Essai SMART Fortwo III Brabus 109 ch
Nicolas Valeano le 22/08/2016
Avec un châssis enfin digne de ce nom et une boîte double embrayage au tempo accéléré, la 3e génération de la Smart offre une base autrement plus adéquate pour une version Brabus réellement affûtée. Mais le préparateur allemand doit toujours composer avec un gabarit XXS, un empattement de Mobylette et un centre de gravité haut perché.
Typée, mais pas trop
La plus huppée des Smart, c'est d'abord un look. Un exercice de style pour le préparateur de Bottrop, qui s'y colle depuis la première génération de la mini citadine franco-allemande. Et si avec l'âge, la Fortwo a pris de l'embonpoint et elle s'est gentiment embourgeoisée, c'est le cas aussi de sa version plus affûtée. Dans ses 2,74 mètres, abaissée de 10 millimètres, la puce urbaine adopte un bouclier plus agressif, des jantes alliage spécifiques en 16 et 17 pouces avec une sérieuse monte pneumatique et une double sortie d'échappement. Passée dans les mains de Brabus, la Smart ne devient pas un monstre extrême, elle fait dans le tuning léger et cela lui va plutôt bien.
A l'intérieur, on retrouve certains éléments vus dans la Twingo, comme les poignées de portes ou le système d'info-divertissement 7 pouces. La qualité de fabrication est d'un bon niveau mais certains matériaux très basiques et le faux cuir de la planche de bord manquent de standing pour une version Brabus. On s'attendrait tout simplement à une présentation plus exclusive. Ce n'est pas exclu, le constructeur y a bien pensé mais pour cela, il faudra passer par la case personnalisation Tailor Made, avec cuir au choix et 3 530 € pour alourdir une facture déjà bien gourmande : le prix de base frôle les 20 000 € sans pour autant offrir une longue liste d'équipement de série, sans cuir ni même navigation… Au jeu des options, ce jouet de luxe peut dépasser les 30 000 € !
Affûtée, mais pas trop
Les aspects techniques ont bien entendu eux aussi été retouchés, d'une manière discrète, en harmonie avec les légères retouches esthétiques. Le moteur 3 cylindres turbo est porté à 109 ch, le couple à 170 Nm, l'échappement est (un peu) plus sonore, les réglages de l'ESP et de la direction sont revus pour plus de sportivité tandis que la gestion de la boîte double embrayage nommée Twinamic offre une plus grande rapidité des passages de rapports. Cerise sur le gâteau, elle offre une fonction launch control, plus amusante qu'impressionnante car la bête passe de 0 à 100 km/h en 9,5 s… Un temps un peu moins bon que le modèle précédent, qui affichait certes près de 200 kg de moins sur la balance. Mais qu'importe, dorénavant, la Smart Brabus est arrivée à un niveau de maturité sans commune mesure et il suffit de quelques tours de roues pour s'en apercevoir.
Joviale et complice
Si le gabarit de la Smart ne va pas dans le sens d'un équilibre dynamique idéal, son architecture - sur le papier - a de quoi séduire : propulsion, moteur arrière, 3 cylindres au bruit flatteur, voilà de quoi évoquer une certaine forme de sportivité… Et à la conduite, cette 3e génération ne manque pas d'atouts pour séduire. D'abord, sa plateforme partagée avec Renault (Twingo) a passé un cap tant en comportement qu'en confort. La voici enfin dans le monde des « vraies voiture ». Oubliées, les suspensions « en bois » et les inéluctables sous-virages. Dorénavant, la Smart ménage le dos tout en suivant les impulsions du conducteur. Le terme pilote n'aurait pas vraiment sa place ici mais ce qui compte, c'est l'agrément de conduite et la Fortwo joue à fond de ses grandes qualités de maniabilité pour séduire. Et sa version Brabus a eu la bonne idée de ne pas céder aux sirènes d'un tuning mécanique trop poussé. Dommages pour les performances pures, mais pas pour l'usage au quotidien. Dans son ronronnement très caractéristique juste derrière l'oreille du conducteur, le moteur 3 cylindres turbo est vivant, monte allégrement dans les tours, bien servi par la boîte rapide et réactive en mode auto. Question comportement, même poussée dans ses retranchements sur la piste à notre disposition pour cet essai, notre micromachine fait preuve d'agilité et même parfois fait-elle cadeau d'un gentil survirage à son conducteur optimiste. Tout cela en fait un jouet très plaisant en ville évidemment, mais aussi sur route où sa puissance suffit à autoriser des dépassements sans se poser trop de questions, tandis que sur autoroute, la petite citadine trouve un terrain qu'elle aborde sans complexes. Sa tenue de cap met à l'aise, ce qui d'un coup élargit son rayon d'action. Voilà donc une proposition très sympathique, agréable à vivre, capable de se garer dans un trou de souris comme de prendre la route sur un coup de tête. Clairement, Smart et Brabus ont tiré le meilleur des 2,74 m impartis. Cela n'en fait pas une sportive mais une excellente partenaire du quotidien et c'est déjà très bien. Dommage que cette proposition unique fasse payer le prix (très) fort de son exclusivité.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation