Essai SEAT Leon Cupra R
David Lamboley le 12/04/2010
La Leon Cupra R se résume en une phrase qui fait mouche : il s'agit de la Seat de grande série la plus puissante de tous les temps ! Bien sûr, nous avons agité le chiffon rouge…
Présentation
La Seat Léon Cupra R est une berline atypique, fruit des synergies possibles au sein du groupe Volkswagen. Sur une plate-forme partagée notamment par certaines Audi, Skoda ou Volkswagen, les ingénieurs Seat ont greffé le plus puissant des 4 cylindres turbo à injection directe, propulsant notamment l’Audi S3, le TTS ou les nouvelles Golf R et Scirocco R.
Avec 265 ch à la clé, cette familiale survitaminée entre dans l’arène des tractions avant les plus musclées de la planète. Le 0 à 100 km/h executé en 6,2 secondes et le 1000 m départ arrêté expédié en 25,7 secondes en font un vrai bâton de dynamite, capable de tailler des croupière à pas mal de concurrentes…
Emotions obligent, la Seat Leon Cupra R n’économise pas ses efforts pour délivrer des sensations.
Malgré ses seules roues avant motrices, son efficacité s’avère remarquable si l’on prend le temps de dompter l’autobloquant électronique. Une fois assimilé les subtilités de son comportement, cette Seat est capable du meilleur.
La Léon Cupra R mérite aussi le détour parce qu’elle garde une polyvalence et une discrétion appréciables. Hormis les jantes immaculées de 19 pouces à notre goût trop voyantes, l’auto reste relativement sobre et ne joue pas la démesure esthétique. Il faut dire que sa ligne est déjà suffisamment dynamique à la base…
L’habitacle, lui aussi, ne change pas beaucoup hormis le volant à méplat et les sièges griffés façon baquet, économie oblige. Pour un peu plus de 29 000 euros, la Cupra R en offre pourtant déjà beaucoup…
Design extérieur et intérieur
Hormis les grosses jantes immaculées de 19 pouces sérieusement chaussées et les boucliers avant et arrière spécifiques, peu d’éléments stylistiques distinguent cette version hyper sportive du reste de la gamme Leon.
On peut d’ailleurs entendre cela comme un compliment, puisque le dessin de base, très dynamique, suffit à suggérer la sportivité : peu de moyens supplémentaires et bel effet au final. En fait, nous venons de le dire, seuls les boucliers changent réellement. On remarque les grilles façon nid d’abeilles, le déchromage total au profit du noir, jusqu’aux rétroviseurs.
Le bouclier arrière, lui, se caractérise par une concavité rappelant la partie basse de la calandre avant. Enfin, les adeptes du tuning en seront pour leurs frais, puisque nous ne comptons qu’une seule sortie d’échappement. Hormis le contraste jantes/caisse, cette relative sobriété est agréable.
L’habitacle, pour sa part, garde la plupart des caractéristiques des versions plus sages, hormis quelques éléments, tels le bloc d’instruments, le levier de commande de boîte, le volant à méplat siglé, et surtout les sièges.
Ces derniers, taillés façon baquet, ne sont pas les meilleurs du genre en termes de maintien lorsqu’il s’agit de piloter le couteau entre les dents. Mais leur confort permet d’envisager de longs parcours sans problème. Et côté look, ils font de l’effet dans un environnement par ailleurs plutôt triste.
Autre bémol, la finition laisse parfois à désirer, tout comme certains matériaux. Au regard du tarif, il faut bien sûr relativiser tout cela…
Moteur et châssis
Cette Seat fera date, puisque nous avons sous les yeux une auto trois fois plus puissante que la version de base, mais aussi et surtout la Seat de série la plus puissante de tous les temps.
Après les versions FR (211 ch) et Cupra (240 ch), cette Cupra R développe 265 ch. Petit aparté, le terme même « Cupra R », certes pas nouveau, note une certaine emphase qui fait toujours sourire, puisque Cupra signifie Cup Racing, et R…Racing. Bref, cette double dose de vitamines suffit amplement à transformer cette familiale en super-GTi délurée.
Il faut dire que sa mécanique est du genre bouillonnante. Rappelons que ce bloc turbocompressé à injection directe, vu pour la première fois en version 200 ch sur l’ancienne Golf GTi, a fait l’objet de nombreuses optimisations en passant sous le capot de l’Audi S3 et du TTS (bloc renforcé, refroidissement plus performant, gros turbo soufflant à 1,2 bar maxi et bien sûr gestion moteur spécifique) pour délivrer jusqu’à 272 ch.
C’est à peu de choses près cette version que l’on trouve aujourd’hui sous le capot de la Seat Leon Cupra R (265 ch). Côté transmission, Seat a jugé bon de renforcer les bagues de synchros de la boîte 6 et de proposer une commande aux débattements plus courts.
Le 0 à 100 km/h executé en 6,2 secondes et le 1000 m départ arrêté expédié en 25,7 secondes soulignent le tempérament sérieusement déluré de l’espagnole…
Au chapitre châssis, outre le recalibrage des suspensions adapté au tempérament, notons la présence d’un pseudo-autobloquant électronique XDS, qui permet de juguler tant bien que mal l’imposante cavalerie.
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Sur la route
Renseignement pris, la Seat Leon Cupra R déçoit sur le plan de la sonorité « extérieure ». Pourtant, dans l'habitacle, le 2.0 TSI semble sonner la charge façon Wagner, ce qui participe évidemment au plaisir de conduite.
Ce qui est clair en revanche, c'est ce tempérament pour le moins viril et ce comportement vif et ludique qui mettent de bonne humeur. Même si l'autobloquant électronique s'avère envahissant dans un premier temps –mais plutôt utile sur terrain glissant, surtout pour une traction avant-, nous avons finalement trouvé le « mode d'emploi », qui consiste à ne pas brusquer la bête sous peine de la cabrer.
Autrement dit, une conduite propre et coulée –pas facile avec une telle verve mécanique !- s'avère des plus efficaces si l'on veut aller vite, alors qu'un pilotage à l'emporte-pièce engendre notamment un sous-virage prononcé vite ennuyeux.
Il est toutefois possible de déconnecter les aides électroniques, mais nous ne sauront trop conseiller d'attendre la portion de route sèche et plane pour profiter de ce mode « freestyle », car finalement, une traction surpuissante s'avère parfois plus délicate à manier qu'une propulsion !
Au final, cette espagnole à fort caractère s'avère très fun à mener, performante, tout en restant relativement homogène en termes d'amortissement.
Concernant la monte pneumatique, on regrettera juste qu'une option minorante (de 19 à 18 pouces) ne soit pas proposée par Seat, car cela permettrait de gagner en confort sans notoirement dégrader l'efficacité globale. Finalement, cette Seat Leon reste une super-GTi familiale utilisable au quotidien, non ?
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation