Essai RENAULT Mégane III RS 250 ch
Jean-François Destin le 02/11/2009
Chez Renault, la Saga Mégane RS continue avec une nouvelle version baptisée « Renault Sport » abritant un 2l turbo de 250 chevaux. Avec deux châssis au choix et une télémétrie embarquée !
Présentation
Pas de remplaçantes pour Vel Satis et l'Espace : chez Renault, on a renoncé au haut de gamme mais pas aux icônes sportives. Ainsi la Renault Mégane RS dont la première apparition remonte à 2004 nous fait profiter aujourd'hui d'une nouvelle génération baptisée simplement Renault Sport.
Après la « Trophy », la « Sport F1 Team », la médiocre RS DCI diesel (!) et les F1 Team R26 et R26R, cette RS architecturée sur le récent coupé Mégane abrite aujourd'hui un 2l turbo de 250 chevaux. Profondément retravaillé, il délivre un couple de 340 Nm sur une large plage de puissance au profit d'un agrément de conduite de GT et d'un appétit modéré aux allures normales.
Pour contrer efficacement la concurrence et notamment la fabuleuse Ford Focus RS, Renault Sport Technologie a multiplié les équipements attractifs et notamment deux châssis au choix : le « Sport » de série et le « Cup » plus dédié aux entraînements sur circuit parce que intégrant un différentiel à glissement limité et des pneus plus larges.
Les deux variantes profitent d'un ESP (contrôle de trajectoire) à 3 modes, d'un freinage renforcé à partir d'étriers 4 pistons Brembo à l'avant et d'une direction à assistance électrique exempte de tout reproche. Enfin, en option à 300 €, les clients joueurs pourront retrouver le RS Monitor (télémétrie embarquée) déjà exploité dans le jeu vidéo « Need for Speed Shift ».
La Renault Mégane RS est facturée 28.900 € en base et 32.500 € en version Luxe. Supplément de 1600 € pour le châssis « Cup ».
Design extérieur et intérieur
Déjà typé sport, le nouveau coupé Renault Mégane reçoit en RS différents éléments venus de la compétition. Citons ses ailes élargies permettant le montage de jantes de 18 ou 19 pouces, un bouclier avant intégrant une grille d'entrée d'air élargie, une lame aéro de type F1 et surtout le diffuseur arrière et sa sortie d'échappement en position centrale.
Lancée en jaune, la Renault Megane RS est également disponible dans 6 autres teintes du blanc glacier au noir nacré en passant par le bleu extrême et le rouge vif.
La version « RS luxe » se différencie par le noir brillant (ou le gris métal) des coquilles de rétroviseurs, du bandeau avant, de la lame dans la grille de calandre et du diffuseur arrière. La griffe RS (pour Renault Sport) est omniprésente.
Les signes sportifs ne manquent pas à l'intérieur avec un fond jaune « flashy » pour le compte-tours mais, c'est mesquin, Renault réclamera 200 € de plus pour le pack « ambiance jaune » étendu aux ceintures de sécurité, à la sellerie bi-ton et aux surpiqûres des panneaux de portes et du pommeau de levier de vitesses.
Le volant en cuir dispose d'un repère jaune indiquant le point 0 de l'alignement des roues. Bien entendu, l'aluminium est de mise pour le pédalier et le repose pieds.
La version « RS Luxe » a droit entre autres à la sellerie en cuir bi-ton mais les sièges Recaro font partie d'un « Pack Cup » facturé 2600 €.
Mécanique, châssis
Sur le plan moteur, on retrouve dans cette Renault Megane RS le bien connu 2 litres turbo. Il passe de 230 à 250 chevaux grâce à une évolution de la suralimentation, à l'adjonction d'un système variable en continu sur l'arbre à cames d'admission et à une cartographie d'injection revisitée. Renault précise que 25% des pièces sont nouvelles. Notamment au niveau des conduits d'admission, des soupapes refroidies au sodium et d'un astucieux anneau porte segment au haut des pistons.
Ainsi nanti, le 2l turbo devrait faire l'unanimité. Deux regrets cependant : une sonorité décevante à l'extérieur comme dans l'habitacle et l'absence de commandes séquentielles.
Côté liaisons au sol, on retrouve le train avant à pivot découplé (Renault a été le premier en 2004 à imaginer cette épure) déterminant pour éliminer les effets de couple et les parasitages du comportement en tenue en cap. Amortisseurs et ressorts de suspension ont fait l'objet de réglages spécifiques. Mais la grande nouveauté concerne la double proposition de châssis.
En base on trouve le « Sport » (très suffisant à notre avis) et contre un supplément de 1600 € le châssis « Cup » assorti d'un différentiel à glissement limité. Ce dernier destiné aux sorties fréquentes sur circuit reçoit une barre anti-devers redimensionnée, des ressorts et des amortisseurs encore plus raides. Au global, la raideur anti-roulis est augmentée de 15%.
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Sur la route
Pour mettre en évidence les châssis de sa nouvelle Megane RS, Renault avait choisi un terrain d'essais varié dans le sud de l'Espagne avec en point d'orgue une prise en mains sur le somptueux et très privé circuit Ascari, propriété d'un milliardaire hollandais.
Le hasard a voulu que sur les (mauvaises et tortueuses) routes reliant l'aéroport à la piste, nous disposions de la version « Cup » avec sa suspension très ferme, ses gros pneus et son différentiel. Élaboré pour affirmer son efficacité sur circuit, la « Cup » se montre peu à l'aise, presque rétive et vraiment pas confortable sur les voies ouvertes à tous. Réglée pour rester scotchée au revêtement lisse des circuits et enchaîner courbes et virages serrés sans souffrir de roulis, la Renault Mégane RS « Cup » encaisse mal les revêtements aléatoires et il convient, via l'excellente direction rendue plus directe d'anticiper sur la vivacité du train arrière.
Nous avons retrouvé, cette fois avec bonheur, ce comportement pointu sur les « Cup » de démonstration sur le circuit. L'occasion aussi de tester l'endurance des freins et d'un moteur turbo presque aussi élastique qu'un atmosphérique.
Linéaire, peut être un peu trop, poussant fort sans aucun à coup de la suralimentation, le 2 litres parvient, les données de nos fiches comparatives en témoignent, à faire presque jeu égal avec le 5 cylindres de la Ford Focus. A noter une alarme sonore au seuil de la zone rouge permettant de monter les régimes sans réveiller le rupteur.
L'autre atout maître de la Mégane RS concerne l'excellente transmission de la cavalerie sur les seules roues avant. La magie du train à pivot découplé. Au volant de la « Cup » sur routes ouvertes, quelques effets de couple s'étaient manifestés. Sur piste, la Mégane « Cup » motrice à merveille en évitant tout sous-virage intempestif.
La Mégane « châssis sport » qui constituera l'essentiel des ventes va offrir beaucoup de satisfaction (à défaut de réelles émotions car tout est lissé) aux amateurs de pilotage sportif. Cette fois, la suspension pourtant encore ferme assure un confort de bon aloi. On peut seulement discuter de l'étagement de la boite un peu long et de la consommation (près de 14 litres) en utilisation intensive.
Quant au R.S Monitor facturé 300 € en option, il ne s'avère pas indispensable même si les capteurs permettent via l'écran et les manettes sous le volant de relayer quantité d'informations.
Tout y passe depuis le couple jusqu'aux G encaissés par le pilote (y compris en latéral) en passant par le chronométrage (0 à 100 km/h et 400 m départ arrêté). Le R.S Monitor permet aussi de personnaliser la cartographie (sur 5 modes) de la pédale d'accélérateur (linéaire, normal, neige, sport et extrême).
Une fausse bonne idée car l'écran est trop petit, trop décalé par rapport au champ de vision, difficile à lire et interdit tout montage d'un écran GPS.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation