Essai RENAULT Clio 4 RS Trophy 2015
Vincent Desmonts le 31/08/2015
Un brin décevante, la Renault Clio RS ? Bonne nouvelle : elle nous revient dans une version Trophy, plus puissante et plus aiguisée. Suffisant pour revenir au top niveau ?
Deuxième manche
Affûtée comme un couteau de boucher, rageuse comme un pit-bull attaqué par une guêpe, aussi confortable qu'un banc d'église posé sur une machine à laver en mode essorage, la Clio III RS restera dans les mémoires comme l'une des plus radicales et exaltantes GTI de tous les temps. Forcément, sa remplaçante la Clio VI RS a paru bien terne en comparaison, avec son 1.6 turbo fort en couple mais faible en caractère, sa boîte « orthopédique » et son amortissement un poil trop souple. Même si les choses s'amélioraient avec l'option châssis Cup, la cause était entendue : la Clio RS 200 EDC manquait de sex-appeal. Trois ans plus tard, Renault Sport revoit sa copie et nous propose désormais sa Clio 4 RS blanche en version Trophy, une série spéciale numérotée dotée d'un moteur, d'une boîte et d'un châssis revu.
Dessous chics
Sur le plan du style, les changements sont subtils : une nouvelle teinte exclusive (un blanc mat allié à un toit noir brillant), des jantes de 18 pouces spécifiques et des inscriptions « Trophy » sur la lame avant et les portières arrière. Dans l'habitacle, on note l'apparition d'excellents sièges sport en cuir chauffants, qui ont le mérite de mieux distinguer cet habitacle de celui des Clio plus banales. Mais la finition reste très perfectible : les décorations façon carbone font « cheap », et cet intérieur tout plastique devient difficile à justifier avec un tarif de 28 900 € hors option… Un surcoût de 3 050 € par rapport à la Clio RS normale que Renault justifie par d'importantes modifications. Le 1.6 reçoit un turbo plus gros, un circuit d'admission optimisé ainsi qu'une nouvelle cartographie, ce qui lui permet de gagner 20 ch (220 au total, donc). Le couple passe quant à lui de 240 à 260 Nm, et même 280 Nm sur les 4e et 5e rapports. La boîte à double embrayage EDC a pour sa part été revue pour plus de réactivité. Enfin, le châssis est rabaissé (- 20 mm à l'avant, - 10 à l'arrière), les amortisseurs sont plus fermes et la direction bénéficie d'une démultiplication réduite de 10% pour un train avant plus incisif. Dommage cependant que Renault Sport se soit arrêté en si bon chemin et n'ait pas ajouté un différentiel autobloquant mécanique, comme en proposent la Peugeot 208 GTi by Peugeot Sport ou l'Opel Corsa OPC Pack Performance.
A lire aussi : les concurrentes
Y'a du mieux !
Côté performances, les 20 ch supplémentaires ne transfigurent pas la voiture. On gagne ainsi un petit dixième sur le 0 à 100 km/h et le 400 m départ arrêté (respectivement effectués en 6,6 s et 14,5 s). Le surcroît de puissance se fait surtout sentir à haute vitesse, comme en témoigne le kilomètre départ arrêté, qui progresse de presque une seconde (26,4 s contre 27,1 sur la Clio RS normale). L'ensemble moteur/boîte fonctionne toujours selon trois modes, sélectionnables grâce au bouton RS Drive situé entre les sièges avant. En mode normal, cette Clio RS Trophy 2015 semble sous Prozac : le moteur se fait discret et la boîte EDC passe les rapports très tôt (en se montrant parfois hésitante). En mode Sport, les choses deviennent plus intéressantes, avec une sonorité mécanique plus présente (mais pas forcément très mélodieuse), une transmission plus réactive, une direction plus ferme et un ESP plus permissif. Enfin, le mode Race oblige à passer la boîte en mode séquentiel et déconnecte totalement le contrôle de stabilité. C'est clairement dans les deux derniers modes que les progrès de la Clio RS Trophy 2015 sont les plus évidents. La boîte réagit de façon plus vive qu'auparavant aux impulsions sur les palettes. Mieux verrouillé, l'amortissement digère désormais très bien les routes bosselées et les ondulations du bitume. Quant au train arrière, il participe à la mise en virage lorsque l'on rentre sur les freins. Ces derniers sont cependant peu aisés à doser, la pédale manquant de feeling et de progressivité. Et si la motricité est correcte sur le sec, on ne peut s'empêcher de penser que la Clio 4 RS blanche Trophy serait un outil d'une autre trempe avec un différentiel autobloquant...
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation