Essai RENAULT Megane III RS 265 ch
Vincent Desmonts le 03/02/2014
Jusqu'alors référence incontestée des compactes sportives, la Renault Mégane RS doit désormais faire face à une concurrence rajeunie et plus agressive. Elle s'offre donc un petit lifting pour se mettre à niveau. Suffisant pour conserver sa suprématie ?
La politique des petits pas
En seulement deux générations, la Mégane RS est passée du statut de challenger à celui de mètre-étalon des compactes sportives. Une évolution qu'elle doit à la constance de Renault dans l'effort, qui n'a eu de cesse de remettre l'ouvrage sur le métier afin d'en peaufiner les contours.
Tout le monde garde en mémoire la fantasque et radicale R26.R, ou, plus récemment, l'évolution à 265 chevaux de la Mégane III RS Mais Renault est loin d'être seul sur ce segment : la Mégane RS doit désormais composer avec une concurrence revigorée, composée notamment d'une Ford Focus ST pleine de caractère, d'une Opel Astra OPC débordant de puissance (280 ch!) et surtout d'une Volkswagen Golf GTI nouvelle génération, dont la polyvalence atteint des sommets inégalés.
Nouveau nez
Bref, la Mégane devait réagir afin d'être sûre de rester dans le coup. Une réaction se traduisant par un restylage touchant la face avant, qui intègre la nouvelle calandre typique Renault, avec un losange agrandi sur un fond noir brillant. Le capot a été redessiné afin d'intégrer les optiques retravaillées, dotés de « paupières » pour un regard plus agressif, et soulignés d'un trait blanc.
Le bouclier réaménagé accueille une lame censée évoquer l'engagement de Renault en Formule 1, et reliant les deux feux de jour à diodes. Pour le reste, pas de changement : la Renault Mégane RS conserve son « popotin » un peu lourd et des appendices aérodynamiques d'allure parfois caricaturale.
Dans l'habitacle, on peut désormais opter pour d'excellents sièges baquet Recaro qui assurent un maintien optimal du corps, même si leur assise reste un peu haute pour une sportive. Les sièges classiques, au rembourrage plus généreux, restent disponibles pour ceux qui ont le dos un peu trop sensible.
En outre, la Mégane RS bénéficie désormais du système d'info-divertissement R-Link, qui donne accès à la navigation tactile, mais également à des applications telles que Coyote (ça peut servir!), ainsi qu'au RS Monitor 2.0, un système d'acquisition de données qui amusera ceux qui multiplient les sorties sur circuit.
Dommage que l'écran soit implanté un peu trop loin, ce qui ne facilite pas les manipulations : mieux vaut avoir de grands bras !
Statu quo technique... pour l'instant
Et c'est tout pour les modifications ! Un nez retouché, quelques détails d'équipements revus, mais pas d'évolution technique. En tous cas, pas tout de suite : chez Renault, on glisse que le moteur « F4R » 2.0 turbo possède encore un vrai potentiel d'évolution, et que deux « Super-Mégane RS » sont dans les cartons. La première bénéficierait d'un peu de puissance supplémentaire (on parle d'environ 280 ch), tandis que la seconde y ajouterait une politique d'allègement conséquente, façon Mégane R26.R.
On devrait en savoir plus d'ici l'été. En attendant, il faudra donc se « contenter » de 265 chevaux et 360 Nm de couple ! Les liaisons au sol restent également inchangées, avec le désormais fameux train avant à pivot découplé. Le châssis « Cup » optionnel (1 500 €) y ajoute un différentiel autobloquant ainsi que des suspensions au tarage raffermi et des étriers de freins peints en rouge.
Pour être honnête, il n'y a pas vraiment lieu de se plaindre de ce statu quo relatif, car la Renault Megane RS conserve encore une longueur d'avance sur ses rivales. Déjà, elle continue de donner le « la » au chapitre des performances pures, avec un 0 à 100 km/h signé en 6 secondes pile, un kilomètre départ arrêté effectué en 25,4 secondes, et une vitesse maxi de 254 km/h.
Rien à dire, le 2.0 turbo pousse fort, sans jamais donner l'impression de forcer son talent. D'ailleurs, il donne son meilleur entre 3 000 et 5 000 tours : inutile de le pousser au-delà, il semble s'y essouffler. Ce manque de caractère mécanique reste indubitablement un point faible de la Mégane RS, même si la sonorité nous a semblé plus expressive que par le passé. La boîte 6 est en revanche bien étagée, et dotée d'une commande aux débattements courts et aux sélections rapides, même si la sensation au levier reste un tantinet accrocheuse. Rien de gênant en conduite sportive, où les rapports s'enchaînent à la volée et sans hésitation.
Efficacité au top, polyvalence préservée
Justement, lorsque l'on accélère le rythme, la Mégane RS épate par son efficacité et, surtout, sa facilité de prise en mains. Toutes les commandes sont douces et bien dosées, avec une direction précise et plutôt informative. La Renault dévore les routes les plus piégeuses avec une étonnante aisance, grâce à son amortissement parfaitement bien calibré.
La motricité est impressionnante, même sur les routes grasses et froides de l'hiver, tandis que les remontées de couple dans le volant sont admirablement contenues. Enfin, l'équilibre du châssis rend la Mégane RS intuitive à manipuler, avec un progressif sous-virage lorsque l'on aborde une courbe avec un peu trop d'optimisme. Il suffit alors de soulager l'accélérateur, puis de remettre les gaz une fraction de seconde plus tard. Le train avant, à nouveau lesté, profite alors du différentiel autobloquant pour resserrer la trajectoire et vous catapulter hors du virage. Simple, mais diablement efficace !
Malgré son look et son ambiance intérieure résolument typés sport, la Renault Megane RS n'en conserve pas moins une certaine polyvalence, même lorsqu'elle reçoit le châssis Cup. Les suspensions sont certes fermes, mais jamais brutales. Les baquets Recaro arborent un rembourrage minimal, mais suffisant. L'insonorisation est correcte sur autoroute, tandis que l'habitacle et le coffre proposent un volume suffisant au quotidien.
Certes, une Volkswagen Golf GTI sera encore plus pratique dans la vie de tous les jours (notamment dans sa version 5 portes, variante que s'interdit la Mégane RS!), mais la Renault reste parfaitement envisageable en première voiture. D'autant que les récentes retouches apportées au moteur – dont l'adoption d'un stop/start relativement discret – lui permettent de revendiquer des consommations raisonnables, avec une moyenne avoisinant les 10 l/100 km.
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Un prix pas si amical
Notons enfin que si le prix facial (32 050 €) apparaît plutôt bien placé face à la concurrence, il a tendance à vite s'envoler au gré des options. Ainsi, notre modèle doté de la peinture « Jaune Sirius » (1 600 €!), du pack Design RS (appendices aérodynamiques habillés de rouge), des jantes alliage Trophy de 19 pouces, du Pack Cup, du RS Monitor ou encore de la caméra de recul (utile, vu la faible visibilité vers l'arrière) culminait à 38 350 € tout équipé.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation