Essai SKODA Fabia RS
David Lamboley le 03/01/2011
Fruit typique des synergies du groupe Volkswagen, la petite Skoda Fabia RS tente de se faire une place au soleil à côté de ses cousines Polo GTI et Ibiza Cupra, délivrant comme elles 180 ch.
Présentation
Dans sa livrée jaune à toit noir, équipée de vitrages sur-teintés et de montants de pare-brise noirs, la Skoda Fabia RS n'est pas sans rappeler la Mini, ou dans une moindre mesure la Citroën DS3. Cette version RS reçoit des boucliers spécifiques et une double sortie d'échappement qui annoncent une mécanique musclée.
L'habitacle, lui, déçoit. Par souci d'économie, il ne se différencie que très peu par rapport à ceux des versions basiques. Mais on oublie tout cela au volant. Le 4 cylindres TSI « Twincharger » à double suralimentation, emprunté à ses cousines du groupe Volkswagen, s'avère pétillant et réactif.
La boîte à double embrayage, commandé depuis des palettes au volant, réunira autant de partisans que de détracteurs. Le moteur est finalement l'élément le plus réussi. Il apporte, quel que soit le régime, son lot de sensations, et ce malgré sa petite cylindrée de seulement 1400 cm3.
Grâce à ses 180 ch, la GTI de l'Est autorise des performances alléchantes, avec notamment un 0 à 100 km/h en 7,3 secondes, un chiffre à comparer aux 6,9 secondes demandés par la Polo GTI. Le châssis, même s'il est partagé avec la Polo GTI et l'Ibiza Cupra, n'a pas fait l'objet d'optimisations aussi poussées que chez Volkswagen ou Seat.
Même dans cette version RS, il apparaît moins rigoureux, moins dynamique et fait apparaître plus de roulis que chez ses cousines. Un brin moins sportive, la Skoda Fabia RS n'en reste pas moins une auto à la fois rapide et plutôt économique, Avec son tarif bien placé, soit 21 750 euros, cette petite GTI tchèque a de vrais atouts à faire valoir…
Design extérieur et intérieur
La Skoda Fabia RS, moins statutaire que ses concurrentes, préfère privilégier le chic et l'originalité à l'ostentatoire. L'absence de version 3 portes souligne également son côté plus familial.
Son design affiné depuis le récent restyling de la gamme lui confère un style agréable, assez atypique, souligné par une calandre imposante et des optiques remontant haut sur le capot. On remarquera surtout le traitement du montant de pare-brise et celui des surfaces vitrées, dont l'opacité permet d'obtenir un effet « casque intégral » assez usité en ce moment, qui allège la ligne et semble faire flotter le toit.
Le bicolorisme, très inspiré des Mini et Citroën DS3, lui donne un certain cachet à peu de frais. Cette version RS, relativement discrète –il suffit de l'imaginer dans un coloris moins voyant- reçoit également des boucliers spécifiques et une double sortie d'échappement, ainsi que des jantes en alliage de 17 pouces. Cette panoplie lui permet de sortir du lot sans en faire des tonnes.
En revanche, pour ce qui est du style de l'habitacle, c'est la déception. Seuls quelques détails permettent de deviner le caractère sportif de l'engin, et encore faut-il avoir l'œil affuté.
On remarquera notamment la présence de la boîte DSG, ainsi que des palettes au volant. Economie, quand tu nous tiens… Toutefois, les matériaux de bonne facture et les assemblages, même un ton en dessous d'une Polo, font honneur à la marque.
Mécanique, châssis
Chez Volkswagen –le Groupe, s'entend-, les synergies ne sont pas un vain mot, notamment en termes de partage de technologie. Si vous suivez un peu l'actualité automobile, vous savez déjà que la Seat Ibiza et la Volkswagen Polo partagent un châssis et quelques mécaniques communes, notamment au sein de leur version la plus sportive.
Idem pour la Skoda Fabia, à un détail près, le châssis, qui n'a pas fait l'objet d'une remise à niveau aussi poussée que chez ses deux cousines. En guise de compensation, elle jouit ici d'un bloc motopropulseur dernier cri –ou peu s'en faut-, égérie et archétype du downsizing réussi.
Son nom sonne comme un cri de guerre : 1.4 TSI Twincharger. Après la Seat Ibiza Cupra et la VW Polo GTI, c'est donc au tour de la Skoda Fabia RS de recevoir cette version du bloc le plus en vue du moment au sein des petites bombes qui ménagent sportivité et économie, en tous cas sur le papier.
Ce 1400 cm3 à double suralimentation (compresseur et turbocompresseur) et injection directe, développe en effet 180 ch et 250 Nm.
Il est capable de propulser la petite Tchèque de 0 à 100 km/h en 7,3 secondes, tout en restant étonnamment sobre, seulement 6,2 l/100 km de moyenne annoncée. Pour arriver à de tels chiffres, Skoda impose, tout comme Seat et Volkswagen à bord de ses deux proches cousines, la présence d'une boîte à double embrayage à 7 rapports, plus économe à l'usage.
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Sur la route
Même pour cette version RS, tarée plus ferme, les trains roulants apparaîssent moins affûtés, un brin moins rigoureux, et font apparaître plus de roulis que chez ses cousines. Pourtant, le confort n'est pas plus remarquable, on ne gagne donc sur aucun tableau.
Moins sportive et moins dynamique sur ce plan, la Fabia RS n'en reste pas moins une véritable GTI qui sait se faire respecter sur la route. Car en termes mécaniques, les sensations sont bel et bien présentes, avec un caractère plutôt déluré, très vivant quel que soit le régime.
La magie du compresseur, dont les effets se ressentent très tôt, et la force du turbocompresseur, qui souffle très fort dès la mi-régime, autorisent des accélérations très honnêtes et des relances remarquables.
Pourtant, ce petit bloc doit en partie ses bons chiffres de consommation à la présence d'une boîte à double embrayage commandée au choix via des palettes au volant, ou en manipulant le levier, ce qui apparaît moins aisé.
Quoi qu'il en soit, en mode « manuel », la réactivité de cette transmission est bien réelle et autorise d'entrée de jeu une ambiance ludique, justement. Mais la lassitude apparaît assez vite, notamment lorsque l'on aborde les parcours urbains, lieu pourtant destiné en grande partie à cette Fabia RS.
Là, le mode automatique tombe à point nommé, mais il faut alors composer avec une gestion pour le moins anti-sportive. Le paramétrage privilégie en effet les faibles régimes et le passage rapide des rapports supérieurs…façon mazout !
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation