Essai PEUGEOT 508 restylée
Jacques Warnery le 20/10/2014
Prenez une Peugeot 508, offrez lui un nouveau regard et quelques modifications esthétiques, ajoutez lui une pincée d'équipements à la page et trois nouveaux moteurs. Vous obtenez sa version restylée, baptisée « nouvelle 508 ». Vraiment nouvelle ?
Sous les feux de la rampe
« L'ensemble des modifications apportées justifient amplement l'appellation de nouvelle 508 » : Peugeot ne ménage pas ses efforts pour promouvoir le restylage de sa familiale. Il faut dire que cette remise à jour arrive à point nommé. Difficile en effet de se faire un nom dans cette catégorie en perte de vitesse à moins d'arborer un blason germanique prestigieux sur la calandre. Surtout que la concurrence ne reste pas immobile : la nouvelle Volkswagen Passat, remplie de technologie, est dans les startings blocks et les marques premium comme BMW, Audi et Mercedes ne ménagent pas leur peine pour proposer des versions d'entrée de gamme plus accessibles. Avec une image de marque en béton armé.
Sous le signe des LED
Pour tenter se se faire une place dans la meute, la Peugeot 508 évolue. Mais il faudra surtout opter pour les versions plus huppées afin de profiter de son regard plus perçant grâce à des feux Full LED (en série sur GT et Féline et facturés 1 100 € sur Allure) et ses antibrouillards également à LED (en série dès Allure). Reste tout de même un capot plus horizontal, un bouclier redessiné et une toute nouvelle calandre rappelant celle de la 308, malgré l'intégration du lion dans sa partie centrale. A l'arrière, toutes les berlines disposent désormais de feux à LED et de boucliers revus, mais pas le break SW qui demeure inchangé. L'ensemble de ces modifications augmentent le porte-à-faux avant de 16 mm sur les deux carrosseries et allonge la poupe de la berline de 22 mm. Ainsi gréée, la 508 évolue en douceur par rapport à sa devancière. De là à parler de « nouvelle 508 »...
Et les rangements ?
L'habitacle ne dépaysera pas l'actuel propriétaire de 508. L'ambiance est toujours sérieuse, voire un brin austère et la qualité de fabrication tout à fait correcte, même si les références comme Audi proposent des matériaux plus valorisants. La console centrale profite juste de la nouvelle interface multimédia dotée d'un écran tactile. Sans être aussi moderne que les ensembles proposés sur la famille 208/308, ce système se montre tout de même plus intuitif et plus rapide que le précédent. Il libère en outre un mini espace de rangement (pratiquement inutilisable !) en lieu et place de l'ancienne molette de commande, entre les sièges avant. Reste que la planche de bord manque toujours autant d'aspects pratiques et autres vides poches pour y installer ses petites affaires. Cela n'empêche pas la Peugeot 508 de conserver un vrai sens de l'accueil, avec des places arrière accueillantes aussi bien en espace aux jambes qu'en garde au toit. Certes le passager du milieu doit toujours composer avec un dossier ferme, mais le tunnel central apparaît moins gênant que sur bon nombre de ses rivales. La version break SW y ajoute un vaste coffre de 550 litres. Les dossiers arrière se rabattent, libérant un espace de chargement pratiquement plat.
Une boîte automatique réussie
En fait, les principales nouveautés se trouvent sous le capot. Au sein de l'offre essence, le 1.6 THP revu pour l'occasion porte sa puissance à 165 ch et reçoit un stop/start. Aux cotés des traditionnels 1.6 e-HDi 115 ch, 2.0 HDi 140 ou 160 ch et 2.2 HDi 200 ch, l'offre diesel est renforcée par l'arrivée du 2.0 Blue HDi de 150 ou 180 ch, répondant aux normes Euro VI. Le plus puissant d'entre eux est accouplé d'office à une boîte automatique à convertisseur d'origine Aisin. Cela ne l'empêche pas de se montrer très économe sur le papier, grâce à des consommations comprises entre 4,4 et 4,6 l/100 km selon les pneumatiques, pour des émissions de CO2 allant de 116 à 120 g/km.
Impossible évidemment de reproduire ces valeurs volant en main. Ce bloc se montre toutefois suffisamment armé pour permettre à notre imposant break de conserver son dynamisme et toutes circonstances. Bien qu'un peu creux à très bas régimes, il apporte un surcroît de tonus par rapport à la version de 150 ch que nous avons aussi pu prendre en main. Sa boîte automatique apporte une excellente douceur de fonctionnement. Profitant d'une gestion très réussie, elle s'adapte plutôt bien à chaque style de conduite et le mode manuel permet de reprendre la main. Mais dans ce cas, elle reste tout de même moins rapide que les dernières boîtes à double embrayage. En outre, ce 2.0 HDi apparaît un peu grondant, même si ce travers nous a semblé un peu plus accentué sur la déclinaison de 150 ch.
Du pareil au même
Restylage ou pas, les trains roulants de la nouvelle Peugeot 508 n'ont absolument pas changé. Les routes très glissantes et piégeuses rencontrées sur notre terrain d'essai basé sur l'île de Majorque mettent parfois en défaut l'adhérence des pneumatiques à faible résistance au roulement. Cela n'empêche pas la berline sochalienne de tenir le haut du pavé. Certes, elle semble indolente et donne l'impression d'une certaine lourdeur lors des premiers kilomètres. Il suffit pourtant d'une route exigeante pour dévoiler les qualités d'un châssis rigoureux. Sereine et très stable, elle avale les difficultés du revêtement avec aisance et se joue des bosses et autres pièges en souplesse grâce à son excellent amortissement. Dans ces conditions, le confort devient l'un des meilleurs de la catégorie, malgré d'amples mouvements de caisse. Efficace dans l'absolu, le break SW est un peu moins dynamique que la berline, en dépit d'un poids supérieur de seulement 20 kg. Dommage que le train avant à pivot découplé soit toujours réservé à la version GT équipée du 2.2 HDi de 200 ch. Il apporte une précision et une agilité supplémentaire qui aurait rendu notre version d'essai encore plus agréable...
Technologique, mais pas trop...
Suivant une tendance de plus en plus développée, la 508 propose de nouveaux équipements plus modernes. L'affichage tête haute (en série à partir d'Allure) devient multicolore. Les versions GT et Féline intègrent désormais une caméra de recul et un système de surveillance des angles morts. Deux équipements également disponibles dès la finition Allure, en optant pour un pack facturé 850 €. Certains trouveront pourtant cette évolution technologique un peu timide, puisque le régulateur adaptatif, déjà proposé par les concurrentes, n'est pas encore disponible.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation