de surpiqures blanches bénéficient de réglages électriques. Deux voire trois adultes trouveront leurs aises à l'arrière tant au niveau de la garde au toit que de la place pour les jambes. Une bonne note aussi pour les rangements nombreux et pratiques
Châssis et moteur
Conçue sur une plate-forme dédiée, la Kizashi hérite d'un châssis sport et de trains roulants modernes associant un système McPherson renforcé à l'avant et un essieu multi-bras à l'arrière.
Ses voies larges (1.565m à l'avant et 1.575m à l'arrière), ses porte-à-faux limités et ses pneus larges lui confèrent une excellente assise au sol. Suzuki insiste sur le travail réalisé pour obtenir une grande rigidité de la caisse, gage de maniabilité et d'absence de remontées parasites.
Côté moteur, aucun choix n'est possible. En l'absence d'un diesel, la proposition concerne un unique 2.4l essence de 178 chevaux et 230 Nm de couple. Un rendement au litre moyen mais on le verra une mécanique agréable et qui l'aurait été encore davantage avec une vraie boite automatique.
Le système CVT à variation continue apparaît un peu dépassé et contribue à la gourmandise de l'auto. En revanche, en seuil d'accès, on trouve une version à propulsion et boite mécanique à 6 rapports
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Au volant
Sur le papier, la Suzuki Kizashi, en parfait décalage avec les motivations d'achat des français ne parait pas envisageable. Et pourtant si comme nous, vous faites quelques centaines de kilomètres à son volant, les raisons d'être conquis sont nombreuses.
On pourra citer en vrac, la douceur des commandes, le confort de suspension, l'insonorisation, une tenue de route saine et sans roulis excessif et aussi le fait qu'en cas de mauvais temps ou pour franchir les derniers lacets d'un col enneigé, la transmission intégrale adaptative assure le grip de la sécurité. On peut aussi ajouter la réactivité du moteur 2.4l et ses 178 chevaux malgré la présence de la boite CVT.
Utilisée par quelques constructeurs à commencer par le hollandais DAF il y a bien longtemps, la boite à variation continue n'a jamais été une référence d'agrément même si on loue sa simplicité de fonctionnement. Sur la Kizashi, on peut éviter tout emballement du moteur en accélérant progressivement ou mieux, en utilisant le mode séquentiel.
On a recours au levier pour passer les rapports (on pousse ou on tire) ou aux palettes derrière le volant. Dans cette démarche, on aurait néanmoins aimé que le système laisse plus de liberté au conducteur.
Au passif, il faut reparler de la consommation et d'un manque de mordant de la pédale de freins. On le constate un bilan pas si négatif surtout si on veut se démarquer.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation