Essai RENAULT Laguna 2.0 dCi
Vincent Desmonts le 19/11/2007
En présentant la nouvelle Laguna, le président de Renault Carlos Ghosn a affiché son ambition de la situer dans le top 3 de sa catégorie en termes de qualité. Un sacré challenge, qui met la Renault face aux références allemandes.
Présentation
En présentant la nouvelle Laguna, le président de Renault Carlos Ghosn affichait son ambition de la placer dans « le top 3 de la catégorie en termes de qualité de produit et de service. » Et même si le discours officiel est aujourd'hui moins clair qu'à l'époque – il semblerait que le fameux top 3 exclut d'emblée les voitures des spécialistes allemands ! – il reste tentant de comparer la Laguna aux BMW Série 3, Audi A4 et autres Mercedes Classe C.
Côté style, la Laguna n'émerveille guère. Sobres, pour ne pas dire fades, ses lignes manquent d'attrait. Heureusement, la présentation intérieure est nettement plus convaincante, avec une planche de bord aux lignes douces et zen. Surtout, la qualité a fait l'objet d'efforts évidents : plastiques de bel aspect et finition soignée rapprochent la Renault des berlines huppées allemandes.
Ces dernières restent un ton au-dessus, mais la Laguna fait mieux en la matière que toutes ses autres rivales.
Déception par contre au niveau habitabilité arrière : malgré un gabarit assez généreux et des sièges avant aux dossiers amincis, l'espace aux jambes et la garde au toit manquent de générosité.
Avec ce 2.0 dCi de 175 ch – plus puissante motorisation au catalogue à l'heure actuelle, en attendant les V6 essence et diesel promis pour 2008 – la Laguna se révèle une routière des plus efficaces. Assez performante, plutôt sobre et dotée d'un comportement routier très rassurant, elle est taillée pour les longs voyages.
Des voyages qui manqueront un peu de piment, par la faute d'une direction manquant de sensations et d'un équilibre général tourné davantage vers la sécurité que l'agilité.
Sur la route
La précédente Laguna réalisait un mariage quasi parfait entre le plaisir de conduite et le confort, entre l'agilité et la sécurité. La nouvelle génération est une adepte du « ceinture et bretelles » : elle veut à tout prix rassurer. Rassurer par son look, très sage. Rassurer par sa garantie, unique sur le segment (3 ans ou 150 000 km). Rassurer aussi par son toucher de route, remarquable d'efficacité mais laissant si peu de place au plaisir...
La Laguna enchaîne les virages comme un élève appliqué fait ses devoirs : elle semble y aller à contrecœur, mais fait bien son travail car on ne lui laisse pas le choix. Sa direction manque de ressenti, ses suspensions sont parfois étonnamment fermes, mais le train avant accomplit un office remarquable et l'essieu arrière le suit servilement. Le tout étant placé sous la direction d'un implacable chef d'orchestre, sous la forme d'un ESP non déconnectable.
Plutôt vigoureux, le 2.0 dCi 175 ch se manifeste surtout par la qualité de son filtrage : peu de bruit et aucune vibration ne pénètrent dans l'habitacle.
Bref, la nouvelle Renault Laguna est une dépassionnée sur un marché qui se réduit pourtant comme peau de chagrin, au profit exclusif des marques « premium » qui apportent justement des notions de plaisir et de passion. La BMW Série 3 séduit par son équilibre châssis remarquable, l'Audi A4 par sa finition très léchée, la Mercedes Classe C par son confort de conduite. Très (trop ?) raisonnable, la Renault Laguna aura du mal à chasser sur leurs terres.
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À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation