Essai RENAULT Mégane 4 GT
Stéphane Schlesinger le 08/02/2016
Pour sa 4ème génération, la Mégane 4 GT emprunte la plate-forme CMF, comme les Espace et Kadjar. Surtout, en version GT, elle adopte des roues arrière directrices. Une première sur une compacte ! De là à faire de cette Renault Mégane 4 GT une référence...
Une GT en plein fard
La mode est au look sportif et Renault l'a bien compris. En conséquence, l'équipe de designers a musclé le dessin de la nouvelle Megane 4 gt. Ainsi, elle met son regard entre crochets lumineux, comme la Talisman tce 200 ch, et habille sa poupe de grands feux rappelant l'Alfa Giulietta. Sans oublier les sorties d'échappement factices ou le capot nervuré... En tout cas, on la remarque. Dans l'habitacle, on retrouve ce mélange d'austérité et de clinquant, comme la planche de bord, classique, qui s'incruste d'une tablette tactile verticale R-Link 2 de 8,7 pouces (très agréable à utiliser). On se réjouit de l'équipement complet : GPS, sièges baquets chauffants, régulateur de vitesse adaptatif, caméra de recul et clim bizone sont de série. Par ailleurs, même si des bizarreries demeurent, l'ergonomie a progressé, la position de conduite est excellente et la finition globale se rapproche de celle de la référence Golf. Pas mal !
Ordinaire amélioré
Techniquement, la Mégane reste une traction conventionnelle, avec un 4-cylindres en ligne transversal. Ce 1.6 turbo d'origine Nissan, déjà vu dans la Clio RS notamment, développe ici 205 ch pour 280 Nm. Il s'attèle d'office à la boîte EDC à double embrayage qui compte désormais sept rapports. Classique, tout comme les suspensions : McPherson triangulé à l'avant et essieu de torsion à l'arrière. Mais la Mégane 4 GT joue l'overdose technologique. D'abord avec les quatre modes de conduite : Comfort, Neutre, Sport et Personnalisé. Ensuite avec le système 4Control, mis au point par Renault Sport : des actuateurs actionnent les roues arrière, qui braquent dans le sens opposé à celles de l'avant jusqu'à 60 km/h (80 km/h en Sport), ensuite dans la même direction. Objectif : booster la maniabilité dans le 1er cas, la stabilité en courbe dans le 2ème.
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Four qu'on trolle
Panacée ou argument marketing ? Sur autoroute, la Renault Megane 4 GT étonne par son amortissement trépidant. De plus, les baquets, fermes et maintenant insuffisamment les cuisses, n'améliorent en rien un confort décevant. Côté dynamique, la tenue de cap n'impressionne pas, et la direction, sujette à des variations de consistance, pâtit d'un feeling très artificiel. Cela dit, à grande vitesse, la stabilité en courbe est impériale.
Les modes de conduite ? Ils sont assez peu différenciés, sauf en ce qui concerne l'EDC. Hyper-réactive en Sport, elle se calme sur les autres programmes mais délivre toujours des à-coups, même en Comfort… En outre, le programme manuel n'en est pas un : à l'approche de la zone rouge (6 200 tr/mn), le rapport supérieur s'enclenche systématiquement. Agaçant, même si les grandes palettes sont très agréables à actionner.
Souple et vigoureux, le moteur garantit des relances énergiques mais manque totalement de caractère et n'émet qu'un bruit quelconque. Heureusement que l'isolation phonique est de qualité !
Mais voilà un joli virage de route de campagne. Hop, on engage le mode Sport. La direction, d'une bonne consistance, agit sur un train avant précis mais guère mordant puis, quand on réaccélère en sortie, on ne relève pratiquement pas d'effets de couple. Surtout, l'adhérence est de très haut niveau, même sur le mouillé. Enfin, malgré une pédale peu évidente à doser, le freinage assure des décélérations puissantes.
Seulement, on ne sait jamais comment va se comporter l'arrière, à cause du changement d'angle de braquage. Quand on évolue entre 75 et 85 km/h, bien malin celui qui devinera d'instinct de quel côté la poupe va bouger ! Soit elle se place immédiatement, via un léger et très plaisant mouvement latéral, soit, au virage suivant, on ne remarque rien… Si on provoque la Mégane GT sur un rond-point humide, elle entame un survirage bénin et amusant que le 4Control, piégé, jugule avec léger retard. Quel intérêt ?
En somme, la Mégane 4 GT se pilote plus avec le cerveau qu'avec les sens ! Tout ceci se joue à la marge et ne remet jamais en cause la sécurité, mais de la part de Renault Sport, on attendait mieux.
MAJ juillet 2016 :
Lors du premier essai de la Mégane GT, j'avais été particulièrement critique sur son amortissement. En effet, alors qu'il a été mis au point par les ingénieurs de Renault Sport, il se signalait par une dureté nuisible au comportement dynamique de la voiture. Très étonné, par ce côté « tape-cul », j'en ai parlé à de nombreux confrères qui m'ont avoué ne pas avoir constaté une fermeté aussi marquée. Aussi ai-je décidé d'essayer un autre exemplaire de cette Mégane, pour en avoir le cœur net.
Effectivement, cette Mégane 4 GT s'est montrée bien mieux suspendue que la 1ère. Du coup, sans rien perdre en maintien de caisse, elle a beaucoup gagné en confort, en agrément général mais aussi en grip sur route bosselée. Son compromis se rapproche désormais nettement de celui de la 308 GT, référence de la catégorie en la matière.
Pour le reste, cette 2nde Mégane a délivré les mêmes prestations que la 1ère.
Au final, la Renault profitant d'une dotation plus complète pour un tarif similaire (elle inclut notamment la boîte à double embrayage), elle peut l'emporter au moment du choix, surtout si l'on est technophile.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation