Essai PORSCHE Cayenne GTS
Jean-François Destin le 21/04/2008
L'imposant Cayenne a réussi à pérenniser une griffe sportive élitiste. La récente version GTS pousse l'exercice un peu plus loin grâce à son V8 de 405 chevaux.
Présentation
Obtenir un succès mondial avec un 4X4 sans avoir recours au diesel est un exploit unique réalisé par Porsche. L'imposant Cayenne apparu durant l'hiver 2002/2003 a même réussi à pérenniser une griffe sportive élitiste devenue le principal actionnaire du géant Volkswagen.
Aujourd'hui, ce lourd SUV dépassant largement les 2 tonnes est proposé en quatre versions V6 et V8 offrant des puissances de 290 à 500 chevaux, dont le GTS, objet de notre essai. Autant dire des gouffres à essence en total porte-à-faux avec la préservation de l'environnement. Le sachant, Porsche, référence technologique, travaille d'arrache pied à un Cayenne Full Hybrid consommant moins de 10 litres à l'horizon 2010 !
En attendant, le récent GTS fait le bonheur des amateurs de 4X4 de luxe. Extérieurement, il se repère par son bouclier avant et ses entrées d'air surdimensionnées, ses échappements sport et ses jupes latérales peintes aux couleurs de la carrosserie. L'intérieur se distingue essentiellement par des sièges "sport" et un magnifique habillage intégral en Alcantara. Un noble matériau à hauteur d'une finition irréprochable.
Equipé du V8 injection de 405 chevaux, le Cayenne avale la route avec gourmandise mais aussi une rigueur de comportement exemplaire. Notre GTS était équipé en série de la gestion dynamique de l'amortissement à laquelle s'ajoutait la suspension pneumatique faisant varier la hauteur de caisse. Ainsi pourvu, le Cayenne vire à plat malgré son gabarit, au détriment malheureusement du confort. On regrettera aussi une consommation jamais en dessous de 19 litres et ses aptitudes limités en off-road.
Le prix, plus de 78 000 euros, est à la hauteur des performances et d'un équipement royal.
Sur la route
Lumineux, vaste, très large et offrant une position de conduite dominante, l'habitacle du Cayenne GTS tout tendu d'Alcantara gris impressionne. Assortis de nombreux inserts en alu brossé, il a manifestement été conçu dans le détail pour satisfaire les férus de conduite sportive. Dans son approche de SUV 4X4 de luxe, Porsche a un peu délaissé la partie off-road pour rendre le Cayenne le plus attractif possible en conduite sportive. Un pari en grande partie réussi même s'il faut composer avec un poids dépassant les 2.3 tonnes.
Dès les premiers kilomètres, on tend l'oreille pour entendre vivre le V8 de 405 chevaux. Peine perdue. Son bruit insignifiant au ralenti ne s'améliore pas en roulant, même lorsque pour le "fun", on enfonce brutalement la pédale d'accélérateur. On est loin du fameux miaulement métallique des premières 911 !
Mais le paysage défilant de plus en plus vite, on s'étonne du comportement de ce lourd véhicule. Plutôt agile, il montre une grande docilité, freine fort et efface les virages avec une aisance inattendue. Plus aseptisée que celle d'une 911 ou d'un Boxster, la conduite du Cayenne n'est jamais neutre du fait des performances de très haute volée et d'une tenue de route jamais prise en défaut. C'est encore plus vrai en enfonçant la touche "sport" de l'amortissement piloté. Déjà pas fameux, le confort s'en ressent mais le Cayenne parait rivé à la route quelle que soit la qualité du revêtement.
Nous avons également apprécié la direction très précise et l'étagement de la boite de vitesse automatique. Il est possible bien entendu de reprendre les commandes de cette boite mais les touches faciales au volant ne valent pas les pratiques palettes utilisées par tous les autres constructeurs.
Notre Cayenne GTS disposant d'une modularité 60/40 de la banquette arrière, nous avons tenté l'expérience. Et donc entrepris un parcours du combattant. Très lourds à manipuler, les éléments de la banquette ne se rabattent pas facilement, les appuis-tête refusant obstinément de sortir de leurs logements. Une fonctionnalité indigne de la marque et à ce prix. Porsche pourrait s'inspirer de la commande électrique du GL Mercedes dont l'arrière se transforme par simple pression sur deux boutons !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation