Essai PEUGEOT 308 CC
Vincent Desmonts le 10/04/2009
En améliorant les prestations déjà bonnes de sa devancière, la Peugeot 308 CC se pose en nouvel acteur majeur de la catégorie des coupés-cabriolets.
Présentation
Peugeot s'est établi comme le grand spécialiste des cabriolets à toit rigide escamotable. Un savoir-faire qui se traduit aujourd'hui par l'arrivée de la seconde génération des coupés-cabriolets 4 places Peugeot, avec la 308 CC.
Par rapport à sa devancière, la Peugeot 308 CC marque une certaine montée en gamme. La présentation se veut plus cossue, avec moult chromes, des sièges baquet haut de gamme (incorporant un chauffage de nuque !) et une finition raffinée. Mais le mécanisme de toit évolue peu : il réclame toujours l'arrêt quasi-total et une vingtaine de secondes pour fonctionner. Quant aux places arrière, elles se destinent essentiellement à des enfants.
La plupart des cabriolets 4 places vendus dans l'Hexagone étant propulsés par des moteurs diesel, Peugeot a particulièrement soigné l'intégration du 2.0 HDi sous le capot de la 308 CC. Les claquements caractéristiques du diesel sont la plupart du temps étouffés. L'insonorisation est d'ailleurs une qualité marquante de la 308 CC, tout comme son comportement routier efficace et serein. Autant dire que la Peugeot supporterait sans encombre une puissance supérieure aux 136 chevaux du 2.0 HDi... Mais la sportivité n'est pas la vocation d'un cabriolet comme celui-là, qui se marie d'ailleurs très bien avec la douce boîte automatique à 6 rapports disponible.
Hélas, les tarifs de la Peugeot 308 CC tutoient ceux des cabriolets des marques « premiums » allemandes. Un excès d'orgueil partiellement compensé par un équipement complet.
Design extérieur et intérieur
Rallongée de 124 mm par rapport à la berline 308 – et de 43 mm par rapport à sa devancière, la 307 CC – la Peugeot 308 CC se distingue par une face avant rendue plus agressive grâce à l'adoption d'une prise d'air majorée. Les flancs redessinés incorporent quant à eux un léger pli de tôle chargé d'abaisser visuellement la hauteur de caisse. L'arrière reste cependant assez massif, puisque la 308 CC reste fidèle au volumineux toit en deux parties. Contrairement à la Volkswagen Eos, qui parvient à préserver l'équilibre de ses volumes grâce à un toit en trois parties se repliant de façon plus compacte dans le coffre.
L'impression est plus qualitative dans l'habitacle, où l'on retrouve la planche de bord bien finie des berlines 308, qui peut être rehaussée d'un revêtement cuir en option. Les passagers avant sont installés dans de très beaux sièges baquet intégrant le système « Airwave », un chauffage de nuque inspiré de l'Airscarf Mercedes (en série sur la finition Féline, en option sur les 308 CC Sport Pack à condition d'avoir pris la sellerie cuir). De très beaux sièges, mais aussi très encombrants. Résultat : les occupants des places arrière se sentiront à l'étroit au niveau des genoux. Mieux vaut n'y installer que des enfants s'il s'agit de faire un long trajet. Le coffre de 403 dm3 (toit en place) permettra d'ailleurs d'embarquer les valises de la famille.
Mécanique et châssis
La vague des coupés-cabriolets s'est accompagnée d'une hausse de la demande des versions diesel. Les grands rouleurs veulent eux aussi rouler en découvrable ! Peugeot étant le plus gros pourvoyeur européen de diesel, il était logique que la 308 CC propose une version 2.0 HDi dès son lancement. Le bloc est bien connu pour être disponible sur une bonne partie des gammes PSA : doté d'une rampe commune et d'un turbo à géométrie variable, il développe 136 ch et un couple de 320 Nm à 2 000 tr/min. Un système d'overboost permet d'augmenter cette valeur de 20 Nm supplémentaires en cas de forte sollicitation de l'accélérateur.
Ce moteur s'associe au choix avec une boîte manuelle à 6 rapports ou avec une transmission automatique à 6 vitesses dotée d'une commande séquentielle. Vu le caractère paisible de la 308 CC, c'est cette dernière option que nous avons retenu pour notre modèle d'essai.
Par rapport à la berline, la Peugeot 308 CC s'alourdit d'environ 180 kilos. Un surplus pondéral qu'expliquent des longerons renforcés, un plancher doublé et divers renforts au niveau de la baie de pare-brise, du tablier avant ou de la cloison séparant l'habitacle du coffre. Autant de modifications bénéfiques pour le travail des suspensions, mais avec 1620 kilos à vide, la Peugeot 308 CC 2.0 HDi BVA fait figure de poids lourd de la catégorie. Une Volkswagen Eos 2.0 TDI DSG affiche en effet une cinquantaine de kilos en moins, tandis que l'Audi A3 2.0 TDI S Tronic est carrément 125 kilos plus légère !
Sur la route
S'il est handicapant côté poids, le travail de rigidification de la caisse est très bénéfique pour le comportement routier. Rares sont en effet les cabriolets 4 places où les différences de tenue de route entre les configurations capoté et décapoté sont aussi imperceptibles. Dans tous les cas, la Peugeot 308 CC se montre stable sur ses appuis, passe fort en virage et oublie d'être piégeuse au lever de pied en courbe. La direction électro-hydraulique se révèle précise, malgré des variations d'assistance parfois perturbantes.
Bilan moins flatteur côté confort : la 308 CC hérite de la fermeté des suspensions à basse vitesse qui pénalise déjà la berline 308. La situation s'améliore avec la vitesse, mais la dureté de l'ensemble pourra paraître excessive eu égard à la vocation de l'auto.
Car la Peugeot 308 CC se destine avant tout à la promenade, où le couple généreux du 2.0 HDi et la douceur de la boîte automatique font merveille. Les performances sont paisibles (0 à 100 km/h en 11,8 secondes), mais suffisantes. On regrettera juste le kickdown un peu lent à la détente et une consommation élevée, notamment en ville (9,6 l/100 km).
L'insonorisation apparaît excellente en configuration coupé. Lorsque le toit est replié, il suffit de remonter les vitres latérales pour s'abriter des remous aérodynamiques, parfaitement supportables sans filet anti-remous, même aux allures autoroutières. Sur ce point, la 308 CC marque un progrès sensible par rapport à la 307 CC. Le système « Airwave » de chauffage de nuque parachève un confort décapoté du meilleur niveau.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation