Essai SEAT Leon Cupra R ST

On l'a oublié, mais Seat n'était pas loin du dépôt de bilan lorsque fut lancée cette génération de Leon, voici maintenant sept ans. Heureusement, son succès a donné de l'oxygène à la marque ibérique, qui a depuis repris des couleurs et embrassé à fond la tendance des SUV, qui représentent désormais la majorité de ses ventes en France. Ragaillardi, le constructeur a même lancé Cupra en tant que marque à part entière, en lançant l'an dernier le Cupra Ateca. La Leon Cupra reste pour l'instant badgée Seat, en attendant la prochaine génération, qui sera dévoilée en 2020. Et comme la firme n'a pas été avare de déclinaisons de sa compacte sportive, on se doutait bien qu'il lui restait encore une Leon Cupra dans sa manche. La voici : il s'agit de la Cupra R ST. Alors, une Seat Leon Cupra R ST, c'est quoi ? C'est d'abord du carbone. Beaucoup de carbone ! Il y en a devant (une impressionnante lame sous le pare-chocs), sur les côtés (coques de rétroviseurs et inserts dans les jupes latérales) et à l'arrière (sous la forme d'un becquet et d'un diffuseur). Officiellement, ces appendices ne seraient pas purement esthétiques : ils apporteraient un surcroît d'appui d'une dizaine de pourcents. Mais Seat se refuse à communiquer une valeur absolue, l'appui restant peu significatif sur ce genre de véhicule. En revanche, ce qui risque d'être très significatif, c'est la note du carrossier si jamais vous éraflez ces belles pièces de composite : gare lors des manœuvres !

Une Leon Cupra R ST, c'est aussi un châssis retravaillé. Elle bénéficie de réglages d'amortissement et d'une géométrie spécifiques, avec notamment un carrossage négatif de 2° à l'avant comme à l'arrière. Le logiciel de l'assistance de direction a également été reparamétré. Les freins de grand diamètre bénéficient à l'avant de disques bimatière. Enfin, last but not least, la Leon Cupra R ST se dote d'une monte pneumatique digne d'une supersportive : des semis-licks Michelin Pilot Sport Cup 2 ! C'est d'ailleurs probablement le seul break au monde à recevoir des enveloppes aussi radicales en première monte.

Une Leon Cupra R ST, c'est enfin un moteur costaud. Le 2.0 TSI bien connu délivre ici 300 ch et 400 Nm de couple, et est exclusivement associé à une boîte DSG à 7 rapports et à la transmission intégrale 4Drive. De quoi catapulter ce break musclé de 0 à 100 km/h en seulement 4s9, pour une vitesse de pointe de 250 km/h. De fait, une petite excursion sur une portion de route dûment fermée par Seat nous a permis de réaliser que la Leon Cupra R ST ne manque pas de punch ! Les mises en vitesse sont impressionnantes, et l'on est rassurés de constater que les gros freins Brembo sont à la hauteur lorsque les virages vous sautent à la figure. La boîte DSG enchaîne les rapports à la vitesse de l'éclair… du moins en mode automatique, car lorsque l'on tente de reprendre la main en utilisant les palettes au volant, on découvre qu'elle réagit avec un temps de retard.

Une Leon Cupra R ST, ça va donc vite et ça freine fort. Mais ça donne aussi le tournis en virage. Le grip généré par les Michelin Pilot Sport Cup 2 est surréaliste, et heureusement que les sièges baquet maintiennent bien le corps, car les passagers encaissent un maximum de « g » latéraux ! Les vitesses de passage en courbe sont déraisonnables, le train avant est incisif et la voiture est d'une stabilité qui la rend très facile à prendre en mains. Et si l'on a pu reprocher par le passé aux Leon Cupra d'isoler un peu trop le conducteur des événements, il faut noter que cette Cupra R dispose d'une direction bien calibrée qui se révèle précise et plutôt informative. Enfin, l'amortissement - piloté sur notre modèle d'essai - concilie de façon étonnante confort et efficacité.

Bref, la Leon Cupra R ST va vite et bien, le tout sans secouer ses passagers. Elle saura en outre accueillir tous leurs bagages (coffre de 487 dm³) et offre un équipement complet, incluant notamment la clé mains libres, les radars de stationnement avant et arrière et une caméra de recul.