Essai SUBARU Forester
Jean Michel Cravy le 06/02/2006
Pionnier des « breaks crossover », aussi à l'aise à la ville qu'à la campagne grâce à sa transmission intégrale, le Forester se refait une beauté, et se dote d'une motorisation plus performante.
Présentation
Le Forester fut, dès 1996, l'un des pionniers d'un genre nouveau, celui des SUV compacts « crossover », qui depuis a fait florès. Ce break, en effet, s'était fait fort de marier une excellente tenue de route tous temps et quelques capacités à évoluer hors des sentiers battus grâce à une transmission intégrale vraiment permanente (avec différentiel central et viscocoupleur) à répartition 50/50, et à un centre de gravité très bas dû à son fameux moteur boxer, un quatre cylindres à plat unique sur le marché. Deux choix techniques qui caractérisent les Subaru depuis longtemps. Et l'actuelle génération, née en 2002, n'y a pas manqué. Elle y ajoute aujourd'hui la manière en se dotant de motorisations plus généreuses, tout en s'offrant une nouvelle livrée et une dotation en équipements revue à la hausse.
Le nouveau Forester se reconnaît à sa face avant redessinée (bouclier, calandre, déflecteur), plus moderne, plus ronde, moins agressive, bien dans l'air du temps. A l'arrière aussi, les feux « cristal » et les boucliers sont également redessinés, tandis qu'apparaît une barrette de hayon en alu brossé. Des rappels de clignotants à LED sont désormais intégrés aux rétroviseurs. A l'intérieur, on retrouve une finition sérieuse mais assez sévère, guère différente de la précédente mouture. Gros changement en revanche sous le capot : le boxer 2 litres atmosphérique grimpe de 125 à 158 chevaux, grâce entre autres à l'apparition de culasses à double arbre à cames, tandis que le couple progresse à 186 Nm.
Sur la route
Un progrès fort bienvenu. L'ancienne génération deux litres, en effet, était notoirement sous motorisée, et pour bénéficier d'un minimum de pêche, il valait mieux préférer la version turbo, hélas affectée d'une consommation élevée. Le progrès est patent, et le Forester, bien lancé, peut prétendre à frôler les 200 km/h, tout en accélérant de 0 à 100 km/h en un peu moins de 10 secondes. On voudrait certes encore plus de tonicité, mais à dire vrai, les 4x4 compacts à moteur essence qui peuvent lui être opposés (Nissan X-Trail, Honda CR-V, Toyota RAV4, Suzuki Grand Vitara) sont loin derrière. Cette sensation de « trop peu », trompeuse, est surtout due aux excellentes qualités routières dont fait preuve ce Forester, là encore nettement plus à l'aise que les 4x4 précités, souvent un peu trop haut perchés.
Le break Forester, très peu surélevé, lui, a une vocation routière nettement plus affirmée, et jouit d'un centre de gravité favorable grâce à son boxer. Autre atout : sa transmission intégrale permanente qui lui assure un surcroît de sérénité sur chaussée peu adhérente, bien mariée à des pneumatiques à usage mixte. Voilà une auto idéale pour se rendre aux sports d'hiver, capable de progresser encore là où d'autres doivent déjà passer aux chaînes. Et le Forester, malgré ses allures de break passe partout, dispose d'une gamme de vitesses réduite, comme un vrai 4x4 de franchissement, en tirant simplement sur un levier. Regrettons simplement sa modularité trop classique, et une capacité de coffre un peu limitée.