Essai SKODA Yeti
Jean-François Destin le 23/11/2009
Premier SUV 4X4 de la gamme Skoda, le Yeti séduit par son « look » décalé, son efficacité en hors piste et ses prestations routières dignes d'une berline. Confortable, silencieux et polyvalent, le Yeti en TSI 160 chevaux se montre aussi performant.
Présentation
La qualité Volkswagen à petit prix : depuis son rachat en 1991 par le groupe allemand, la firme tchèque Skoda s'est longtemps contentée de dupliquer les gammes VW en utilisant largement la banque d'organes maison. Un peu figée parce que venu des ex pays de l'Est, l'image de marque évolue cependant au rythme de produits plus ciblés voire inédits. Avec pour résultat une augmentation des ventes de 50% depuis 2004.
Après la petite Fabia, le Roomster et la luxueuse berline Superb apparaît le Skoda Yeti, un 4X4 compact très tendance. Directement dérivé du craquant prototype dévoilé au Salon de Genève 2005, il est conçu sur la base de la berline Octavia et bénéficie des dernières technologies moteurs, transmissions et trains roulants. Mesurant 4,22m de long, ce redoutable concurrent des Nissan Qashqai, Toyota Rav 4 et autres Suzuki Grand Vitara allie les qualités routières et le confort d'une bonne berline aux réelles aptitudes réclamées par les amateurs de hors piste.
Proposé en deux ou quatre roues motrices, le Skoda Yeti abrite au choix 3 moteurs à essence injection directe TSI de 105 à 160 chevaux et 4 diesel TDI de 110 à 170 chevaux. La transmission intégrale repose sur le système VW Haldex 4ème génération assurant un transfert du couple (0 à 100 %) sur les 2 essieux via un calculateur électronique.
Notre Skoda Yeti 4X4 1.8 TSI 160 chevaux d'essai nous a conquis par sa douceur de conduite, son étonnant confort et son silence de fonctionnement. Prix : 26.400 € et 29.000 €.
Design extérieur et intérieur
Coup de bluff devenu réalité, le concept Yeti exposé sur le stand Skoda à Genève en 2005 n'était au départ qu'un exercice de style destiné à tester la clientèle. Une tentative de séduction aussitôt plébiscitée par la presse et le public. Quatre ans plus tard et en pleine crise, Skoda vient s'immiscer dans la catégorie des petits 4X4 à la mode avec une foule d'arguments convaincants.
A commencer par son «look» original mais qui n'est pas sans rappeler le Matra Rancho. A part l'absence des pare-chocs remontant sur les ailes avant et les feux verticaux, le Skoda Yeti ressemble trait pour trait à son concept. Il se distingue par ses optiques doublées des anti-brouillard, une prise d'air cernée de faux alu au centre du bouclier avant et à l'arrière par ses gros feux et son diffuseur faisant office de protection en tout terrain. En fait, la réussite esthétique du Yeti tient dans ses proportions, ses roues repoussées aux quatre coins et une grande sobriété de présentation.
L'habitacle du Skoda Yeti qui n'a rien à envier aux meilleures réalisations VW en termes de finition et de qualité des matériaux reste conventionnel mais fonctionnel. Si les rangements sont peu nombreux, la partie arrière offre une vingtaine de configurations grâce au système baptisé Varioflex.
Les trois sièges escamotables et rabattables 40/20/40 coulissent d'avant en arrière et en enlevant le siège central, les deux extérieurs peuvent se rapprocher latéralement. La capacité du coffre varie ainsi de 410 à 1760 dm3. Notons aussi la présence en série d'oeillets d'arrimage et de filets pour les bagages. En l'absence d'une roue de secours sont fournis un compresseur (très pratique, nous l'avons testé suite à une crevaison) et une bombe de produit de colmatage.
Mécanique, châssis
Le Skoda Yeti reprend la plate-forme et les trains roulants modernes de la berline Octavia à savoir le Mc Pherson à l'avant et l'essieu multibras à l'arrière. Mais les voies ont été élargies de 30 mm et un stabilisateur transversal de torsion limite les mouvements de caisse notamment le roulis. Enfin l'essieu arrière est ancré sur un berceau auxiliaire reposant sur 4 silent-blocks pour empêcher les remontées des vibrations.
Côté moteurs, Skoda, en visitant les étagères de VW, n'a eu que l'embarras du choix. L'essentiel des commandes concernera les 2l diesel. Quatre sont au programme et aucun n'est frappé par un malus écologique puisque les rejets de CO2 varient de 139 à 159 grammes. Le diesel de base de 110 ch est associé à la traction avant ou à la transmission intégrale et les versions 140 et 170 chevaux obligatoirement à l'intégrale.
En essence est proposé le 1200 cm3 de 105 ch un peu faible par rapport au poids du véhicule mais c'est le seul, pour l'instant, à pouvoir travailler avec l'excellente boite DSG à double embrayage. En haut de gamme trône un TSI en version 1800 cm3 160 chevaux. Grâce à l'injection directe et à sa double suralimentation par compresseur et turbo, ce moteur se révèle rond, puissant, très élastique et d'une douceur rappelant un 6 cylindres. Son seul défaut, il émet 189 grammes de CO2 et écope d'un malus de 750 €.
La moitié des 18 modèles Skoda Yeti proposés à la vente hérite de la transmission 4x4 intégrant le coupleur Haldex de 4ème génération. Ce système Volkswagen fait varier mécaniquement le couple d'un essieu à l'autre en fonction de l'adhérence des roues. Avec cette fois un progrès lié à la présence d'un calculateur commandant la vanne du coupleur. Avantages : une rapidité d'intervention, une meilleure motricité, pas de bruit et une compatibilité 100% avec tous les autres systèmes électroniques embarqués.
Sur la route
En s'installant aux commandes du Skoda Yeti TSI 160 chevaux, on s'attend à être un peu malmené par la suspension et à devoir composer avec un environnement bruyant et des commandes rétives. C'est tout le contraire.
En position dominante et bénéficiant d'une douceur d'utilisation inattendue, on effectue les premiers kilomètres dans la plus grande quiétude tout en appréciant l'excellente position de conduite, la direction précise et facile, la commande de boite 6 au verrouillage souple et surtout le filtrage des trains roulants. Un vrai confort de berline, rare sur un 4X4. Notre Skoda Yeti d'essai finition «Expérience» nous a fait profiter aussi de sa finition haut de gamme notamment au niveau de la belle sellerie en cuir et d'un toit ouvrant en verre panoramique.
Très discret, le TSI et ses 160 chevaux se montre réactif dès le premier effleurement du pied sur l'accélérateur et assure une poussée constante et progressive jusqu'à la vitesse de pointe. Cet avantage est lié au système Twincharger de suralimentation. Le compresseur assure à bas régime avant de s'associer au turbo, lequel agit seul au-delà de 3500 tours/minute.
Bien adapté aux moteurs de faible cylindrée, le TwinCharger limite aussi la consommation mais comptez 9 litres minimum en utilisation routière et plus de 12 litres à l'attaque. Un seul regret : que ce TSI ne soit pas disponible avec la boite double embrayage DSG 7 rapports. Proposée avec le TSI 1200 puis à l'été 2010 au Yeti TDI 140 4X2, la DSG doit attendre quelques évolutions pour être compatible avec la transmission intégrale.
L'autre point fort du Skoda Yeti 4X4 concerne la réactivité du système Haldex 4ème génération, transformant en fonction de l'adhérence la traction avant en propulsion intégrale.
Sans réellement crapahuter en tout terrain, les départementales hivernales boueuses et mal revêtues ont suffit à nous convaincre d'un comportement et d'un équilibre sans faille. D'autant qu'une crevaison lente à l'arrière droit et 1.8 kg de pression au lieu de 3 kg n'a absolument pas perturbé les trajectoires de l'auto !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation