Essai RENAULT Megane III CC
Vincent Desmonts le 23/05/2010
Pour cette deuxième génération, la Mégane Coupé-Cabriolet joue l'évolution prudente. Capitalisant sur ses acquis, elle reste un cabriolet bon à tout faire.
Présentation
Pour cette deuxième génération, la Renault Mégane Coupé-Cabriolet joue l'évolution prudente. Pas de système de chauffage de nuque (contrairement à la Peugeot 308 CC), un toit qui ne se manoeuvre pas en roulant (contrairement à l'Opel Astra Twin Top), une habitabilité arrière qui reste médiocre...
Le cabriolet Renault a préféré capitaliser sur ses acquis, à commencer par un toit vitré qui donne la sensation de rouler décapoté même lorsqu'il pleut ! À la présentation soignée s'ajoute un équipement complet (climatisation bizone, jantes alliage, vitre coupe-vent à l'arrière...).
Côté moteur, la Renault Mégane Coupé-Cabriolet s'est musclée, avec une gamme comprenant désormais des versions turbo de 130 et 180 ch en essence, et de 160 ch pour la variante 2.0 dCi que nous avons essayé. Une puissance qui peut paraître généreuse, mais n'oublions pas que la Renault Mégane CC dépasse les 1 600 kg. Résultat, les performances sont correctes, mais guère... ébouriffantes (0 à 100 km/h en 9,4 secondes pour la dCi 160).
La bonne surprise vient du châssis. Certes, bien qu'en progrès, la rigidité n'est toujours pas le fort de la Mégane. Mais les liaisons au sol ont été adaptés à la masse supplémentaire, offrant du coup un excellent compromis confort/tenue de route. Ce à quoi s'ajoute une bonne protection contre les remous d'air (surtout avec le filet coupe-vent optionnel à 240 €).
De quoi faire de la Renault Mégane CC un cabriolet bon à tout faire. Mais gare aux tarifs, qui ont sensiblement augmenté...
Design extérieur et intérieur
Le débat est sans fin : il y a ceux qui privilégient le style avant tout. Pour ceux-là, la capote en toile reste le choix de prédilection. Et il y a ceux qui veulent un cabriolet pratique, toutes saisons, à l'abri des dégradations : en clair, un coupé-cabriolet, quitte à faire des concessions sur le style !
En optant pour un toit classique en deux parties (contre trois pour la Volkswagen Eos et l'Opel Astra Twin Top), la Renault Mégane Coupé-Cabriolet a renoncé à soigner sa ligne. Son postérieur massif ne sera pas du goût de tout le monde, mais il permettra au moins de charger jusqu'à 417 litres de bagages dans le coffre (211 une fois le toit replié).
La manipulation du toit vitré, entièrement automatique, réclame 21 secondes et... l'arrêt complet de l'auto. Officiellement, ce choix découle d'une volonté d'assurer un bon vieillissement du mécanisme de toit (prise de jeu et vibrations).
En avançant la traverse supérieure de la baie de pare-brise de 6 centimètres, la Renault Mégane CC offre enfin à ses passagers avant de vraies sensations de cabriolet : fini « l'effet casquette » ! Pour éviter les remous, une petite vitre a été installée entre les deux appuie-tête arrière, mais il reste préférable d'y ajouter le filet coupe-vent optionnel (240 €).
Pas de progrès en revanche au niveau des places arrière : l'habitabilité y reste comptée, que ce soit au niveau des genoux ou des épaules.
Mécanique et châssis
Signe des temps, la plus puissante motorisation qui nous était proposée à l'essai de cette Renault Mégane CC carburait au gazole... Il s'agit en l'occurrence du moderne 2.0 dCi dans sa déclinaison à 160 ch.
Un bloc bien connu et apprécié pour sa douceur de fonctionnement et sa souplesse (couple maxi de 380 Nm à 2 000 tr/mn). Il est associé à une boîte manuelle à 6 rapports, mais ne peut hélas être couplé avec la nouvelle transmission automatique EDC à double embrayage, disponible uniquement avec le « petit » 1.5 dCi 110 ch.
Entre le toit rétractable et ses accessoires (110 kg au total) et les renforts structurels rendus obligatoires par l'ablation du toit fixe, la Renault Mégane CC pèse 220 kg plus lourd que la berline. Une paille !
Les ingénieurs châssis ont heureusement pris en compte ce surcroît de poids : si l'architecture des liaisons au sol reste inchangée, les réglages des suspensions ont été revus. Les ressorts sont plus raides que sur la berline, la barre antiroulis avant est plus grosse, l'essieu arrière déformable plus rigide, les amortisseurs plus fermes. La direction assistée électrique est reprise sans modifications de la berline.
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Sur la route
Avec 160 ch et 380 Nm piaffant sous le capot – l'une des mécaniques diesel les plus généreuses du segment – on pouvait s'attendre à un vrai dynamisme de la part de cette Renault Mégane Coupé-Cabriolet. Hélas, le poids élevé de l'auto (1 625 kg... à vide) lui confère un caractère plutôt timoré.
C'est d'autant plus regrettable que, si la Mégane CC ne fait toujours pas figure de référence en matière de rigidité, elle offre un comportement routier précis et agréable.
Sa qualité dominante étant un excellent compromis confort/tenue de route : le roulis est bien contrôlé, les phénomènes de pompage efficacement contrecarrés, les inégalités de la route gommées avec soin. La direction douce et précise représente quant à elle un changement radical par rapport à la Mégane II !
À défaut de conduire ce coupé-cabriolet comme un roadster sportif, on appréciera donc sa douceur et son confort. L'insonorisation soignée permet d'oublier la plupart du temps que l'on est au volant d'un cabriolet à moteur diesel.
Une fois le toit replié dans le coffre, l'ambiance reste à la quiétude : les remous aérodynamiques sont bien contrôlés, même s'il est préférable d'opter pour le filet coupe-vent optionnel pour les longues étapes autoroutières. Exercices pour lesquels cette Mégane Coupé-Cabriolet 2.0 dCi 160 est particulièrement bien taillée : elle pourra parcourir près de 900 km avec un plein.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation