Essai PORSCHE 911 (991) Carrera S Cabriolet
David Lamboley le 31/07/2012
Dans la très grande famille 911, la déclinaison cabriolet reste un must incontournable pour les amateurs exigeants. Surtout avec 400 ch à disposition dans cette version Carrera S, un monstre d'homogénéité.
Présentation
La nouvelle 911 Cabriolet s'inscrit parfaitement dans la lignée familiale. Toujours semblable, mais pourtant différente, plus vertueuse, plus performante, plus homogène, elle repousse les frontières pour devenir plus que parfaite. En termes esthétiques, les changements apparaîtront mineurs pour les non-initiés : il s'agit clairement d'une 911 ! Pour les amateurs, elle apparaîtra comme un superbe jeu des sept erreurs.
Tout en elle change, jusqu'à la moindre ligne, malgré les grandes similitudes. Reposant sur un empattement plus long et des voies élargies, elle affiche un dessin encore plus harmonieux, plus dynamique, d'autant que les porte-à-faux réduits et la partie arrière fluidifiée apparaissent très réussis.
Côté structure, changement de registre également, avec une construction mêlant acier, ouvrant et ailes en aluminium et arceaux de capote en magnésium. La rigidité à la torsion a notamment été augmentée de 18%, alors que la masse totale, dans cette version Carrera S à boîte PDK, a chuté de 55 kg, soit 1485 kg. Hormis son architecture atypique, la 911 Cabriolet est totalement repensée et revisitée, des trains roulants au moteur.
Le 3.8 litre gagne 15 ch (400 ch désormais) et 20 Nm, alors que la consommation chute de près de 14 % avec la boîte PDK. Les performances progressent également, avec un 0 à 100 km/h revendiqué en 4,5 secondes et 299 km/h en pointe pour cette 911 Carrera S Cabriolet. Un des meilleurs cabrio du monde, sans aucun doute, pour un tarif somme toute justifié : 116 528 euros.
Design extérieur et intérieur
Lorsque Porsche a dessiné les lignes de la 911, il ne se doutait probablement pas qu'elles demeurent, à l'échelle automobile, quasi-éternelles.
Reconnaissable entre mille et pourtant entièrement nouvelle, cette génération 991 reprend les lignes de sa devancière tout en les affinant. Le cabriolet ici présent évolue encore plus que le coupé, puisqu'il gagne une capote au dessin plus fluide reprenant strictement la forme du toit de la version fermée, sans aucune trace d'arceau, grâce à des éléments rigides permettant au tissu de se tendre parfaitement.
Les porte-à-faux réduits en l'empattement plus long d'une dizaine de centimètres, ainsi que les voies élargies et les roues de 20 pouces en série lui donnent encore plus de prestance. Les amateurs du modèle apprécieront particulièrement les évolutions de la partie arrière, avec des feux affinés intégrés en partie haute du bouclier.
L'attrait spécifique de cette version découverte, à savoir sa capote, évolue dans sa forme, mais aussi dans sa conception. Les arceaux en magnésium sont recouverts de toile et d'isolants encore plus performants en termes acoustiques. Il suffit de 13 secondes pour décapoter ou capoter, et ce jusqu'à 50 km/h.
Nouveauté, le filet anti-remous électrique est désormais intégré derrière les sièges arrière. Il se déploie électriquement en 2 secondes. L'aileron, pour sa part, adopte des positions spécifiques par rapport au coupé lorsque l'auto est décapotée, permettant un écoulement d'air optimal. Il sort toujours automatiquement de son logement à partir de 120 km/h.
Hormis la commande de capote spécifique, l'habitacle ne change guère par rapport au coupé. Propre, net, sans bavures, atteignant juste l'excellence en termes de qualité comme d'ergonomie. En prime, un équipement riche et des options en pagaille, la plus emblématique restant le pack Sport Chrono, qui permet en outre un gain de 0,2 secondes pour exécuter le 0 à 100 km/h, soit 4,3 secondes au lieu de 4,5 secondes pour notre Carrera S PDK.
Mécanique, châssis
Depuis des lustres, la perte de poids et les régimes minceur ont fait les beaux jours d'une certaine presse spécialisée et la fortune de quelques pseudo-diététiciens malins. Mais n'est pas Dukan qui veut.
Dans le monde automobile, il s'agit d'un problème qui influe positivement la plupart des constructeurs, surtout depuis la hausse flamboyante du prix des carburants. On savait Lotus précurseur en matière d'optimisation du poids, permettant de s'inscrire dans un cercle vertueux : moins de poids, c'est notamment plus d'agilité et de meilleures performances tout en réduisant la consommation. Mais n'est pas Chapman qui veut. On reconnaitra cependant que ce sont les constructeurs sportifs qui ont donné l'exemple, passerelle avec la compétition oblige.
Porsche est de ceux-ci et a toujours veillé, en particulier pour sa 911, à juguler la masse malgré les apports technologiques et les contraintes liées à la résistance et la sécurité. Nous avons évoqué plus haut la structure de capote en magnésium, matériau ultra-léger par excellence. Il faut noter également, sur cette Carrera S Cabriolet, les ouvrants et les ailes avant réalisées en aluminium. Cette version découverte est également renforcée, notamment grâce des tubes d'acier à ultra haute résistance intégré entre les montants centraux, au niveau des bas de caisse et à l'intérieur des montants de pare-brise. La sécurité et la rigidité, toujours, avec également un nouveau système d'arceaux à déploiement automatique, de conception plus légère. Malgré ces renforts, cette nouvelle mouture pèse 55 kg de moins que la génération précédente à définition égale.
Les nouvelles liaisons au sol, elles aussi, font appel à l'aluminium. Optimisées en termes de rigidité, de poids et d'efficience, elles permettent selon Porsche plus de sportivité et plus de confort à la fois. Les Mc Pherson triangulés, épaulés par des biellettes, répond à l'essieu arrière multibras. L'elastocinématique « aux petits oignons » a permis de réduire les effets de plongée et de cabrage, mais aussi le roulis, tout en améliorant la tenue de cap et la précision.
L'empattement allongé de 100 mm, les voies avant élargies (+ 52 mm à l'avant) et la nouvelle direction à assistance électrique forment une équipe de choc, repoussant les limites dynamiques à un point jamais atteint auparavant par un cabriolet 911 Carrera S.
Car côté moteur, il y a de quoi malmener le châssis. Le Six à plat 3.8 litre à injection directe change peu par rapport à la génération précédente, mais gagne tout de même 15 ch (400 ch désormais) et 20 Nm. Accouplé à la boîte à double embrayage PDK, il autorise un 0 à 100 km/h en 4,5 secondes et 299 km/h en pointe, tout en autorisant, sur le papier, une consommation moyenne se situant sous la barre des 9 litres. Vous avez dit exploit ?
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Sur la route
La 911 Carrera S Cabriolet est magistrale quelque soit le registre, quel que soit le rythme, quelque soit l'humeur de son pilote, à ciel ouvert ou non, parfaite en accélération comme en freinage.
Plutôt douce et confortable aux allures de promenade, le moteur ronronnant gentiment comme un gros matou lové sur un fauteuil, l'ambiance est d'autant plus à la détente avec cette boîte PDK proposant un mode automatique discret.
Dans ce mode « week-end à Deauville », on appréciera particulièrement le confort de roulement malgré les grosses roues de 20 pouces, mais aussi l'ergonomie juste parfaite et le soin apporté à l'assemblage. Porsche se surpasse encore une fois, même si l'on croyait que la perfection avait déjà été atteinte avec la génération précédente.
Mais une Porsche est une Porsche, c'est-à-dire un outil efficace et ultra-performant, et ce malgré une définition et une présentation assez luxueuse. Mode Sport enclenché, puis quelques appuis sur les palettes suffisent à se mettre dans une ambiance nettement plus électrique. Le chat ronronnant se transforme en tigre anabolisé, feulant comme un diable et propulsant ce cabriolet hors-normes à des allures supersoniques.
Avec un 0 à 100 km/h exécuté en 4,5 secondes, voire 4,3 secondes avec le Pack Sport Chrono, et un 0 à 200 km/h abattu en 14,6 secondes, voire 14,3 avec l'équipement sus-cité, inutile de vous faire un dessin : ça arrache sévèrement ! Passons rapidement sur les 299 km/h dont est capable cette version et attachons nous au comportement, étonnant de réactivité, de feeling, même avec cette nouvelle direction électrique, et d'homogénéité.
Le tarage variable de la suspension apparaît comme un vrai plus, donnant du caractère ou de la souplesse à la demande. La 911 Carrera S Cabriolet est sûrement la découvrable la plus homogène qui soit, la plus complète, une des plus efficaces et des plus performantes à ce niveau de prix. Un véritable couteau Suisse auquel il ne manque que la croix blanche !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation