Essai SKODA Octavia Combi RS TDI
Vincent Desmonts le 04/11/2013
La Skoda Octavia Combi RS veut réconcilier les pères de famille avec la sportivité. Mais jusqu'où peut aller l'art du compromis ?
L'art du compromis
On connaît (presque) tous le problème : nos rêves sont encombrés de sportives toutes plus exotiques les unes que les autres, mais le réveil lié aux contingences du quotidien a tôt fait de remiser ces fantasmes au plus profond de notre surmoi.
Avec femme, enfants et un budget guère extensible, celui qui rêvait d'un rageur coupé ou d'un aguicheur roadster a tôt fait de capituler, se retrouvant à bord d'un monospace diesel. Heureusement, il n'y a pas de fatalité : Skoda le prouve, avec l'Octavia RS ! Disponible au choix en berline ou en break, elle promet performances et agrément de conduite, sans sacrifier le confort ni les aspects pratiques, tout en ménageant le budget d'achat. Et pour satisfaire les gros rouleurs, elle se décline même en diesel !
Notre modèle d'essai, un break Combi 2.0 TDI 184 chevaux à boîte DSG agrémenté de quelques options, s'affiche ainsi au prix d'une Volkswagen Golf GTD équivalente, mais moins spacieuse et plus chichement équipée. La Skoda a-t-elle les épaules assez larges pour soutenir la comparaison ?
Le bonneteau des plate-formes
Sur le plan strictement technique, cela ne fait aucun doute : l'Octavia est basée sur la nouvelle plate-forme MQB du groupe Volkswagen, qu'utilise également la Golf. Elle reprend donc la même architecture mécanique et électronique, ainsi que des liaisons au sol identiques, avec un essieu multibras à l'arrière. Sous le capot, le 2.0 TDI de 184 chevaux est le même que celui qui anime la Golf GTD, et il dispose lui aussi de la boîte à double embrayage DSG à 6 rapports. Preuve que les talents du groupe Volkswagen en matière de manipulation de plate-formes atteint des sommets, les deux autos sont pourtant radicalement distinctes sur le plan du style.
L'Octavia Combi est ainsi 41 centimètres plus longue et basée sur un empattement étiré de 5 centimètres. Sur le plan du style, elle agrémente le profil austère des Octavia normales avec quelques badges RS, un bouclier spécifique orné de prises d'air en nids d'abeille, deux sorties d'échappement (dont une factice!) et des étriers de freins peints en rouge. La caisse est par ailleurs rabaissée de 13 millimètres grâce à l'adoption de suspensions aux réglages plus sportifs.
Dans l'habitacle, le noir domine. Ce n'est pas la folle gaieté, mais l'Octavia RS fait tout de même quelques efforts, avec un volant trois branches agréable à prendre en mains, un pédalier en acier et surtout deux sièges monobloc estampillés « RS ». À l'arrière, trois adultes prendront place sans problème, tandis que le coffre engloutira 610 dm3 de bagages. Repliez la banquette, et ce volume passe même à 1 740 dm3 ! Problème du père de famille résolu. Mais l'amateur de sportives qui sommeille en lui, est-il satisfait ?
Rapide, mais pas vraiment sportive
À cette question, il faut se résoudre à faire une réponse de Normand : oui et non. Oui, car la Skoda Octava RS sait suivre un rythme élevé sans donner l'impression de forcer son talent. Ne vous laissez pas abuser par le 0 à 100 km/h annoncé à 8,3 secondes : certes, le chiffre n'est pas très impressionnant.
Mais, dans le monde réel, l'Octavia RS TDI paraît nettement plus rapide que ça. Elle le doit au couple généreux de son moteur, qui offre 380 Nm dès 1 750 tr/min, de quoi assurer des reprises « canon ». Elle le doit aussi à la réactivité de la boîte DSG, dont l'éloge n'est plus à faire. Enfin, le comportement routier facile à appréhender et l'amortissement bien calibré mettent le conducteur en confiance, même à haute vitesse ou sur des routes défoncées.
Mais non, car si l'Octavia RS est rapide, elle peine à procurer un réel plaisir et des émotions à son conducteur. Dans le sinueux, le 2.0 TDI pèse lourd sur le train avant, qui paresse à l'inscription.
Et en sortie de courbe, il vaut mieux finement doser la réaccélération, car le blocage électronique de différentiel XDS peine à contenir les pertes de motricité dès que le sol n'est plus parfaitement adhérent. Quant à la direction assistée électrique, elle manque singulièrement de feeling. Gageons qu'avec le moteur essence, plus léger, plus performant et plus mélodieux (même si sur ce dernier point, le TDI a fait des efforts), l'Octavia RS sera plus convaincante.
En revanche, elle aura bien du mal à se montrer aussi sobre que la version diesel, qui revendique 5,1 l/100 km en cycle mixte.
Louables efforts
C'est la limite de l'exercice : malgré tous ses efforts, l'Octavia Combi RS 2.0 TDI n'a pas les crocs assez affûtés pour mériter l'appellation de sportive. Mais c'est une auto performante, suffisamment confortable au quotidien (malgré quelques trépidations à basse vitesse) et particulièrement polyvalente, notamment avec la boîte DSG. C'est déjà plus qu'il n'en faut pour satisfaire le père de famille, non ?
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation