Essai SKODA Enyaq RS iV
Cédric Morançais le 13/12/2022
Peut-on être un SUV familial propulsé par l'électricité tout en étant sportif ? A cette question, Skoda tente d'apporter une réponse en insérant sous le capot de l'Enyaq iV « normal » la mécanique de 300 ch de son cousin, le coupé RS. Si le résultat est plutôt séduisant, la promesse n'est que partiellement tenue.
L'équation impossible
Chez Skoda, on aime les lettres : iV pour désigner les modèles électriques et RS pour signer les versions sportives. Mais le constructeur tchèque aime aussi les chiffres : 300 ch, 460 Nm, 77 kWh, 4 roues motrices... Mélangez bien le tout et vous obtiendrez le nouvel Enyaq RS iV, c'est-à-dire la version sportive du premier SUV électrique de Skoda. Les ingrédients sont bien connus, puisque l'Enyaq remporte un grand succès depuis son lancement et que la mécanique électrique RS est déjà présente à bord de l'Enyaq Coupé.
Les qualités premières de ce modèle sont toujours de mise. L'habitabilité est très généreuse, surtout aux places arrière, et le coffre a tout, avec ses 585 l, d'une soute à bagages. Quant à la présentation intérieure, bien que presque totalement noire sur cette variante, elle demeure toujours plus soignée que celle du cousin allemand, le Volkswagen ID.4.
Puisque la véritable nouveauté se cache sous le capot, prenons la route sans tarder. A basse vitesse, on demeure agréablement surpris par la souplesse qu'offre les moteurs électriques, ce Skoda en possédant un sur chacun de ses essieux. Mais, si l'envie vous prend de chatouiller la pédale de droite, le couple déboule sans temps mort. De quoi laisser sur place, lors des démarrages, nombre de sportives réputées. A ce rythme, toutefois, inutile d'espérer atteindre les 517 km d'autonomie promis par Skoda. Il faudra plutôt tabler sur environ 300.
Sur autoroute, mieux vaut faire usage du régulateur de vitesse, adaptatif en série. En effet, la bonne volonté de la mécanique et le silence de cathédrale qui règne à bord concourent à vous faire atteindre de vitesses que le Code de la route réprime. Et quitte à manipuler les différentes fonctions de l'auto, pensez à basculer en mode de conduite Sport. Cela vous permettra de limiter les mouvements de suspension de ce beau bébé de plus de 2,2 tonnes à vide.
L'amortissement est d'ailleurs le point faible de ce SUV, à cause de réglages trop souples qui perturbent la précision de conduite mais aussi le confort. Nous avons pu en avoir confirmation sur les routes de montagne qui composaient l'essentiel de notre parcours d'essai. Dans les courbes, l'Enyaq affiche un roulis excessif, jusqu'à sembler peu sécurisant. Combiné à la masse respectable, ce trait de caractère conduirait à un comportement largement sous-vireur si l'ESP ne veillait pas au grain. Au final, les mœurs de ce tchèque se révèlent bien plus gênants que dangereux.
Conduit en bon père de famille, l'Enyaq RS iV se montre bien plus fréquentable. Mais il peine alors à justifier son existence face aux variantes 80x, 265 ch et 4 roues motrices mais 7 040 € moins cher, et 80, 204 ch, 4x2 et plus abordable de 9 310 €. A 61 130 €, ce RS n'est pourtant pas une mauvaise affaire car si son tarif est supérieur à celui d'un Volkswagen ID.4 GTX, fixé à 60 650 €, sa dotation de série est bien plus complète. On y compte, notamment, la climatisation tri-zone, les projecteurs matriciels, le siège conducteur électrique et les jantes alliage de 20''.
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À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation