Essai SEAT Ibiza Cupra
David Lamboley le 09/11/2009
Cela fait presque quatorze ans que la griffe sportive Cupra est apposée sur la petite Seat Ibiza. La nouvelle mouture revient dans l'arène des GTI.
Présentation
Chez Seat, le public a l'habitude de trouver une gamme sportive bien équipée à tarif serré. La nouvelle Ibiza Cupra suit ce chemin vertueux et s'affiche donc naturellement à un tarif de 23 135 euros, soit peu ou prou le prix de la référence Renault Clio RS, qui s'avère un peu plus puissante mais bien moins équipée.
Chez le constructeur espagnol, l'arrivée de cette nouvelle génération d'Ibiza Cupra marque un tournant essentiel, puisqu'à travers elle, il tente de faire totalement cohabiter deux notions antagonistes, le sport et le politiquement correct, autrement dit une certaine forme d'écologie. Pour ce faire, la Seat Ibiza Cupra affiche la même puissance qu'auparavant, soit 180 ch, mais réduit de façon spectaculaire sa consommation et ses rejets de CO2 grâce au downsizing mécanique. On passe en effet d'un 2.0 litre atmosphérique d'ancienne génération à un 1.4 litre à injection directe et double suralimentation, accouplé à une boîte robotisée.
Plus moderne mécaniquement, l'Ibiza Cupra s'offre également, enfin, un nouveau design spectaculaire, fait de lignes acérées, signé Luc Donckerwolke, l'auteur des robes des Lamborghini. La Seat Ibiza Cupra, c'est aussi une nouvelle architecture.
Pour résumer, châssis, moteur, boîte, équipements, design, tout est sérieusement revu ou totalement nouveau. Mais quid de la sportivité ? Sur ce chapitre, c'est la déception : les performances stagnent et au volant, le « fun » n'a plus vraiment sa place. Mais tout n'est pas si noir, puisque cette nouvelle mouture s'avère plus sérieuse, plus rigoureuse, plus efficace. C'est dans l'air du temps…
Design extérieur et intérieur
L'appellation Cupra, comme à l'accoutumée, se doit de refléter clairement l'esprit sportif qui anime cette version phare de la gamme Seat. Pourtant, jusque-là, on ne peut pas dire que l'Ibiza Cupra ait été une référence du genre. Trop discrète, voire fade, elle pêchait gravement sur ce plan. Cette nouvelle mouture remet les choses dans l'ordre, et même plus qu'on ne l'espérait. Les lignes d'origine de la Seat Ibiza de base prennent une dimension encore plus percutante sur la Cupra grâce à quelques effets de style. Les boucliers spécifiques, les prises d'air généreuses et la grosse tuyère d'échappement centrale percutent la rétine. Le responsable du style Seat, Luc Donckerwolke, est l'auteur des lignes des monstrueuses Murcielago et Gallardo. Voilà qui explique ce look ravageur qui fait tourner les têtes.
De plus, l'exécution Bocanegra -bouche noire en espagnol- propose contre supplément un masque avant noir du plus bel effet, surtout sur la version de couleur blanche où le contraste est saisissant. L'habitacle, lui, se modernise également et dispose d'excellentes assises à l'avant. On notera également un équipement très complet.
Mécanique, châssis
Dans le détail, c'est le châssis de cette nouvelle Seat Ibiza Cupra qui change le moins. Si on le retrouve également sous la nouvelle Volkswagen Polo, il préserve une architecture très proche de la précédente, tout en étant reconditionné. Par rapport à la version « Sport » actuelle dont elle est issue, l'Ibiza Cupra dispose de ressorts retarés et d'amortisseurs raffermis, ainsi que des barres antiroulis majorées. La garde au sol est également rabaissée de 10 mm. Finalement, outre ces réglages spécifiques, la nouveauté a pour nom XDS. Ce terme désigne un pseudo-autobloquant électronique tel qu'on en trouve sur d'autres modèles du groupe VW, et qui permet d'améliorer la motricité en courbes…et d'user plus vite les plaquettes !
Sous le capot, c'est carrément la révolution. L'ancien 1.8 litre turbocompressé à 20 soupapes, qui a fait les beaux jours d'une foule de modèles du groupe VW, fait place au 1.4 litre TSI « Twincharger » à double suralimentation et injection directe, développant 180 ch. Côté boîte, la seule transmission disponible est la fameuse DSG à double embrayage, dotée ici de 7 rapports à commande au volant et réputée moins énergivore qu'une boîte classique. Si la puissance et les performances stagnent avec 0 à 100 km/h en 7“2, ce nouveau groupe mécanique, qui ne manque pas de pep's, permet de passer d'une consommation moyenne de 7,9 l/100 km et 190 grammes de CO2/km à 6,4 litre et 148 grammes. Spectaculaire !
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Sur la route
Si le 1.4 litre « Twincharger » de cette Ibiza Cupra mêlant injection directe, compresseur et turbocompresseur fait effectivement preuve d'une belle volonté à prendre des tours (7200 tr/mn maxi) la saveur n'est pas la même qu'auparavant malgré de belles montées en régime. Il faut dire que la boîte à double embrayage DSG participe à ce sentiment mitigé. Les rapports trop longs et la réactivité parfois problématique sont autant de freins au plaisir, mais, on le sait, permettent de limiter nettement l'appétit et les rejets polluants. Cependant, cette sagesse cache également un comportement nettement moins axé sur les sensations. Certes plus rigoureuse, cette Seat Ibiza Cupra s'avère beaucoup moins fun qu'auparavant.
Les bons côtés, maintenant : l'Ibiza Cupra s'avère très homogène au chapitre châssis, tant que le rythme reste raisonnable. Le confort est préservé, les aspérités bien filtrées et le roulis maîtrisé, ce qui encline à hausser le ton. L'autobloquant électronique XDS permet aussi de préserver une bonne motricité en courbes, en conduite musclée. Finalement, les innovations technologiques servent l'efficacité mais agissent comme autant de filtres. Entre écologie et sportivité, l'Ibiza Cupra a choisi son camp…
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation