Essai PEUGEOT 208 GTI 30th
Nicolas Valeano le 04/12/2014
Il y a 30 ans Peugeot présentait la fameuse 205 GTi et la marque célèbre aujourd'hui cet anniversaire avec une série spéciale, la 208 GTi 30th. Une série très spéciale, même, car Peugeot Sport a été mandaté pour intervenir sur de nombreux éléments mécaniques. Il fallait bien un test sur piste pour comparer les deux versions et prendre la mesure de leurs différences. Deux mondes, en vérité.
Un héritage généreux
La 205 GTi reste une voiture culte dans l'histoire des petites sportives tout comme dans celle de la marque Peugeot. Sa toute première version, la 1.6 de 105 chevaux est née en février 1984. Si cette appellation a été abandonnée, puis reprise au fil des générations, la dernière en date, la 208 GTi, nous avait un peu laissés sur notre faim. C'est certes une bonne GT, mais elle ne mérite pas pour autant un label GTi pur jus.
Lorsqu'il a été question de célébrer le 30e anniversaire, Peugeot a souhaité visiblement marquer les esprits, à l'image de la version 2014 de la pub très James Bond des années 80 du lancement de la 205 GTi, qui atteint déjà un score de 14 millions de vues sur Internet...
Heureusement, au delà d'un coup de pub et d'une évolution purement esthétique, un vrai travail en profondeur a été effectué et c'est Peugeot Sport qui a pris les choses en mains, dans un atelier dédié en sortie de chaîne à Poissy. Une partie des équipements, pièces et réglages de la voiture sont installés sur chaîne et une autre partie demande en tout 11 heures de travail en post-production (hors peinture).
Au final, la « 30th » n'a plus grand chose à voir avec la GTi d'origine, et c'est tant mieux. Elle est abaissée de 10 mm, élargie au niveau des voies avant et arrière avec nouveaux triangles et cales (respectivement +22 mm et +16 mm), elle reçoit des freins avant surdimensionnés avec de nouveaux étriers Brembo fixes à 4 pistons plus performants, et elle est chaussée de jantes alu 18 pouces avec Michelin Super Sport Pilot en 205/40 ZR 18, entre autres évolutions.
208 chevaux symboliques
Sous le capot, le moteur 1.6 turbo twin scroll, avec un nouveau système d'injection à 200 bar, est porté à… 208 chevaux et 300 Newton-mètres de couple, presque entièrement disponibles dès 1750 tours (à 95 %). L'échappement est revu pour offrir une sonorité plus expressive et plus de performances et surtout, on note l'adoption de la boîte 6 manuelle renforcée et du différentiel Torsen à glissement limité de la RCZ-R : voilà de quoi concocter une voiture autrement plus affûtée ! Premier résultat : le 0 à 100 est atteint en 6,5 secondes, une progression de 4 dixièmes. Notons qu'au passage, ce qui ne gâche rien, le moteur est passé à la norme Euro6 et il a gagné un système stop & start qui permet d'abaisser sa consommation et de descendre le niveau de CO2 à 125 g/km, épargnant tout malus à son propriétaire. En même temps, malgré ces équipements, sur la balance, on ne compte que 25 kilos supplémentaires, ce qui reste raisonnable (1 185 kg en tout).
Traitement cosmétique très spécial
Une fois rassurés sur le travail effectué sur la mécanique, on peut observer les changements cosmétiques. Le plus flagrant est la peinture bicolore avec une coupe franche, comme l'appelle Peugeot, qui sépare en biais la partie arrière rouge de la belle peinture noir mat du reste de la carrosserie. Il faut l'assumer au quotidien, certes, mais avouons qu'elle donne une sacrée personnalité à la voiture. Une option à 1100 euros, justifiée par les 15 heures de travail manuel nécessaires pour obtenir ce résultat. Des couleurs plus classiques sont également disponibles, un blanc et un rouge. Notons aussi les belles jantes spécifiques noires en 18 pouces, les élargisseurs d'ailes noirs et la double sortie d'échappement ronde, différente de celle de la GTi. Enfin, les chromes de la GTi sont ici peints en noir mat.
A l'intérieur, l'évolution est moins criante mais on note surtout les baquets spécifiques, plutôt du genre moelleux, les tapis rouges pour rappeler la moquette d'origine de la 205 GTi et la plaque d'identification numérotée cachée au plafond, près de la liseuse.
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Précision et mordant
Il ne faut pas plus d'un demi-tour de circuit pour se rendre compte de la différence entre cette version et la GTi « normale ». Plus incisive, plus directe, avec un rugissement moteur plus prononcé, c'est une autre voiture avec des sensations autrement plus fortes. Une vraie réussite de la part de Peugeot Sport qui a trouvé la formule pour en faire la « vraie » GTi !
Et voici comment : le retour d'information, les sensations directes pour les clients friands de « track days » sont les critères que Peugeot Sport a eu en tête en développant la voiture et cela se sent. La version « 30th » est nerveuse, réactive, joueuse à la demande (surtout si l'ESP est – complètement - déconnecté), affûtée comme jamais. Pratiquement tous les éléments du châssis ont été retouchés dans ce sens, du pincement à la chasse en passant par les biellettes de direction ou le tarage des amortisseurs, de 30% plus raide à l'avant et… 80% à l'arrière !
Evidemment, le confort ne peut qu'en pâtir et les mauvais revêtements se feront sentir. Le freinage, très puissant, est un peu agressif pour un usage quotidien mais il fait merveille sur piste. Le Torsen quant à lui autorise des relances plus efficaces et franches en sortie de virage. La commande de boîte demeure efficace mais la course un peu longue du levier n'est pas optimale. Ajoutez à ce package un ESP aux lois de fonctionnement retravaillées lorsqu'il est en fonction, mais aussi complètement déconnectable et vous avez de quoi vous faire plaisir sur route comme sur piste pour moins de 30 000 euros. Voilà de quoi mériter pleinement le badge GTi !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation