Essai PORSCHE Cayman 2.9
David Lamboley le 12/10/2009
Pour accéder à l'univers Porsche, il faut débourser un peu plus de 50 000 euros. Rassurez-vous, à ce tarif, le coupé Cayman 2.9, même raisonnablement motorisé, en donne pour son argent…
Présentation
Beaucoup de coupés proposent des prestations sportives affirmées, d'autres préfèrent préserver le confort et le bien-être des passagers, alors que certains misent sur le design, la sécurité ou la qualité de réalisation. Aucun, pourtant, ne réussit à cumuler toutes ces qualités.
Il existe en revanche un modèle qui se rapproche de cette quadrature du cercle. Son nom : Porsche Cayman. Si la versions S est la plus recommandable avec ses 320 ch, il est possible d'opter pour celle qui permet d'accéder à l'univers Porsche, la « petite » Cayman 2.9 développant 265 ch.
Si la S peut être considérée comme l'antichambre qui mène, plus tard, vers la 911, le Porsche Cayman de base reste tarifairement plus accessible, mais en retrait au chapitre des performances pures. Il préserve toutefois tout ce qui fait le sel d'une Porsche, à savoir un comportement exemplaire et une homogénéité exceptionnelle pour un engin de cette trempe.
Et pourtant, nous n'avons pas affaire à une nouveauté, puisque le Cayman a été commercialisé fin 2005. D'où cette petit remise à niveau, trop peu axée sur l'esthétique il est vrai, mais plus sur la mécanique.
Car le coupé Porsche Cayman, quelle que soit sa version, n'a quasiment pas changé depuis son apparition, bien que cette discrétion relative ne sonne pas forcément comme un reproche aux yeux de tous. Les nouveautés concernent principalement ce qui ne se voit pas, avec un nouveau moteur cubant 2.9 litre et délivrant 265 ch, et surtout, en option, une nouvelle transmission à double embrayage PDK, inaugurée il y a peu sur sa majestée 911.
Le prix de base du Porsche Cayman est en rapport avec l'aura de la marque, et ne comptez pas sur le moindre équipement superflu en série… A moins de dépenser encore plus.
Cependant, on se dit que ces quelque 51 406 euros réclamés se justifient pleinement par l'excellence Porsche en matière de sportivité, mais aussi en matière de qualité et de valeur résiduelle. Il n'y a qu'à jeter un œil à la cote de l'occasion du modèle pour se convaincre qu'il s'agit, aussi, d'une forme d'investissement.
Design extérieur et intérieur
Petit coupé basé sur le Boxster, le Porsche Cayman ne s'en éloigne guère en termes de design, hormis quelques détails spécifiques, comme les boucliers ou les jantes, ainsi bien sûr que la poupe, dotée d'un pratique hayon.
C'est pourquoi, malgré ses « seulement » quatre ans d'existence et son récent restyling, on peut le considérer comme un classique, puisqu'il ressemble fort à la première génération de Boxster, né il y a…treize ans !
Finalement, chez Porsche, on se penche plutôt sur le fond : ergonomie irréprochable et qualité de réalisation sans faille. Le Cayman « de base » est en effet intouchable sur ces plans, mais au chapitre équipement, c'est une demie-déception au regard du tarif affiché.
Nous avons juste droit au minimum sur cette version d'attaque, et les éléments dont nous disposons, tel le GPS ou le boîte PDK à double embrayage, qui coûte 2960 euros, sont des options plutôt onéreuses. C'est aussi ça l'univers Porsche…
Mécanique et châssis
Le Porsche Cayman est une version d'accès, mais c'est avant tout une Porsche, avec tout ce que cela suppose en termes d'excellence. Si le châssis, loué pour son homogénéité exceptionnelle puisqu'il marie un incroyable dynamisme et un confort remarquable, ne change guère, le six à plat cubant 2.9 litres revient avec pas mal de changements internes : bloc renforcé, lubrification optimisée et frottements réduits, masse de l'équipage mobile en baisse, admission et échappement retravaillés.
Les ingénieurs n'ont pas chomé et ont véritablement remis à plat le six cylindres ! Au regard de la puissance et des aptitudes dynamiques revendiquées, la consommation moyenne mixte de seulement 9,1 l/100 km et les 214 grammes de Co2 rejetés au kilomètre sonnent comme de véritables performances, en tous cas sur le papier.
Lors de notre essai, la consommation effective augmente notablement, mais nous n'avons guère dépassé les 16 litres en conduite sportive.
Pourtant, à l'usage, on ne peut pas dire que ce flat six mette le feu au bitume. Les sensations sont peu présentes à moyen régime, un peu plus vers le haut du compte-tours, et plutôt gratifiantes à la limite de la zone rouge, avec une sonorité typiquement Porsche.
La boîte PDK, techniquement réussie, enlève en revanche pas mal de sensations en conduite sportive. D'autant que la boîte manuelle Porsche est un modèle du genre, alors pourquoi dépenser plus ?
Finalement, cette Porsche ne déclenche pas vraiment la passion mais reste un engin parfaitement vivable au quotidien et une redoutable arme de précision lorsqu'il s'agit d'aller vite. Et toujours avec un vrai plaisir communicatif.
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Sur la route
Au chapitre comportement, le Porsche Cayman abat sa carte maîtresse, puisqu'il conjugue le meilleur de deux mondes antagonistes. En effet, il ménage avec un certain bonheur un excellent confort et une tenue de route véritablement exemplaire malgré des pneumatiques aux flancs généreux et une définition de châssis plus « soft » que la version S.
L'équilibre de la bête est saisissant et, sur un répertoire assez large, passe de la neutralité rassurante aux allures raisonnables jusqu'à une véritable aptitude ludique à la limite. Par rapport à une version S, l'amortissement s'avère plus souple, mais le roulis reste pourtant fort bien maîtrisé.
La direction apparaît également réussie et participe à l'excellence de l'ensemble.
Même « de base », le Porsche Cayman s'érige comme une référence en termes de dynamisme, même si le six à plat nouvelle génération manque de pep's à moyen régime.
Nous l'avons précisé plus haut, notre modèle d'essai, doté de l'option PDK, fait preuve d'efficacité et de rapidité lors des changements de rapports, mais dilue quelque peu les sensations.
Le petit Cayman n'a donc rien d'un monstre assoiffé de performances, mais autorise toutefois 263 km/h et d'excellentes accélérations, à l'image du 0 à 100 km/h revendiqué en 5,7 secondes avec la boîte PDK, soit un dixième de mieux qu'avec la boîte mécanique classique. Largement de quoi affronter les concurrentes, même dotées de mécaniques plus généreuses…
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation