Essai PORSCHE Cayenne S Pack Sport Chrono
Vincent Desmonts le 12/02/2018
Le Porsche Cayenne revient dans une version retravaillée de fond en comble. Cette troisième génération se veut plus performante, tout en préservant le confort. De quoi rester la référence des SUV sportifs ?
Toujours plus fort
Qu'elle paraît loin, la virulente polémique au lancement du premier premier Cayenne ! Les puristes qui criaient au sacrilège à l'époque ont bien été obligés de se taire devant l'insolent succès du SUV, vendu à près de 800 000 exemplaires depuis 2002. Grâce à lui, la petite marque de Zuffenhausen est devenue un constructeur de taille respectable (246 000 véhicules vendus en 2017, dont deux tiers de SUV !), sans sacrifier sa rentabilité. En toute logique, Porsche poursuit dans cette voie et lance désormais la troisième génération de Cayenne. Et si le style évolue peu, tout le reste est nouveau !
Saut technologique
Clairement, niveau look, le Cayenne ne déroutera pas la clientèle. Le style est clairement dans la lignée des générations précédentes, et la plus grosse modification concerne la partie arrière, qui adopte un bandeau horizontal à la manière des 718 et de la Panamera. Pourtant, le Cayenne a grandi de 63 mm en longueur, histoire de laisser un peu plus d'espace au « petit » Macan... ainsi qu'aux occupants de la banquette arrière, qui gagnent paraît-il 5 cm d'espace aux jambes. Le coffre est pour sa part agrandi de 100 dm³ : avec 770 dm³ au total, c'est l'un des plus spacieux de la catégorie. Des changements rendus possibles par l'adoption de la nouvelle plate-forme MLB du groupe Volkswagen, qui équipe aussi la nouvelle Audi A8 ou encore... la Porsche Panamera. Cette plate-forme permet de gagner quelques kilos : seulement 10 sur la version Turbo, mais 65 sur notre version S. Surtout, elle apporte ce qui se fait de mieux en matière de technologie, et c'est flagrant lorsque l'on s'installe à bord. Le conducteur fait ainsi face à une instrumentation majoritairement informatisée (seul le compte-tours central fait toujours appel à une bonne vieille aiguille!), tandis qu'un grand écran tactile de 12,3 pouces très réactif trône au milieu de la planche de bord. La console centrale abandonne les multiples boutons du Cayenne ancienne génération au profit de surfaces tactiles avec retour haptique, comme sur l'Audi A8.
Main de fer, gant de velours
Le Cayenne offre pour l'instant le choix entre trois versions : la « de base », dotée d'un V6 3.0 turbo de 340 ch (d'origine Audi!), notre S, qui reçoit un V6 2.9 biturbo de 440 ch et la Turbo, seule à disposer d'un V8 4.0 biturbo fort de 550 ch. Toutes sont équipées de la boîte automatique Tiptronic à 8 rapports et, bien évidemment, d'une transmission intégrale. Sur le Cayenne S, l'ensemble moteur/boîte se révèle d'un grand velouté. La douceur est au rendez-vous, la sonorité est plaisante à l'oreille, et les performances sont excellentes : 0 à 100 km/h en 4,9 s (avec l'option Pack Sport Chrono, 5,2 s sans), un 0 à 200 km/h en moins de 19 s et une vitesse maxi de 265 km/h. Mais les vigoureuses accélérations sont prodiguées sans une once de brutalité, avec une progressivité qui pourra décevoir les amateurs de sensations fortes. Il faut dire que le Cayenne jouit d'une insonorisation très soignée qui contribue à diminuer la sensation de vitesse.
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Une voiture de sport déguisée en SUV
La nouvelle Panamera nous avait impressionné par son extraordinaire compromis confort/tenue de route. Le Cayenne n'atteint pas tout à fait le même niveau d'excellence, car il est plus lourd (de 150 kg à motorisation identique) et son centre de gravité est plus haut perché. Accessoirement, notre modèle d'essai ne disposait pas des quatre roues directrices, contrairement à la Panamera 4S que nous avions testé à l'époque. Il n'empêche : le Cayenne reste - avec son petit frère le Macan - le seul SUV que l'on peut vraiment conduire comme une sportive. Certes, sa direction est un peu trop lourde. Mais le sous-virage est endigué par un train avant très incisif, le roulis est contenu (grâce aux barres antiroulis actives optionnelles de notre modèle d'essai, facturées 3 300 €) et la vectorisation du couple PTV+ (là encore en option : 1 500 €) contribue à resserrer la trajectoire en courbes. De quoi afficher une efficacité très élevée. Avec les roues arrière directrices, l'agilité est encore supérieure, mais il faut repasser à la caisse (+ 2 064 €). Tout comme pour avoir la suspension pneumatique à trois chambres (+ 2 154 €), ce qui est déjà plus difficile à avaler à ce niveau de gamme. De ce côté-là, malheureusement, la politique Porsche reste inchangée, et si le Cayenne S s'affiche à 94 464 € prix catalogue, notre modèle d'essai dépassait pour sa part les... 130 000 € !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation