Essai PEUGEOT 3008 Hybrid4 300 e-EAT8 GT
Cédric Morançais le 04/02/2020
La chasse au CO2 nous fait entrer dans une nouvelle ère automobile, celle de modèles conciliant une forte baisse de leurs rejets, sur le papier du moins, et une augmentation des performances. Une recette magique, nommé hybride rechargeable.
Plus puissant, plus propre
Jusqu'à présent limité à 180 ch, tant en essence qu'en Diesel, le panel de motorisations du 3008 vient de faire un double bond en avant en se complétant de deux variantes hybrides rechargeables affichant 225 et 300 ch. C'est cette dernière que nous avons pu essayer. Outre sa puissance élevée, cette version mérite le détour car elle est la seule de la gamme à proposer 4 roues motrices grâce à l'association de son 1.6 PureTech turbocompressé de 200 ch et de deux moteurs électriques, l'un de 110 ch placé sur l'essieu avant et le second de 112 ch sis à l'arrière. Les performances annoncées sont de haute volée : 0 à 100 km/h en 5,9 s et jusqu'à 59 km d'autonomie en tout-électrique. Une telle débauche technologique méritait une dotation de série complète. Le 3008 Hybrid4 300 e-EAT8 GT n'est donc disponible qu'en finition GT, la plus élevée de la gamme. Au programme, des jantes de 19'', le hayon mains-libres, les projecteurs full led, sans oublier une batterie complète d'aides à la conduite et un système de navigation malheureusement un peu dépassé.
Même s'il est sur le point de souffler sa quatrième bougie, le Peugeot 3008 300 e-EAT8 GT demeure une voiture que l'on remarque. Son profil presque coupé et sa face avant très agressive n'ont pas réellement pris de rides. Malgré cela, sachez que ce modèle sera restylé dans le courant de l'été. Les familles, ou les adeptes du transport d'objets encombrants, regretteront toutefois que le 5008, le grand frère du Peugeot 3008 hybride 300 ch, ne puisse pas profiter de ces motorisations. L'explication de Peugeot tient en deux mots : 7 places. En effet, dans certains pays tels que la France, le 5008 impose cette configuration mais l'implantation de la batterie sous le plancher de coffre aurait obligé un 5008 Hybride à ne proposer que cinq places assises. A nos yeux, cette option était tout à fait défendable, ne serait-ce que pour profiter de plus de 200 dm3 de volume de chargement supplémentaire. Gageons que le Lion saura revenir sur sa décision si les clients manifestent leur intérêt pour une telle proposition.
Mais passons aux choses sérieuses. Volant en mains, la répartition plus équitable du poids et de la puissance sur les deux essieux permet des démarrages francs mais tout en douceur d'autant que, le plus souvent, ils s'effectueront à la seule force des électrons. Au feu rouge ou au péage, les propriétaires de modèles sportifs ne manqueront pas d'être surpris par la vivacité de ce Peugeot 3008 hybride 300 ch. Si l'autonomie s'est montrée quelque peu décevante lors de notre essai, avec tout juste 28 km parcourus, c'est à dire moins de la moitié de ce que promet Peugeot, sans brûler la moindre goutte de sans-plomb, les performances n'ont, elles, pas manqué d'être au rendez-vous. Le poids, 1 853 kg à vide, et le roulis dû à sa hauteur ne permettent toutefois pas de considérer ce Peugeot 3008 hybrid4 300 e-EAT8 GT comme un sportif, malgré des accélérations et des reprises qui se font toujours sans peine. La masse supplémentaire due à l'hybridation, légèrement supérieure à 400 kg, ne met pas trop à mal le bel équilibre qui caractérise depuis toujours le 3008. Le train avant reste mordant et son homologue arrière suit le rythme, quel qu'il soit, sans broncher. Seul hic, le Peugeot 3008 hybrid4 300 e-EAT8 GT avoue, lorsqu'il est mené dynamiquement, un appétit situé entre 10 et 12 l/100 km. Mais, à des allures plus avouables, il est facile de rester sous la barre des 8 l/100 km, voire sous celle des 6 l/100 km en zone urbaine grâce à l'aide fournie par les moteurs électriques. On se prend d'ailleurs rapidement à tenter de récupérer un maximum d'énergie en anticipant au maximum les décélérations et en se montrant très doux avec la pédale de droite.
A lire aussi : les concurrentes
Par ailleurs, le Peugeot 3008 Hybrid4 300 e-EAT8 GT conserve les qualités du 3008. Le confort est soigné, notamment grâce aux sièges enveloppants de la version GT et à un amortissement parmi les plus réussis de la catégorie. Les plus tatillons relèveront toutefois que la hausse du poids a nécessité de nouveaux réglages de suspension et que les grosses déformations sont un peu moins bien absorbées. La finition demeure léchée, surtout lorsque les inserts de planche de bord en chêne gris, tout juste facturés 150 €, sont de la partie. Quant au i-Cockpit, combinaison du bloc d'instrumentation surélevé, ici entièrement digital et personnalisable, et d'un petit volant, il fait toujours son effet. A tel point que Peugeot prétend que c'est un élément majeur de fidélisation de la clientèle. Malheureusement, déjà cher en version thermique, le 3008 atteint ici des sommets : 53 850 € sont nécessaires pour parader à son volant. Soit 9 650 € de plus que la même version équipée du 2.0 BlueHDI de 180 ch. Sur l'HYbrid de 225 ch, cet écart est encore de 4 100 €. Autant dire que, sauf à parcourir une très grande majorité de petits parcours et de brancher très souvent la voiture pour rouler au maximum en mode 100% électrique, ces versions ne seront jamais économiquement rentables pour un particulier. Pour une entreprise, en revanche, les avantages fiscaux qui concernent cette technologie permettent de donner du sens à un tel choix.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation