Essai PEUGEOT 308 GTi
Vincent Desmonts le 28/09/2015
Elle a l'air plutôt sage, cette 308 GTi. Mais ne vous fiez pas aux apparences : en dépit de son allure gentillette, la dernière sportive Peugeot est une bombe très performante et ultra-efficace !
Ça va chauffer !
« L'habit ne fait pas le moine », « il faut se méfier de l'eau qui dort »… On a beau connaître par cœur les dictons de la sagesse populaire, on ne peut s'empêcher d'être surpris par la nouvelle 308 GTi. À l'heure où ses rivales font assaut d'ailerons XXL et d'agressivité pure, la plus sportive des Peugeot s'habille couleur de muraille. On note bien les monogrammes « GTi » apposés sur les ailes et le hayon arrière, les deux tuyères d'échappement, la calandre à motif en damier ou encore les deux discrets déflecteurs de chaque côté du bouclier avant. Mais pour la frime, c'est tout : les amateurs de discrétion seront ravis ! Les spécialistes auront eux le regard attiré par les jantes de 19 pouces spécifiques, chaussées de pneus Michelin Pilot Super Sport aussi collants qu'un chewing-gum. Mieux encore, ces roues abritent à l'avant des disques de freins de 380 mm de diamètre – comme sur une Porsche 911 GT3 ! – pincés par des étriers fixes à quatre pistons. Clairement, cette 308 GTi n'est pas là pour faire de la figuration.
Retrouvailles
Il suffit parfois de quelques centaines de mètres de roulage pour avoir le bon feeling, pour sentir la voiture « juste ». Moteur souple, commande de boîte bien guidée, suspensions fermes mais pas cassantes : les toutes premières impressions, à peine sortis du parking, sont déjà bonnes ! Kilomètre après kilomètre, elles se confirment. La Peugeot 308 GTi est très, très bien née. Commençons par le moteur. C'est une vieille connaissance : le 1.6 THP, qui reçoit ici le nom de code « EP6 FDTR ». Un bloc repris du RCZ R, mais retravaillé pour s'adapter aux normes antipollution Euro 6. Il reçoit des pistons Mahle, un turbo Borg Warner soufflant jusqu'à 2,5 bar, une injection directe haute pression et un collecteur d'échappement spécifique. Il délivre 270 ch, mais sa cylindrée modeste fait qu'il doit se contenter de 330 Nm de couple (contre 360 pour une Mégane R.S. 275). Heureusement, la 308 est légère : 1 205 kg à vide, soit… 171 kg de moins que la Renault. Du coup, elle fait jeu égal en performances, avec un 0 à 100 km/h en 6 s, et une vitesse maxi électroniquement limitée à 250 km/h. La Peugeot est par ailleurs bien servie par une boîte 6 vitesses dont les rapports supérieurs n'ont pas été exagérément allongés pour artificiellement réduire les émissions de CO2. Résultat, les reprises sont nerveuses, y compris en sixième. Seul bémol, la sonorité mécanique reste trop discrète à bord… et très artificielle lorsque l'on active le mode « Sport ». Côté caractère moteur, on reste donc un peu sur sa faim.
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Griffes acérées
Mais la pièce de résistance de cette 308 GTi, c'est son châssis. Les versions GT laissaient déjà entrevoir le fort potentiel du modèle, et la nouvelle venue confirme. D'abord, la motricité impressionne ! Grâce à son différentiel à glissement limité Torsen (taré à 35%), la 308 GTi fait passer toute la puissance au sol sans anicroche. Sur le sec, il est tout simplement impossible de prendre la motricité en défaut ! On peut du coup réaccélérer très tôt en courbe, le différentiel annihilant toute tendance au sous-virage. Les remontées de couple dans le volant restent limitées, ce qui permet « d'attaquer » en toute décontraction. Le train avant très incisif s'accroche au bitume comme les griffes d'un chat sur le tapis du salon, et le freinage est aussi puissant que facile à doser. L'essieu arrière reste pour sa part rivé à la trajectoire, rendant cette 308 GTi très accessible. Une facilité de conduite que nous avons pu confirmer lors d'une excursion sur le circuit de Braga, au nord de Porto : la Peugeot pardonne les excès d'optimisme et les erreurs de débutant. Et si le train avant montre plus facilement ses limites au rythme tambour battant d'une conduite sur piste, les freins font preuve d'une robustesse qui paraît à toute épreuve. Le plus étonnant dans tout cela, c'est que la 308 GTi offre un confort surprenant : silencieuse sur longs parcours, dotée de sièges bien dessinés et de suspensions étonnamment tolérantes, elle est d'une polyvalence aussi remarquable que son efficacité.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation